ZNIEFF 220013465
MARAIS DU TEMPLE

(n° régional : 02CHP107)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Ce site se trouve dans une petite dépression implantée au contact de la craie du Sénonien et des sables du Thanétien.

Il est d'une faible étendue et est entouré de vastes cultures (pomme de terre, céréales).

L'ensemble présente une mosaïque de milieux : moliniaie, cladiaie, petites mares,... Les secteurs les plus caractéristiques des marais méso-eutrophes sont localisés dans la partie ouest. La zone est, quant à elle, évolue vers la constitution de boisements hygrophiles. La transition entre le bas-marais et les boisements est réalisée par des groupements herbacés à grandes herbes, s'apparentant aux mégaphorbiaies. La colonisation par les saules présente de nombreux indices d'un processus rapide à l'échelle humaine.

INTERETS DES MILIEUX

Les bas-marais méso-eutrophes sont des milieux en voie de disparition dans de nombreuses régions de France et, plus particulièrement, dans les régions de grandes cultures comme la Picardie. La présence de ce marais est donc d'une valeur patrimoniale régionale.

Il est constitué d'un complexe de végétations hygrophiles réunissant, sur une petite surface, des facies végétaux rares en Picardie : une moliniaie, une cladiaie, des mares à végétation amphibie bien structurée, des éléments de prairies tourbeuses, ...

Ces derniers sont les vestiges des prairies maigres autrefois pâturées (avant 1968).

La végétation hygrophile herbacée appartient au domaine subatlantique et présente des affinités avec la végétation médio-européenne.

Cette végétation, caractéristique d'une transition phytogéographique, tend à disparaître un peu partout, en raison du morcellement et de l'altération des marais. L'intérêt phytosociologique prend, sous cet angle, une importance suprarégionale.

INTERETS DES ESPECES .:

Cinq espèces protégées ont été observées :

- le Dactylorhize à labelle entier (Dactylorhiza praetermissa*),

- le Gaillet boréal (Galium boreale*),

- le Séneçon des marais (Senecio paludosus*),

- la Véronique à écusson (Veronica scutellata*),

- l'Inule à feuilles de saule (Inula salicina*).

La flore possède d'autres taxons rares à l'échelle régionale tels que la Laîche noire (Carex nigra), la Laîche bleuâtre (Carex panicea) et le Cirse anglais (Cirsium dissectum). Ces plantes sont caractéristiques des bas-marais alcalins et des prairies tourbeuses oligotrophes.

FACTEURS INFLUENCANT L'EVOLUTION DE LA ZONE

Ce marais a été pâturé jusqu'en 1968. La végétation connaît depuis une évolution qui modifie progressivement l'agencement des espèces au sein des différents milieux. Ce processus naturel, transformant les prairies et marais hygrophiles en mégaphorbiaie peut être bloqué, ou très lent, si le niveau de la nappe est suffisamment haut.

Le processus de mutation de la végétation semble ici très rapide à l'échelle humaine. Il faut peut-être en rechercher la cause dans d'éventuelles modifications du niveau de la nappe (en raison du pompage pour l'irrigation par exemple) durant les périodes estivales.

La situation enclavée de ce marais au sein des cultures l'expose à collecter par ruissellement, par remontée de la nappe, mais aussi par voie aérienne, une partie des différents intrants (engrais, biocides) employés sur les cultures environnantes.

Cette accélération de l'évolution de la végétation paraît déterminée par un télescopage de phénomènes, en relation avec l'abandon des pratiques pastorales anciennes du site, mais aussi par l'application des techniques actuelles sur les cultures intensives avoisinantes.

Ce marais, qui paraît isolé, entretient en fait de nombreux liens avec son environnement, notamment au niveau de la ressource commune en eau.

N.B. : les espèces dont le nom latin est suivi d’un astérisque sont légalement protégées.

Commentaires sur la délimitation

Le périmètre englobe un petit marais méso-eutrophe isolé au milieu des cultures.