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DESCRIPTION
A la confluence de la vallée du ru de l’Osier et de l’Aisne, le plateau lutétien se termine en un éperon aux contours disséqués. Le site occupe les versants et une partie du plateau, au niveau de cet éperon.
Les parties hautes du site, plateau et haut de versant, reposent sur les calcaires grossiers du Lutétien. A ce niveau, d’anciennes carrières de pierre s’ouvrent en plusieurs points. Une partie du bois s’est développée sur des limons de plateaux. A la base du Lutétien, une couche discontinue d’argiles de Laon est marquée par une ligne de sources, surtout sur le versant nord. Les pentes sont constituées de sables cuisiens, plus ou moins colluvionnés d’éléments soliflués des couches supérieures.
Sur les calcaires lutétiens, des lambeaux de fourrés (Berberidion) et de forêts thermophiles à Chêne pubescent (Quercus pubescens), encore jeunes, persistent en lisière sud. Le rebord nord du plateau est occupé par des hêtraies bien structurées, au sous-bois clairsemé. Des plantations de Pin noir ont été réalisées sur le plateau. Les versants sont couverts par des boisements de pente de différents types selon l’exposition, la pente, le degré de lessivage des sables cuisiens et la proximité des zones de sources. On trouve essentiellement :
- des chênaies-charmaies à Mercuriale (Mercurialo-Carpinenion), dans les zones calcicoles sèches ;
- des chênaies-charmaies à Chèvrefeuille (Lonicero-Carpinenion) dans les zones plus acides ;
- des frênaies en aval des suintements ;
- des frênaies-érablières dans les pentes fortes, exposées au nord (Polysticho-Fraxinion).
Les anciennes carrières du site furent aménagées en caserne, durant la guerre de 1914-1918.
INTERET DES MILIEUX
- Cavités souterraines importantes pour l’hivernage de chauves-souris rares en Picardie, de valeur internationale pour l’Europe du Nord ;
- prés-bois calcicoles thermophiles, habitats d’espèces protégées ;
- boisements des sources et des suintements (Equiseto-Fraxinetum), bien représentés dans le Tertiaire parisien, mais peu fréquents en dehors de cette aire ;
- rochers calcaires humides, à l’entrée des carrières souterraines, milieux très riches en fougères ;
- hêtraies de pente nord bien structurées, milieux peu fréquents en Picardie.
INTERET DES ESPECES
Dans les prés-bois thermophiles : le Limodore à feuilles avortées (Limodorum abortivum*), orchidée saprophyte rare.
Dans les cavités : le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), une espèce de chauves-souris menacée en Europe et inscrite à l’annexe II de la directive "Habitats", ainsi qu'un Oreillard (Plecotus sp.), dont deux espèces peu fréquentes existent en Picardie.
En lisières des cultures : l’Ibéride amer (Iberis amara), rencontrée habituellement sur les grattis des lapins des pelouses calcicoles et devenue très rare en tant qu’adventice.
A l’entrée des cavités : le Gymnocarpion du calcaire (Gymnocarpium robertianum), fougère exceptionnelle en Picardie, et la Doradille noire (Asplenium adiantum-nigrum), qui se trouve parfois dans des situations beaucoup plus thermoxérophiles.
FACTEURS INFLUENCANT L’EVOLUTION DE LA ZONE
- Surfréquentation en périphérie des entrées de cavités, entraînant des destructions directes de la flore et des milieux (piétinement,...), ainsi que des dérangements sur la faune (pour les Chiroptères en hiver).
- Impact des sangliers sur les zones de sources en sous-bois, qui déstructurent la végétation en place.
- Mise en culture de clairières en forêt pour le grand gibier, entraînant une fréquentation accrue par les chevreuils et les sangliers, ainsi que des destructions de la flore.
- Captage et aménagement de sources pour constituer des abreuvoirs et des souilles, au détriment de la flore des sources.
- Orientation de la sylviculture vers des essences dont la plantation se fait au détriment des milieux existants (plantations de Pin noir, par exemple).
La gestion sylvicole des hêtraies et des chênaies-charmaies semble assurer la pérennité des milieux.
N.B. : Les espèces végétales dont le nom latin est suivi d'un astérisque sont légalement protégées.
Le site comprend les milieux boisés de la "butte" de Chapeaumont, du plateau au pied de pente. Les cultures sont exclues.
