DESCRIPTION
Le massif forestier comprend le « Bois des Couleuvres », le « Bois de Neuville » et le « Bois de Beau marais ». Il se situe dans le Soissonnais, en limite de la Champagne. L’essentiel du sous-sol est constitué de dépôts de sables thanétiens, excepté dans le « Bois de Neuville », dont le sous-sol comprend des argiles sparnaciennes, des sables de Cuise (Yprésien supérieur) et des affleurements de calcaires lutétiens au nord, le long de la route départementale 892.
Il s’agit d'un massif forestier de l’Aisne médiane, installé sur les épandages thanétiens les plus importants. En cela, il présente une originalité forte, tant au niveau des groupements forestiers sur sables, dont l’expression est optimale, que sur de grandes superficies.
Les groupements forestiers sont essentiellement les suivants :
- la chênaie-bétulaie acidophile mésophile du Lonicero-Fagetum ;
- la chênaie-bétulaie acidophile fraîche, à Molinie bleue (Molinia caerulea), du Querco-Betuletum molinietosum ;
- la chênaie-charmaie acidocline du Lonicero-Carpinenion ;
- la tiliaie-charmaie (Carpinion), sur les calcaires lutétiens et les sables cuisiens exposés à l’est ;
- la frênaie à Laîche espacée (Carex remota), sur les argiles sparnaciennes, présentant ponctuellement des bourbiers à Grande Prêle (Equisetum telmateia) du Carici remotae-Fraxinetum ;
- la bétulaie humide à Roseau (Phragmites australis) et à Fougère des marais (Thelypteris palustris), proche de l’Alno-Padion.
De nombreuses plantations de peupliers et de résineux ont remplacé les groupements originels.
Les milieux ouverts présentent des groupements sabulicoles intéressants. Ce sont notamment :
- la pelouse à Corynéphore blanchâtre (Corynephorus canescens), sur sables mobiles acides, du Corynephorion ;
- la lande sèche à Callune fragmentaire du Genisto pilosae-Callunetum vulgaris ;
- l’ourlet à Aigremoine rampante (Agrimonia procera), des Melampyro-Holcetea mollis ;
- la pelouse calcaro-sableuse du Mesobromion, enrichie d’éléments rudéraux des Artemisietea, sur une jachère.
A l’est de la zone, des mares présentent des ceintures fragmentaires du Phragmition avec, notamment, le Scirpe lacustre (Scirpus lacustris).
INTERET DES MILIEUX
Milieux forestiers remarquables en Picardie et inscrits à la directive "Habitats" de l'Union Européenne :
- la chênaie-bétulaie, du Querco-Betuletum molinietosum ;
- la frênaie à Laîche espacée (Carex remota), du Carici remotae-Fraxinetum ;
- la bétulaie humide à Fougère des marais (Thelypteris palustris), proche de l’Alno-Padion.
Milieux ouverts très rares en Picardie :
- la pelouse du Corynephorion, propre au Tertiaire parisien, en régression dans la région ;
- la lande sèche du Genisto pilosae-Callunetum vulgaris, unité subatlantique précontinentale en régression.
Grand intérêt de l’ensemble du massif boisé pour les oiseaux nécessitant un grand territoire forestier.
INTERET DES ESPECES
Cortège de plantes remarquables :
- l’Oeillet des sables (Dianthus armeria), très rare et menacé de disparition en Picardie ;
- le Corynéphore blanchâtre (Corynephorus canescens), rare et vulnérable ;
- la Cotonnière naine (Filago minima), rare dans la région ;
- la Fougère des marais (Thelypteris palustris), dont les plus importantes populations françaises se trouvent dans le bassin Parisien ;
- le Laiteron des marais (Sonchus palustris), assez rare dans la région.
Cortège d’animaux remarquables :
- l’Hespérie du Brome (Carterocephalus palaemon), papillon diurne des forêts fraîches acidophiles, en régression en Picardie ;
- la Bondrée apivore (Pernis apivorus), rapace inscrit à la directive "Oiseaux" de l’Union Européenne ;
- le Faucon hobereau (Falco subbuteo), nicheur assez rare en Picardie ;
- le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus), rapace inscrit à la directive "Oiseaux" ;
- la Pie-Grièche écorcheur (Lanius collurio), espèce également inscrite à la directive "Oiseaux".
FACTEURS INFLUENCANT L’EVOLUTION DE LA ZONE
Plantations importantes de peupliers et de résineux, au détriment des groupements forestiers indigènes de ces stations forestières.
Drainage important des zones humides du centre du bois, entraînant l’envahissement du sous-bois par la Molinie et la disparition des éléments les plus remarquables (le Choin noirâtre (Schoenus nigricans) était cité sur la zone dans les années 50).
Retournement de prairies et remplacement par des cultures intensives de maïs et de betteraves.
Creusement d’étangs de loisirs et installation d’habitations légères de loisirs.
Déversement de résidus de pressoirs sur les pelouses oligotrophes, entraînant une eutrophisation menaçant les pelouses.
Les contours de la zone englobent les bois, marais, ruisseaux et lisières associées. Un liseré de cultures permet de prendre en compte une zone tampon pouvant préserver les lisières des intrants et pesticides.