ZNIEFF 220013450
LARRIS DU MONT ETEUIL À GRAND-LAVIERS

(n° régional : 80PON118)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Le site correspond à un versant relativement pentu d'une vallée sèche s'inscrivant dans la craie coniacienne. Ce coteau présente différentes expositions allant du sud à l'ouest. La partie exposée au sud est partiellement envahie par des fourrés d'Ajoncs d'Europe, lesquels témoignent d'une certaine atlanticité, mais présente encore quelques espaces de pelouses rases (Mesobromion erecti) entretenues par les lapins. Une petite carrière, dans la partie est du site, permet le développement de végétations calcicoles pionnières sur les rebords. La partie exposée à l'ouest se compose d'une pelouse en voie d'ourléification (Trifolio-Geranietea). Les espaces pelousaires se maintiennent aux abords des layons, et, plus généralement, là où les lapins entretiennent encore les milieux.

Quelques fourrés (groupements du Tamo-Viburnetum lantanae) ont tendance à coloniser les pelouses.

INTERET DES MILIEUX

- présence de pelouses thermoxérophiles (Avenulo pratensis-Festucetum lemanii seselietosum montani), qui sont des milieux menacés au niveau européen et inscrits, à ce titre, à la directive "Habitats". De plus, il s'agit de la limite nord-occidentale de répartition de ce groupement végétal en Picardie ;

- présence de pelouses relevant de l'Avenulo pratensis-Festucetum lemanii polygaletosum calcareae, milieu également inscrit à la directive "Habitats" ;

- dynamique arbustive originale de type atlantique, à base d'Ajonc d'Europe et de Houx.

INTERET DES ESPECES

Le site accueille la Pulsatille commune (Pulsatilla vulgaris), espèce végétale en régression, qui trouve ici sa station la plus nord-occidentale pour toute la France.

Deux autres espèces végétales remarquables se développent sur le site : le Thésion couché (Thesium humifusum), espèce thermophile assez rare en Picardie, et l'Epipactis brun rouge (Epipactis atrorubens), orchidée qui se développe notamment au niveau des banquettes cuniculigènes à Hélianthèmes. Le cortège classique des espèces de pelouses rases est également représenté avec notamment la Gentianelle d'Allemagne (Gentianella germanica), le Polygala du calcaire (Polygala calcarea), le Séséli des montagnes (Seseli montanum), l'Hippocrépide en ombelle (Hippocrepis comosa), la Trisètre jaunâtre (Trisetum flavescens), l'Avénule des prés (Avenula pratensis), l'Avénule pubescente (Avenula pubescens), la Gymnadénie moucheron (Gymnadenia conopsea) ...

Le site permet la nidification de deux passereaux peu communs en Picardie : le Tarier pâtre (Saxicola torquata) et la Fauvette babillarde (Sylvia curruca).

FACTEURS INFLUENCANT L'EVOLUTION DE LA ZONE

- L'abandon des pratiques pastorales sur ce larris entraîne une ourléification et un embroussaillement des espaces pelousaires. Cette dynamique naturelle est actuellement en partie compensée par l'action efficace des lapins sur certains secteurs du larris.

- La pratique du moto-cross, sur la partie exposée au sud-ouest, est néfaste à la végétation des pelouses. On y observe une déstructuration du sol due aux passages répétés des motos ; les groupements herbacés les plus fragiles sont en partie détruits.

- Les intrants utilisés au niveau des cultures du plateau peuvent entraîner, à terme, à la suite du ruissellement des produits, une altération des groupements végétaux à leur contact.

Commentaires sur la délimitation

Le site englobe les versants exposés à l'ouest et au sud d'une vallée sèche. Ceux-ci sont occupés par des pelouses calcicoles qui sont des milieux remarquables. Les millieux environnants sont essentiellement des milieux cultivés, d'intérêt écologique limité. Une autre rupture d'artificialisation est marquée par le passage de l'autoroute A16, qui passe au pied du coteau, au niveau du changement d'exposition de ce dernier.