ZNIEFF 220013620
BOIS ET LARRIS DE SAINTE EUSOYE ET DE LA BARENTAINE

(n° régional : 60PPI114)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Les coteaux de Sainte-Eusoye et de la Barentaine, développés en bordure de la vallée sèche "Huguenotte", sont occupés par trois types de milieux dominants :

- les bois : hêtraies calcicoles à Mercuriale pérenne (Mercurialo-Carpinenion), sur les affleurements crayeux ; chênaies-charmaies acidoclines (Lonicero-Carpinenion) à Jacinthes (Hyacintoides non-scripta) et Néflier (Mespilus germanica), sur les limons à silex.

Les traitements sylvicoles sont essentiellement des futaies et des taillis sous futaie, mais des taillis irréguliers sont présents sur les fortes pentes, de même que quelques plantations de pins.

- les fourrés de recolonisation : fruticées à épineux (prunelliers, aubépines, rosiers...) et à cornouillers, viornes, troènes... ; ou taillis de cytises.

Ils s'étendent à partir des lisières du bois ou des fourrés existants.

- les pelouses sèches : elles sont plus ou moins densément envahies par le Brachypode penné (Brachypodium pinnatum) et correspondent à l'association à Avénule des prés et Fétuque de Léman (Avenulo pratensis-Festucetum lemanii).

La pelouse de Sainte-Eusoye est orientée au sud et bénéficie ainsi de conditions de thermophilie, à la différence de la pelouse de la Barentaine, développée sur un coteau exposé à l'ouest. Quelques Lapins de garenne maintiennent des espaces ras par endroits.

Une ligne à très haute tension passe au-dessus du coteau de Sainte-Eusoye : la végétation située au-dessous est régulièrement entretenue par gyrobroyage.

INTERET DES MILIEUX

Les milieux pelousaires et les lisières thermocalcicoles abritent de nombreuses espèces végétales et animales remarquables. Ce type de pelouse à orchidées est inscrit à la directive "Habitats" de l'Union Européenne.

Les bois présentent une diversité de cortèges floristiques selon les types de sols (limons et craie, avec tous les intermédiaires), avec plusieurs espèces déterminantes acidoclines ou calcicoles, complémentaires de la flore des pelouses.

INTERET DES ESPECES

Les chênaies-charmaies acidoclines abritent la Laîche pâle (Carex pallescens), assez rare en Picardie.

Les sous-bois et les lisières des hêtraies calcicoles permettent la présence de plusieurs orchidées assez rares en Picardie :

- la Néottie nid-d'oiseau (Neottia nidus-avis),

- l'Ophrys mouche (Ophrys insectifera),

- la Céphalanthère à grandes fleurs (Cephalanthera damasonium).

Sur les pelouses sèches se trouvent également :

- le Bugle de Genève (Ajuga genevensis),

- l'Epipactis brun rouge (Epipactis atrorubens),

- l'Ophrys bourdon (Ophrys fuciflora),

- le Thésion couché (Thesium humifusum),

- le Séséli libanotide (Seseli libanotis).

Plusieurs lépidoptères, qui se raréfient notablement en Picardie, ont été observés :

- l'Azuré bleu-nacré (Polyommatus coridon),

- l'Azuré bleu-céleste (Polyommatus bellargus),

- la Zygène minuscule (Zygena minos).

FACTEURS INFLUENCANT L'EVOLUTION DE LA ZONE

Le manque d'entretien régulier des milieux pelousaires (hormis sous la ligne électrique) induit un développement spontané de l'embroussaillement, qui engendre une fermeture progressive des pelouses. Il s'ensuit une perte de la diversité à la fois végétale et animale et de la spécificité paysagère des coteaux.

Par ailleurs, le point noir de la décharge, bordant la route entre Maisoncelle-Tuilerie et Sainte-Eusoye, mériterait, au minimum, un traitement paysager adéquat.

Commentaires sur la délimitation

Les contours du site englobent les pelouses, les lisières et les bois. Les cultures et la décharge sont évitées.