ZNIEFF 220013577
LA GRANDE FORÊT

(n° régional : 02BRI129)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Le site se compose de la partie picarde d’un bois, dont une petite partie de la surface se situe en Seine-et-Marne.

Les sols se sont développés principalement sur des placages limoneux quaternaires recouvrant des argiles à meulière et, dans le fond des talwegs, sur des alluvions anciennes.

Les peuplements forestiers sont homogènes, à rattacher au Lonicero-Carpinenion, avec des petites variations de facies, selon l’âge des parcelles et l’orientation forestière. Les layons forestiers portent des formations herbeuses hygroclines et acidoclines sur de petites surfaces.

« L’Etang des Houssois » est un plan d’eau typique de la Brie, peu profond, ce qui permet l’expression d’une succession de ceintures végétales particulièrement bien développées. Du centre vers les bords, on observe :

- les herbiers flottants à Nénuphar blanc (Nymphaeion albae) ;

- les herbiers submergés à Characées (Nitellion flexilis) ;

- les herbiers à Scirpe maritime (Scirpus maritimus), sur les hauts-fonds du centre de l’étang ;

- la ceinture hélophitique à massettes et à Scirpe des lacs (Phragmition) ;

- la ceinture de l’Oenanthion aquaticae ;

- la ceinture à Laîche vésiculeuse et à Baldingère (Caricion rostratae), établie sur des éléments très fins ;

- les fourrés de l’Alnion glutinosae, qui font la transition avec les types forestiers plus secs.

Le site accueillait jadis un autre étang, probablement très proche morphologiquement de « l’Etang des Houssois ». Il est remplacé aujourd’hui par des cultures. Une mare oligotrophe acide conserve les restes de la végétation passée de l’étang et des rives exondables, dont la flore appartient à l’Elatini triandrae-Eleocharion ovatae. A la périphérie des cultures et de la mare, des formations à hautes herbes complètent l’espace autrefois occupé par l’étang.

INTERET DES MILIEUX

- Herbiers à Characées du Nitellion flexilis, très rares et vulnérables en Picardie, inscrits à la directive "Habitats" de l'Union Européenne ;

- végétation annuelle des rives exondées de l’Elatini triandrae-Eleocharietum ovatae, exceptionnelle en Picardie et presque disparue ;

- aulnaie marécageuse du Carici elongatae-Alnetum, habitat rare en Picardie, fragmentaire sur le site ;

- frênaies en galerie du Carici remotae-Fraxinetum, établies dans les thalwegs engorgés ;

- saulaies à sphaignes, rares en Picardie ;

- groupement à Laîche vésiculeuse (Carex vesicaria), rarement aussi bien exprimé ;

- milieux des rives exondables du Rorippo-Oenanthetum aquaticae, peu fréquents en Picardie et en régression ;

- ruisseaux temporaires typiques de la Brie, absents du reste de la Picardie ;

- herbiers à Nymphaea alba, en régression ;

- massif forestier vaste, en connexion avec des bois voisins, permettant à des vertébrés à grand territoire (rapaces, pics) de s’établir ;

- remarquable expression des ceintures végétales aquatiques, permise par la pente faible des bords de l’étang et par la qualité des eaux.

INTERET DES ESPECES

En forêt :

- la Raiponce en épi (Phyteuma spicatum), dont les plus belles populations picardes se trouvent dans la Brie ;

- la Laîche ovale (Carex ovalis), assez rare en Picardie ;

- l’Autour des palombes (Accipiter gentilis), rapace rare en Picardie, bien présent dans la Brie ;

- le Pic mar (Dendrocopos medius), assez rare et localisé dans la région.

Dans les milieux humides :

- l’Elatine à six étamines (Elatine hexandra*), dont le site constitue l’unique station picarde actuellement connue ;

- l’Eléocharide ovoïde (Eleocharis ovata*), exceptionnelle en Picardie, en situation critique ;

- la Véronique à écusson (Veronica scutellata *), rare en Picardie ;

- le Leste fiancé (Lestes sponsa), odonate très rare dans la région, dont la Brie accueille les plus importantes populations de Picardie ;

- la Rainette arboricole (Hyla arborea), en grande régression en Picardie.

FACTEURS INFLUENCANT L’EVOLUTION DE LA ZONE

- Présence de boisements sur l’essentiel de l’impluvium de l’étang, assurant une protection contre la pollution chimique diffuse.

- Destruction quasi-complète du patrimoine de « l’Etang de Vergis » par assèchement.

- Gestion actuelle de « l’Etang des Houssois » compatible avec sa grande valeur patrimoniale.

- Envasement lent de « l’Etang des Houssois », néfaste, à moyen terme, pour la faune et la flore aquatiques.

- Pratiques sylvicoles semblant assurer la pérennité des boisements en place.

N.B. : les espèces dont le nom latin est suivi d’un astérisque sont légalement protégées.

Commentaires sur la délimitation

Le site comprend la Grande Forêt, bien délimitée au milieu des cultures du plateau, ainsi que des petits bois sattellites présentant des milieux similaires.