ZNIEFF 220013822
FORÊT DE BEAULIEU

(n° régional : 60NOY101)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

La Forêt de Beaulieu est située en bordure septentrionale du Noyonnais, à cheval sur la limite départementale avec la Somme.

Les anciens défrichements de ces terres, plutôt froides et sableuses, l'ont relativement épargnée.

Cette forêt est développée sur une butte tertiaire résiduelle, comprenant :

- les sables de Cuise (Cuisien), sur la plus grande surface des versants ;

- les argiles sparnaciennes, dans les fonds de vallons.

Les boisements dominants sont des chênaies-charmaies (Lonicero-Carpinenion), accompagnées de bétulaies dans quelques-uns des secteurs les plus acides.

Des clairières et des sous-bois clairs, sur les buttes de sables où se développent des chênaies plus acidophiles (Quercion robori-petraeae), sont parfois envahis par les Fougères aigles (Pteridium aquilinum), les Molinies (Molinia caerulea) et les bouleaux.

Dans les peuplements plus denses, développés sur des sols un peu plus riches, se trouvent notamment des tapis d'Aspérule odorante (Galium odoratum) et de Jacinthe (Hyacinthoides non-scripta). Les éclaircies génèrent souvent des envahissements de ronces.

Les traitements sylvicoles sont essentiellement orientés vers les futaies, notamment issues de reconversions des taillis sous futaie. Des plantations de peupliers ont été effectuées par places.

Les fonds humides, développés à proximité des sources (nappe cuisienne reposant sur le plancher sparnacien), abritent quelques aulnaies-frênaies à grandes herbes (Alno-Padion), avec des petites cariçaies (Caricion acutiformis-ripariae). Ces fonds ont souvent été drainés.

En lisière des massifs subsistent des pâtures et des prairies de fauche, parfois entourées de haies vives, ou ponctuées d'arbres isolés. Quelques mares y subsistent, de même que dans le bois.

INTERET DES MILIEUX

Les clairières, les lisières, les prairies pas trop intensives, et les mares permettent la présence d'espèces végétales assez rares en Picardie, typiques des sols sableux plus ou moins frais.

Les bois et les pâtures sont accueillants pour plusieurs espèces de rapaces.

Les mares et les ornières de chemins permettent la reproduction d'importantes populations de batraciens, dont plusieurs espèces sont remarquables, ainsi que la présence d'hélophytes intéressantes.

INTERET DES ESPECES

Flore

Les prairies sableuses relativement extensives accueillent la présence de la Saxifrage granulée (Saxifraga granulata), assez rare et en régression en Picardie, et du Lychnide fleur de coucou (Lychnis flos-cuculi).

Les fonds humides accueillent des populations de Laîche faux-souchet (Carex pseudocyperus), notamment au bord des mares. Ces dernières abritent quelques pieds d'Oenanthe aquatique (Oenanthe aquatica).

Faune

Ces bois, prairies et éléments relictuels de bocage sont favorables à la présence de la Bondrée apivore (Pernis apivorus), rapace inscrit en annexe I de la directive "Oiseaux" de l'Union Européenne.

Les ornières et les mares permettent la reproduction de :

- la Grenouille agile (Rana dalmatina), située ici non loin de sa limite nord d'aire de répartition ;

- du Triton alpestre (Triturus alpestris), qui est menacé en Picardie ou dans le nord de la France ;

- du Triton ponctué (Triturus vulgaris).

FACTEURS INFLUENCANT L'EVOLUTION DE LA ZONE

Certaines lisières ont perdu une bonne part de leur intérêt tant paysager que biologique et cynégétique, à la suite du retournement des pâtures, de la disparition de vergers et des mares, et de la réduction du linéaire de haies.

La sylviculture sur les milieux sableux privilégiant les espèces locales, et une relative diversité structurale, sont favorables au maintien d'une certaine variété à la fois végétale et animale.

Commentaires sur la délimitation

Les contours de la zone englobent les milieux les plus remarquables pour leurs habitats, leur flore et leur faune.