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Le Bois d'Avelon et les landes de La Chapelle-aux-Pots se singularisent par l'importance des milieux acides et humides, développés sur le relief tourmenté de la "Petite Suisse Beauvaisienne". La multitude de cours d’eau et de rus qui caractérisent la ZNIEFF apportent une diversité de milieux supplémentaires au sein des gradients d’acidité et d’humidité.
Ce sont les étendues importantes de sables et de grès wealdiens, au sein de la boutonnière brayonne (anticlinal évidé), qui permettent la présence de sols acides, localement imperméables au niveau des affleurements d'argiles réfractaires. Les conditions climatiques atlantiques, marquées par des précipitations élevées couplées à la topographie de la zone impactent l'acidité et l'humidité des sols.
Au sud de cette ZNIEFF, également qualifiée en tant qu’Espace Naturel Sensible (ENS) du département de l’Oise, se situe une zone de landes relictuelles à Ajonc nain (Ulex minor) localisée à l’ouest du lieu-dit "La Rousse Eau". Il s’y développe encore quelques rares individus de ce taxon exceptionnel et protégé en région. De plus, à la lisière ouest du bois l’Abbé, des prairies pâturées planitiaires et collinéennes acidiclines (Danthonio decumbentis - Cynosurenion cristati) s’expriment via le maintien de systèmes agropastoraux. Au nord-ouest du bois d’Avelon ainsi qu’au nord du bois Quéhaut, ces pratiques couplées à la proximité des cours d’eau ainsi qu’à la nature du substrat ont permis le maintien de prairies humides acidiphiles au sein desquelles le peu commun Jonc à tépales aigus (Juncus acutiflorus) se développe.
Ces activités d’élevage ont par ailleurs aussi façonné les paysages prairiaux de la ZNIEFF. Le bocage, largement anthropique, constitue un bel exemple d'adaptation aux contraintes du milieu et est encore assez bien conservé par endroits. D’autres milieux, tels que les boisements, ont aussi été en partie façonnés par les activités anthropiques (sylviculture, chasse). Une partie d’entre eux n’ont cependant pas pu être prospectés, faute de possibilité d’accès (grillage, accès privé cadenassé, etc.). C’est notamment le cas pour le bois du Parc, le bois de Villembray, la partie ouest du bois d’Avelon ainsi qu’une partie du bois Quéhaut.
En 2023, les contours de cette ZNIEFF ont été modifiés afin de correspondre au mieux à la logique de délimitation de la méthodologie régionale. Ainsi, au vu de l’absence de données en marge des lisières, les contours de la zone suivent les limites naturelles du boisement et les cultures ont, autant que faire se peut, été exclues du périmètre car elles n’abritaient aucune espèce ni habitat déterminant de ZNIEFF.
Aucune zone tampon n’a été appliquée entre ces habitats car aucune donnée remarquable n’y est connue. De plus, le bâti a été, autant que possible, retiré du périmètre de la ZNIEFF. Les routes départementales D501 et D22 ont été conservées au sein du périmètre puisqu’elles ne constituent pas un obstacle de taille pour la dispersion des espèces.
En 2023, les landes relictuelles au sud de la D501 ainsi que les prairies bocagères à proximité du Lieu-dit "la Rousse Eau" et celles à l’ouest du Bois l’Abbé ont été intégrées au nouveau périmètre de la ZNIEFF puisqu’elles abritent plusieurs espèces déterminantes à enjeu majeur telles que l’Ajonc nain (Ulex minor), la Danthonie retombante (Dantonia decumbens subsp. decumbens) ou encore le peu commun Ajonc d’Europe (Ulex europaeus). Quant à la faune prairiale ou de bocage présente, on retrouve le Thécla du prunier (Thecla pruni), le Muscardin (Muscardinus avellanarius), le Couleuvre helvétique (Natrix helvetica) et la Vipère péliade (Vipera berus). Cette dernière, présente sur le secteur, n’était pas encore connue sur ce site.
C’est à ce même titre que le Bois l’Abbé a été intégré au périmètre de la ZNIEFF puisqu’il s’y développe plusieurs espèces d’intérêt telles que la Myrtille (Vaccinium myrtillus), la Blechne en épi (Blechnum spicant), la peu commune Laîche à pilules (Carex pilulifera subsp pilulifera), la Salamandre tachetée (Salamandra salamandra), le Pic mar (Dendrocopos medius), l’Écaille fermière (Arctia villica) ou bien la Grenouille agile (Rana dalmatina).
Cette nouvelle délimitation du périmètre coïncide de fait avec celui de l’Espace Naturel Sensible BRA05 intitulé lui aussi "Bois d'Avelon et lande de la Chapelle-aux-pots".
