ZNIEFF 220013614
BOIS ET LARRIS DE LA VALLÉE BAILLY À MARSEILLE-EN-BEAUVAISIS

(n° régional : 60PPI128)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Les Larris et Bois de la Vallée Bailly sont situés au nord-est de Marseille-en-Beauvaisis, au débouché de la vallée du Ru de l'Herboval. Les Bois Bailly et Aubert s'étendent sur le plateau et ses rebords, sur des sols limoneux à silex.

Ces sols acides permettent la présence de chênaies-hêtraies-charmaies neutro-acidoclines à acidoclines atlantiques/subatlantiques (Lonicero-Carpinenion, Ilici-Fagion), essentiellement traitées en futaie. Les sous-strates comprennent de nombreux Houx (Ilex aquifolium) et des Néfliers (Mespilus germanica). Des tapis de ronces s'étendent dans les trouées et les clairières, où s'épanouissent également des Digitales pourpres (Digitalis purpurea) et des Genêts à balais (Cytisus scoparius).

Sur les versants frais les plus raides, inscrits dans la craie sénonienne, s'étirent des frênaies-acéraies à Mercuriale pérenne (Fraxino-Carpinion, Mercurialo-Carpinenion), et des hêtraies thermophiles sur les versants exposés au sud (Daphno laureolae-Fagetum sylvaticae).

Les lisières de ces hêtraies forment une transition graduelle (manteau du Tamo-Viburnetum lantanae, fourrés calcicoles de recolonisation du Rubo-Prunetum mahaleb) avec les pelouses à orchidées. Ces dernières sont localisées sur d'anciennes terrasses en rideaux, sur lesquelles des Genévriers sont autant de témoins d'une ancienne activité de pâturage. Ces pelouses sur sols crayeux maigres sont spécifiques de l'Avenulo pratensis-Festucetum lemanii, association végétale caractéristique des larris picardo-normands.

INTERET DES MILIEUX

Les pelouses, les lisières et les hêtraies calcicoles sont des milieux d'un grand intérêt, inscrits à la directive "Habitats" de l'Union Européenne. Les larris sont en effet devenus rares en Picardie, où leur surface a été divisée par vingt environ en un siècle.

Ces milieux abritent de nombreuses espèces végétales et animales remarquables.

INTERET DES ESPECES

Les espèces végétales assez rares à rares en Picardie sont assez nombreuses sur le site :

- la Germandrée des montagnes (Teucrium montanum*),

- la Digitale pourpre (Digitalis purpurea),

- l'Epipactis brun rouge (Epipactis atrorubens),

- la Céphalanthère à grandes fleurs (Cephalanthera damasonium),

- l'Ophrys mouche (Ophrys insectifera),

- l'Anacamptis pyramidal (Anacamptis pyramidalis),

- la Fétuque hétéropachyde (Festuca heteropachys),

- le Dompte-Venin officinal (Vincetoxicum officinale),

- la Pulsatille vulgaire (Pulsatilla vulgaris),

- l'Ibéride amer (Iberis amara),

- le Daphné lauréole (Daphne laureola).

Faune :

L'avifaune nicheuse comprend plusieurs espèces remarquables, dont le rare Rougequeue à front blanc (Phoenicurus Phoenicurus), vulnérable en Picardie, et la Bondrée apivore (Pernis apivorus), inscrite à la directive "Oiseaux" de l'Union Européenne.

L'entomofaune compte également des espèces déterminantes :

- le Fluoré (Colias australis),

- l'Azuré bleu nacré (Lysandra coridon),

- la Lucine (Hamearis lucina),

- la Pyrale cordelière (Pyrausta nigrata).

Une ancienne carrière de craie souterraine sert de refuge hivernal à d'importantes populations de chiroptères, dont le Grand Murin (Myotis myotis), le Vespertilion à oreilles échancrées (Myotis emarginatus), le Vespertilion de Bechstein (Myotis bechsteini), tous trois inscrits en annexe II de la directive "Habitats" de l'Union Européenne. Le Vespertilion de Natterer (Myotis nattereri) fréquente également cette ancienne carrière.

FACTEURS INFLUENCANT L'EVOLUTION DE LA ZONE

La cessation de l'activité pastorale sur les dernières pelouses génère un embroussaillement progressif, par avancée de la lisière du bois sur la pelouse. Il s'ensuit une perte de l'intérêt biologique de ces milieux, par disparition graduelle de la flore et de la faune héliophiles.

Par ailleurs, les incursions humaines trop fréquentes dans l'ancienne carrière souterraine, proche du village, perturbent l'hibernation des chiroptères. Une grille inviolable a été posée par le Conservatoire des Sites Naturels de Picardie, locataire du site, afin de préserver l'hivernage chiroptérologique, phénomène de grande importance.

Une autre entrée de cavité, proche de la voie ferrée, a, hélas, été obstruée.

N.B. : les espèces végétales dont le nom est suivi d'un astérisque sont protégées.

Commentaires sur la délimitation

Le périmètre du site englobe les milieux sylvatiques et pelousaires les plus intéressants. Les cultures, sans intérêt particulier, sont évitées.