ZNIEFF 220013795
LARRIS ET BOIS DU FOND DE LA LANDE A LALANDE-EN-SON

(n° régional : 60PDT102)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Le site de la vallée du Fond de la Lande est localisé en limite nord-occidentale du plateau du Pays de Thelle.

Les larris et les bois sont disposés le long de la vallée sèche du Fond de la Lande-Fond de Goulancourt orientée globalement nord-sud.

Cette vallée sèche s'inscrit profondément dans les pentes crayeuses du plateau du Thelle, particulièrement raides en maints endroits.

Les limons à silex acides affleurent sur le rebord du plateau.

Les milieux sylvatiques du plateau sont composés de hêtraies-chênaies neutro-acidoclines atlantiques/subatlantiques à Jacinthe (Hyacinthoido non-scriptae-Fagetum sylvaticae) traitées en futaie. Elles peuvent localement faire place, sur des sols plus acides, à une hêtraie atlantique à Houx (Ilex aquifolium) de l’Ilici-Fagion. Celle-ci est favorisée par le climat local du Thelle, dont la pluviométrie dépasse 800 mm annuellement.

Sur les versants crayeux, aux sols les plus minces et les plus ensoleillés, s'étendent des hêtraies thermocalcicoles (Cephalanthero-Fagion), parfois implantées sur d'anciennes terrasses culturales délaissées de longue date.

Les versants plus froids, exposés au nord, sont occupés par des frênaies-acéraies-hêtraies neutrocalcicoles sur colluvions à Mercuriale pérenne (Fraxino-Carpinion).

La pelouse principale et la plus remarquable est située à l'ouest du Bois de la Lande. Elle est caractérisée par la présence du groupement de l’Avenulo pratensis-Festucetum lemanii. Plusieurs sous-associations y traduisent différentes influences microclimatiques en fonction de l'exposition (subass. polygaletosum calcarae, plus thermophile, subass. blackstonietosum perfoliatae sur le versant plus marneux exposé à l'ouest). Un troupeau de bovins pâture actuellement cette pelouse.

Quelques ourlets (Centaureo nemoralis-Origanetum vulgaris) et fourrés de recolonisation (Berberidion) se trouvent sur les abords de cette pelouse, ainsi que vers le Fond de l'Anche, à la suite des évolutions des pelouses délaissées par le pâturage.

Quelques bosquets et prairies, lesquelles sont parfois entourées de haies et plantées de pommiers, subsistent sur les versants et sur le plateau, près de Lalande-en-Son et au sud de Puiseux-en-Bray, notamment.

INTERET DES MILIEUX

La pelouse exposée au sud connaît une influence méridionale et accueille de nombreuses espèces végétales et animales thermophiles, d'affinités subméditerranéennes.

Globalement, les pelouses à orchidées subissent une raréfaction considérable dans le nord de l'Europe. Elles relèvent, à ce titre, de la directive "Habitats" de l'Union Européenne. La surface des pelouses sèches de Picardie a, par exemple, été divisée par vingt environ depuis un siècle, à la suite des évolutions de l'agriculture, qui délaisse ces espaces peu productifs.

Avec les bois acidophiles de plateau, les lisières et les hêtraies calcicoles, les pelouses abritent de nombreuses espèces végétales et animales, rares et menacées en Picardie.

INTERET DES ESPECES

La flore comprend bon nombre de taxons remarquables (assez rares à très rares et souvent en régression en Picardie), dont de nombreuses orchidées :

- la Germandrée des montagnes (Teucrium montanum*) ;

- la Céphalanthère à grandes fleurs (Cephalanthera damasonium) ;

- l’Orchis singe (Orchis simia) ;

- l’Ophrys mouche (Ophrys insectifera) ;

- la Chlore perfoliée (Blackstonia perfoliata) ;

- le Dompte-venin officinal (Vincetoxicum hirundinaria) ;

- l’Epiaire des Alpes (Stachys alpina) ;

- le Muscari à toupet (Muscari comosum) ;

- la Belladone (Atropa bella-donna) ;

- l'Arabette glabre (Turritis glabra) ;

- le Poirier poirasse (Pyrus pyraster) ;

- le Séséli libanotide (Seseli libanotis) ;

- l'Epervière de Savoie (Hieracium sabaudum), sur les sols plus acides.

Faune :

Quelques oiseaux remarquables ont été observés, notamment la Bondrée apivore (Pernis apivorus), rapace insectivore inscrit à la directive "Oiseaux" de l’Union Européenne.

La rare Vipère péliade (Vipera berus), présente bien que particulièrement discrète, est menacée dans le nord de la France.

De surcroît, les pelouses abritent des populations conséquentes de lépidoptères menacés :

- le Fluoré (Colias australis),

- l’Azuré bleu-céleste (Polyommatus bellargus),

- l’Azuré bleu-nacré (Polyommatus coridon),

- la Lucine (Hemaris lucina),

- la Virgule (Hesperia comma),

- la Turquoise des globulaires (Adscita globulariae),

- la Zygène du Lotier (Zygène loti).

FACTEURS INFLUENCANT L’EVOLUTION DE LA ZONE

L’absence d’entretien des pelouses entraîne une fermeture progressive du milieu par un boisement spontané insuffisamment contenu, à la fois par l’action des trop rares lapins et des chevreuils. Il en découle une banalisation biologique, cynégétique et paysagère de ces anciens pâturages, originaux et précieux. A ce titre, le maintien du pâturage sur la pelouse au pied de Lalande-en-Son est une très bonne chose, tant que celui-ci reste extensif (intrants nuls ou très limités).

Par ailleurs, la mise en culture des prairies et la raréfaction des haies sur les marges réduisent l'intérêt des lisières, espaces de transition essentiels entre les bois et les grandes cultures.

N.B. Les espèces dont le nom est suivi d'un astérisque sont légalement protégées.

Commentaires sur la délimitation

Le périmètre du site englobe les habitats les plus remarquables pour la flore et la faune. Les cultures, sans intérêt particulier, sont évitées.