DESCRIPTION
Le massif forestier du « Bois de la Queue », du « Bois l’Allemand » et du « Bois des Longues Tailles » se trouve à la limite entre les régions naturelles du Laonnois et du Marlois. Situé au pied de la cuesta nord de l’Ile-de-France, il est installé majoritairement sur la craie du Crétacé (Sénonien), recouverte de limons sableux, notamment dans le « Bois des Longues Tailles » et le « Bois l’Allemand ». Le « Bois de la Queue » est installé sur des sables et des poudingues de Versigny (Thanétien). A l’interface entre les sables et la craie, les argiles de Vaux-sous-Laon apparaissent ponctuellement et déterminent ainsi des niveaux de résurgence et/ou de stagnation d’eau.
La diversité de substrats, acides à basiques et secs à hydromorphes, ainsi que la position biogéographique, à la limite des domaines subatlantiques, précontinentaux et subméditerranéens, dans l’Aisne, induit une grande variété de milieux. Les milieux boisés sont bien évidemment dominants. Il s’agit ici principalement de :
- la chênaie-hêtraie acidophile à Muguet (Convallaria majalis), du Lonicero-Fagetum ;
- la chênaie à Molinie bleue (Molinia caerulea), du Querco-Molinietum ;
- la chênaie-hêtraie à Jacinthe des bois (Hyacinthoido-Fagetum).
De nombreuses stations forestières, favorables à ces groupements indigènes, ont été plantées de résineux et de peupliers.
Les groupements intraforestiers connexes sont les suivants :
- l’ourlet calcicole xérothermophile à Gaillet glauque (Galium glaucum), du Trifolion medii ;
- l’ourlet acidophile xérophile du Teucrion scorodoniae, étroitement imbriqué aux fourrés de Genêt à balais du Sarothamnion scoparii, dans les coupes forestières ;
- les groupements de layons acides humides du Violion caninae à Orchis tacheté (Dactylorhiza maculata) ;
- les pelouses sabulicoles acidophiles de l’Airion caryophylleo-praecocis, sur des substrats plus secs.
Au sud de la zone, une tourbière bombée à Sphaignes, en stade dynamique final, occupe une dépression. Il s’agit d’une des dernières tourbières bombées du nord de la France.
Près du chemin des Vaches, des étangs, aux berges colonisées par les ligneux, abritent des herbiers aquatiques à Utriculaires.
INTERET DES MILIEUX
Milieux forestiers remarquables, inscrits à la directive "Habitats" de l’Union Européenne :
- la chênaie-hêtraie du Lonicero-Fagetum,
- la chênaie du Querco-Molinietum,
- la chênaie-hêtraie Hyacinthoido-Fagetum.
Milieux connexes rares en Picardie :
- l’ourlet à Gaillet glauque (Galium glaucum) du Trifolion medii, exceptionnel en Picardie (seule station connue) et en limite d’aire, mais détruit récemment par des plantations exotiques ;
- les groupements de layons du Violion caninae, en régression en Picardie ;
- les pelouses de l’Airion caryophylleo-praecocis.
Présence d’une tourbière bombée, milieu exceptionnel en Picardie.
INTERET DES ESPECES
Cortège de plantes remarquables :
- la Linaigrette vaginée (Eriophorum vaginatum*), menacée de disparition en Picardie ;
- la Laîche blanchâtre (Carex canescens*) ;
- le Myosotis versicolor (Myosotis discolor), très rare en Picardie ;
- le Maïanthème à deux feuilles (Maianthemum bifolium), plante forestière assez rare.
Cortège d’animaux remarquables :
- l’Hespérie du Brome (Carterocephalus palaemon), papillon en régression en Picardie,
- la Rainette arboricole (Hyla arborea), grenouille rare en Picardie ;
- la Bondrée apivore (Pernis apivorus), inscrite à la directive "Oiseaux" de l’Union Européenne ;
- le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus), également inscrit à la directive "Oiseaux".
FACTEURS INFLUENCANT L’EVOLUTION DE LA ZONE
Plantations importantes d’arbres exotiques impliquant la disparition de certains habitats indigènes remarquables.
Forte population de sangliers, dégradant les sous-bois.
Assèchement de la tourbière bombée, nécessitant une remise en eau urgente.
N.B. : Les espèces dont le nom latin est suivi d’un astérisque sont légalement protégées.
Les contours du site englobent les bois et les lisières ainsi qu'un liseré de cultures faisant office de zone tampon.