ZNIEFF 220013405
VALLÉE DU PETIT GLAND

(n° regional: 02THI105)

General comments

DESCRIPTION

Cette ZNIEFF comprend le lit mineur, et une partie du lit majeur, du Petit Gland, depuis Any-Martin-Rieux, en amont, jusqu'à sa confluence avec le Gland, à proximité de Saint-Michel.

Le Petit Gland prend sa source sur le massif Primaire du Cambrien (phyllades et quartzites du Revinien), situé dans le département des Ardennes, et coule, en Picardie, sur les alluvions modernes situées au contact des calcaires du Bajocien et du Bathonien (terrains du Secondaire).

Les eaux acides provenant de l'Ardenne sont progressivement neutralisées lors de leur passage dans cette zone calcaire.

Le lit majeur est essentiellement occupé par des prairies pâturées présentant, localement, un fort engorgement en eau. Elles sont régulièrement amendées mais quelques petites prairies de fauche sont exploitées plus extensivement et présentent un cortège floristique plus diversifié.

Les berges de la rivière sont fréquemment bordées d'un cordon d'arbres, dans lequel l'Aulne prend une place prépondérante. La pente est peu importante, de l'ordre de deux pour mille, ce qui détermine de nombreux méandres.

Quelques petits seuils permettent un décolmatage ponctuel et régulier du substrat, lequel présente une certaine tendance au colmatage, en raison des apports de limons venant des versants largement mis en culture.

INTERETS DES MILIEUX

L'amont du petit cours d'eau de plaine, zone du rhitron, correspond aux secteurs de frayères de la Truite fario (Salmo trutta fario). Ce type de milieu s'est fortement raréfié en Picardie depuis plusieurs dizaines d'années.

Le cours d'eau présente une assez grande diversité d'habitats, condition importante pour l'obtention d'un peuplement d'invertébrés et d'espèces piscicoles de qualité.

Il favorise les groupements herbacés des zones humides et la présence d'aulnaies-frênaies, avec leur cortège floristique caractéristique, à tendances subcontinentale et submontagnarde. Ces milieux possèdent de fortes potentialités entomologiques.

INTERETS DES ESPECES

Cortège piscicole typique de la zone du rhitron, avec les espèces suivantes, remarquables sur le plan régional :

- la Lamproie de Planer (Lampetra planeri), inscrite à la directive "Habitats" de l'Union Européenne ;

- la Truite fario (Salmo trutta fario) ;

- la Vandoise (Leuciscus leuciscus) ;

- le Goujon (Gobio gobio) et le Chabot (Cottus gobio), relativement abondants, ce qui témoigne d'une faible altération de la qualité des zoocénoses aquatiques.

Présence d'une petite population de Cordulie à deux taches (Epitheca bimaculata), odonate de l'Europe continentale et nordique, très rare en Picardie et localisée en France au quart nord-est du territoire.

Plusieurs stations de Renouée bistorte (Polygonum bistorta) ont été observées. Cette plante, peu fréquente en Picardie, mais mieux représentée sur l'Ardenne et en Thiérache est essentiellement localisée en France dans les régions montagneuses et les secteurs atlantiques fortement arrosés ; le Cerisier à grappes (Prunus padus), arbuste assez rare en Picardie, est surtout repéré, pour ses stations françaises, dans les massifs montagneux.

La présence de ces espèces souligne les influences submontagnardes de la flore.

On note également la présence de prairies à Jonquille (Narcissus pseudonarcissus), témoins du caractère atlantique de la flore.

FACTEURS INFLUENCANT L'EVOLUTION DE LA ZONE

L'agriculture est relativement développée sur les versants. Il s'ensuit, lors des épisodes de fortes précipitations, une migration diffuse, mais conséquente, de limons arrachés aux sols. Ceux-ci sont entraînés dans le cours d'eau et peuvent directement perturber les biocénoses aquatiques (par action abrasive sur les branchies des jeunes poissons, par exemple) ou, indirectement, en venant colmater certains substrats particuliers que sont les graviers et les sables fins. Ces substrats ont une grande importance, en tant que milieu de vie de nombreux organismes (larves de Trichoptères, d'Ephéméroptères, de Plécoptères) polluosensibles.

Une tendance à l'eutrophisation de l'eau est constatée, en raison de rejets d'origines agricoles. Des curages, réalisés à l'aide d'engins mécaniques, sont observés au niveau des ruisseaux situés en rive droite du Petit Gland. Les arbres riverains ont été localement détruits lors de ces travaux et les berges reprofilées à la pelleteuse.

Comments on the delimitation

Le perimétre englobe le lit mineur et une partie du lit majeur de la rivière la Petit Gland, depuis Any-Martin-Rieux en amont jusqu'à sa confluence avec le Gland.