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DESCRIPTION
Le massif forestier composé du « Bois de la Tournelle » et du « Bois de Coincy », est situé sur deux collines, séparées par le ru de l’Ordrimouille. La partie exposée à l’ouest de ces collines est formée de versants aux pentes fortes. Les parties sommitales, orientées à l’est, sont presque planes et correspondent au plateau de la Brie. La diversité des substrats géologiques est à l’origine de la présence de groupements végétaux variés. Cet ensemble géomorphologique, culminant à plus de 220 m, constitue une "barrière" mésoclimatique importante. Les versants exposés à l’ouest sont en effet sous influence atlantique très marquée, le haut des versants présentant même des groupements d’affinités submontagnardes.
De haut en bas de versant, la diversité des substrats géologiques et des orientations est à l’origine de la présence d’habitats variés.
Au sommet, les limons de plateau couvrent une grande superficie, notamment dans le bois des « Usages de Coincy ». Ils sont occupés par une chênaie sessiliflore à Houx (Ilex aquifolium) en futaie, à rattacher au Fago-Quercetum dans les parties les plus acides, et par une chênaie-charmaie plus mésophile du Lonicero-Carpinenion dans les parties plus neutrophiles.
En haut de versant, les argiles à meulière et la meulière de Brie déterminent la présence d’une chênaie-hêtraie acidocline en taillis sous futaie du Lonicero-Fagetum.
Les marnes supragypseuses déterminent des niveaux de rétention d’eau favorables à la chênaie pédonculée-frênaie, fortement perturbée, au sous-bois composé de ronces.
Les gypses du Ludien sont occupés par une hêtraie à Jacinthe des bois (Hyacinthoido-Fagetum) fragmentaire.
Les calcaires de Saint-Ouen (Marinésien), parfois fortement colluvionnés du fait de la forte pente, accueillent une charmaie à Mercuriale (Mercurialo-Carpinenion). Sur pente nord, une frênaie-érablière, proche du Lunario-Acerion, indique un caractère psychrophile submontagnard bien marqué. Au sud du « Bois de la Tournelle », les versants aux fortes pentes sont plantés de résineux. Les espaces interforestiers, anciennement occupés par des pâtures maigres, sont en phase de recolonisation par des fourrés de prunelliers. Des lambeaux de pelouses calcicoles du Mesobromion persistent, notamment à l’ouest du « Bois de la Tournelle ».
Les sables de Beauchamps (Auversien), de forte épaisseur et qui marquent la transition avec la région naturelle du Tardenois, sont parfois influencés par les calcaires sus-jacents. Une hêtraie à Jacinthe des bois, aux cortèges acidoclines et neutroclines mélangés, occupe ce niveau. Au sud-ouest du « Bois de la Tournelle », les sables affleurent et sont occupés par des pelouses calcaro-sableuses du Koelerio-Phleion.
Les bords de l’Ordrimouille constituent une ripisylve correspondant à une frênaie-charmaie à Ornithogale des Pyrénées (Ornithogalum pyrenaicum). Les parties les plus à l’ouest constituent des pâtures hygrophiles mésotrophes (Agrostietalia stoloniferae).
INTERET DES MILIEUX
Groupements forestiers bien structurés inscrits à la directive "Habitats" de l'Union Européenne :
- la hêtraie à Jacinthe des bois (Hyacinthoido-Fagetum), proche de sa limite est de répartition ;
- la frênaie à Ornithogale des Pyrénées (Carpinion frais), typique de la Brie picarde ;
- la chênaie sessiliflore acidophile à Houx (Querco-Fagetum).
Groupements des sables calcaires :
- pelouses du Koelerio-Phleion, typiques du Tardenois, en grande régression en Picardie, inscrites à la directive "Habitats" ;
- pelouses thermophiles du Mesobromion, riches en orchidées et au cortège faunistique remarquable, également inscrites à la directive "Habitats".
INTERET DES ESPECES
Cortège de sabulicoles remarquables :
- l’Armoise des champs (Artemisia campestris), rare et menacée d’extinction en Picardie ;
- la Silène à oreillettes (Silene otites), rare et vulnérable en Picardie ;
- la Germandrée botryde (Teucrium botrys), assez rare ;
- l’Orpin élégant (Sedum forsterianum), exceptionnel ;
- l’Orpin rouge (Sedum rubens), exceptionnel et menacé d’extinction en Picardie.
Cortège de plantes forestières de grand intérêt :
- l’Anémone fausse-renoncule (Anemone ranunculoides), très rare en Picardie ;
- l’Iris fétide (Iris foetidissima), assez rare ;
- la Raiponce en épis (Phyteuma spicatum), assez rare et localisée en Picardie.
Avifaune nicheuse remarquable :
- l’Autour des palombes (Accipiter gentilis) ;
- le Pic mar (Dendrocopos medius), inscrit à la directive "Oiseaux" ;
- la Bécasse des bois (Scopolax rusticola).
Faune batrachologique exceptionnelle :
- le Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata), petit crapaud inscrit à l'annexe II de la directive "Habitats", dont la zone correspond à sa limite nord-ouest de répartition pour la France ;
- la Grenouille agile (Rana dalmatina), en limite nord de répartition pour la France ;
- le Triton alpestre (Triturus alpestris), vulnérable en France.
Faune entomologique remarquable :
- le Caloptéryx vierge (Calopteryx virgo), libellule assez rare en Picardie ;
- la Lucine (Hamearis lucina), papillon très localisé en Picardie ;
- la Petite Violette (Clossiana dia), papillon dont les plus belles populations picardes se trouvent dans le département de l’Aisne.
FACTEURS INFLUENCANT L’EVOLUTION
Plantation de résineux et de peupliers, au détriment des groupements et des cortèges associés originels.
Extraction de sables.
Aménagement des chemins forestiers, avec création de fossés de drainage.
Sylviculture respectant globalement les groupements végétaux en place.
Les contours du site englobent les bois, les pâtures et le ru de l'Ordrimouille.
