DESCRIPTION
Le coteau de Fouquenies à Herchies s'étire sur plus de trois kilomètres, en rive gauche du Thérain, lequel arrive jusqu'au pied du versant. Ce coteau, particulièrement abrupt et étroit (une centaine de mètres), résulte de l'incision de la rivière dans les terrains tendres (craies santonienne et campanienne) du plateau picard.
Plusieurs vallées sèches entaillent le versant selon un axe perpendiculaire, diversifiant les conditions géomorphologiques et microclimatiques.
La végétation dominante est constituée de bois, de fourrés de recolonisation, de pelouses et d'éboulis mobiles.
Les bois comportent essentiellement des frênaies-acéraies et des hêtraies calcicoles, à sous-bois à Mercuriale pérenne (Mercurialis perennis). Des plantations de Pin noir ont également été effectuées.
Les fourrés caractérisent la phase intermédiaire de la recolonisation, entre les milieux pelousaires et les boisements. Ils sont peuplés de façon dense, de Cornouillers sanguins (Cornus sanguinea), de Viornes obiers et lantanes (Viburnum opulus et lantana), de Prunelliers (Prunus spinosa) et d'Aubépines (Crataegus monogyna), pour les espèces les plus communes. Ces fourrés forment une mosaïque avec les bois, les pinèdes et les pelouses.
Ces dernières représentent l'héritage d'une valorisation pastorale du coteau. Elles sont à rattacher au groupement à Avénule des prés et à Fétuque de Léman (Avenulo pratensis-Festucetum lemanii), caractéristique des pelouses crayeuses picardo-normandes. L'abandon du pâturage génère en effet une densification, qui conduit à une pelouse-ourlet à Séséli libanotide (Seseli libanotis) et Digitale jaune (Digitalis lutea) du Trifolion medii, puis au boisement de ces pelouses.
Quelques éboulis mobiles subsistent, notamment au niveau des carrières abandonnées. Une végétation pionnière à Epervière tachetée (Hieracium maculatum), du Leontodion hyoseroidis, s'y développe.
INTERET DES MILIEUX
L'orientation nordique du versant lui confère un caractère thermomontagnard particulièrement original. Ce caractère permet la présence de nombreuses espèces végétales très rares à assez rares en Picardie et dans le Nord de la France.
De plus, les pelouses à orchidées sont en constante raréfaction dans le nord de l'Europe. Elles sont, à ce titre, inscrites à la directive "Habitats" de l'Union Européenne. La surface des pelouses sèches de Picardie a, par exemple, été divisée par vingt environ depuis un siècle.
INTERET DES ESPECES
Flore :
Parmi les espèces végétales les plus remarquables se trouvent notamment :
- la Phalangère rameuse (Anthericum ramosum*), très rare ;
- la Germandrée des montagnes (Teucrium montanum*) ;
- la Digitale jaune (Digitalis lutea) ;
- la Benoîte des ruisseaux (Geum rivale) ;
- la Cotonnière spathulée (Filago pyramidata) ;
- l'Ophrys bourdon (Ophrys fuciflora) ;
- l'Orchis mâle (Orcis mascula) ;
- l'Epipactis brun rouge (Epipactis atrorubens) ;
- la Fétuque hétéropachys (Festuca heteropachys) ;
- l'Hellébore fétide (Helleborus foetidus) ;
- l'Orobanche gracile (Orobanche gracilis) ;
- le Chardon faux-acanthe (Carduus acanthoides),...
Faune :
La rare Vipère péliade (Vipera berus) est présente, bien que particulièrement discrète.
Le coteau est utilisé comme terrain de chasse par plusieurs espèces de chiroptères, dont le très rare Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum). La présence du Muscardin (Muscardinus avellanarius) est également remarquable.
FACTEURS INFLUENCANT L'EVOLUTION DE LA ZONE
La problématique principale de ce coteau est l'embroussaillement : la fermeture du milieu limite considérablement l'intérêt biologique et la qualité paysagère du site. Des coupes circonstanciées des buissons envahissants seraient souhaitables avec, dans l'idéal, la restauration d'un pâturage ovin.
La réhabilitation des carrières ; transformées en décharges, apparaît également nécessaire.
N.B. Les espèces dont le nom est suivi d'un astérisque sont légalement protégées.
Les contours du site englobent les pelouses, fourrés et bois calcicoles les plus intéressants du coteau.