ZNIEFF 220013833
COTEAUX DE VAUX ET DE LAVERSINE

(n° régional : 60VAL101)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

En limite nord-ouest du Valois, les coteaux de Vaux et Laversine s'étirent entre Saint-Maximin et Verneuil-en-Halatte, sur la rive gauche de l'Oise, au débouché des vallées du Thérain et de la Brêche.

Ils sont inscrits sur le rebord du plateau tertiaire, lequel est caractérisé par un système de pentes particulièrement raides, avec présence de petites corniches.

Les couches géologiques présentent un étagement typique du sud-est de l’Oise avec, de haut en bas :

- les épais calcaires lutétiens, qui définissent le plateau du Valois et affleurent au niveau de la convexité sommitale ;

- les sables cuisiens ;

- les alluvions en fond de vallée.

La caractéristique majeure de ce talus escarpé est de regarder vers le nord-ouest : cette exposition est propice au développement de végétations préférant les ambiances relativement froides. Cependant, quelques portions de versants connaissent une exposition plus ensoleillée, et présentent donc une végétation plus thermophile, avec, notamment, la présence du Chêne pubescent (Quercus pubescens).

On note la présence des milieux suivants :

- pelouses calcicoles plus ou moins thermophiles (Festuco lemanii-Anthyllidetum vulnerariae), et pelouses calcicoles à affinités submontagnardes du Seslerio-Mesobromenion, alternant avec des groupements ponctuels de l'Alysso-Sedion sur dalles et cailloutis calcaires dans les carrières ;

- lisières thermophiles du Berberidion et bois thermocalcicoles du Quercion pubescentis-petraeae ;

- boisements de pente nord à Hêtres, à Frênes, à Erables, à Tilleuls (proches du Lunario redivivae-Acerion pseudoplatani), accompagnés de buxaies.

INTERET DES MILIEUX

Parmi les plus remarquables, les lisières et les pelouses calcicoles sont des milieux menacés en Europe et inscrits, à ce titre, à la directive "Habitats" de l'Union Européenne. Il en va de même des bois de pente, abritant notamment des buxaies importantes, parmi les plus développées de Picardie.

Ces habitats abritent de nombreuses espèces végétales rares et menacées, ces milieux étant intrinsèquement de plus en plus rares dans le nord-ouest européen.

Ce massif, essentiellement boisé, joue par ailleurs un rôle de milieu-relais pour la faune du Massif d'Halatte tout proche, notamment pour les grands mammifères.

INTERET DES ESPECES

De nombreuses espèces, assez rares à exceptionnelles (et menacées pour la plupart) en Picardie, sont présentes.

Faune :

Parmi les oiseaux remarquables figurent :

- la Bondrée apivore (Pernis apivorus) ;

- le Pic mar (Dendrocopos medius), dans les vieilles chênaies.

Ces espèces sont inscrites à l'annexe I de la directive "Oiseaux" de l'Union Européenne.

Le Cerf élaphe (Cervus elaphus) et la Martre des Pins (Martes martes), en provenance du massif d'Halatte, fréquentent les boisements.

La flore comprend notamment :

- la Seslérie bleuâtre (Sesleria caerulea*),

- la Germandrée des montagnes (Teucrium montanum*),

- la Gentiane croisette (Gentiana cruciata*),

- le Daphné lauréolé (Daphne laureola),

- l'Epipactis brun rouge (Epipactis atrorubens),

- l'Iris fétide (Iris foetidissima),

- le Monotrope sucepin (Monotropa hypopitys),

- le Sceau de Salomon odorant (Polygonatum odoratum),

- la Pulsatille commune (Pulsatilla vulgaris),

- l'If commun (Taxus baccata),

- le Bugle de Genève (Ajuga genevensis),

- l'Alysson calicinal (Alyssum alyssoides),

- l'Apère interrompue (Apera interrupta),

- l'Oeillet des chartreux (Dianthus carthusianorum),

- la Mibore naine (Mibora minima),

- l'Aristoloche clématite (Aristolochia clematitis),

- le Buis toujours vert (Buxus sempervirens),

- la Néottie nid-d'oiseau (Neottia nidus- avis),

- l'Orchis militaire (Orchis militaris),

- le Chêne pubescent (Quercus pubescens),

- le Polystic à aiguillons (Polysticum aculeatum),

- le Polystic à soies (Polysticum setiferum)...

FACTEURS INFLUENCANT L’EVOLUTION DE LA ZONE

Les dernières pelouses sèches n'étant plus entretenues, la fermeture progressive du milieu par boisement spontané. Cette occlusion sylvicole, trop peu contenue par l’action des herbivores (lapins et cervidés), génère une banalisation biologique de ces anciens espaces ouverts originaux et précieux.

De fait, des coupes adaptées des broussailles envahissantes seraient souhaitables, en dehors de la saison de reproduction avec, si possible, une exportation des produits de coupe.

Dans les bois, le maintien de vieux arbres, sénescents ou morts (quelques-uns à l’hectare au minimum), serait très bénéfique aux populations d’insectes, de mammifères (chiroptères) et d’oiseaux cavernicoles rares et menacés.

N.B. Les espèces dont le nom est suivi d'un astérisque sont légalement protégées.

Commentaires sur la délimitation

Les limites de la ZNIEFF intègrent les espaces boisés et pelousaires les plus précieux pour leurs habitats, leur flore et leur faune. Autant que possible, les cultures et les zones urbanisées sont évitées.