ZNIEFF 220013834
BOIS DU HAUT-MONTEL ET DE RARAY

(n° régional : 60VAL104)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Le Bois du Haut Montel et de Raray s’étend en bordure de l'Autoroute A 1, à l'est de la Forêt d'Halatte, sur la bordure nord-occidentale du plateau du Valois.

La structure géologique comprend essentiellement les sables et grès auversiens de Beauchamp, qui forment ici une butte résiduelle qui s'individualise nettement dans le paysage tabulaire du plateau du Valois. Un peu de calcaire de Saint-Ouen (marinésien) subsiste sur une butte, générant des sols sablo-calcaires.

Les chênaies-charmaies-hêtraies acidoclines atlantiques (du Lonicero-Carpinenion pour une bonne part) et les chênaies sessiliflores (Quercion robori-petraeae) dominent les peuplements, traités en futaies et en taillis sous futaie.

De nombreux tilleuls, châtaigniers, robiniers et bouleaux s’intercalent dans ces formations.

Les sous-bois sont parfois dominés par la Fougère-aigle (Pteridium aquilinum) ou par des tapis de ronces

Des landes à Callunes, avec des systèmes de sables mobiles intercalaires, sont également présents.

INTERET DES MILIEUX

Plusieurs habitats remarquables, précieux et relativement menacés à l'échelle européenne, relèvent de la directive "Habitats' de l’Union Européenne :

- des chênaies-charmaies acidoclines subatlantiques du Lonicero-Carpinenion ;

- des chênaies acidophiles du Quercion robori-petraeae (Querco-Betuletum) ;

- des landes sèches à Callunes (Erico cinereae-Callunetum vulgaris) ;

- des pelouses silicicoles ouvertes de l'Airion caryophylleo-praecocis.

Ces habitats d’intérêt européen, ainsi que les milieux importants aux échelles nationale ou régionale, abritent plusieurs espèces végétales et animales de grande valeur patrimoniale.

INTERET DES ESPECES

La flore comprend, entre autres, les taxons de grand intérêt suivants :

- la Salicaire pourpier (Lythrum portula),

- la Laîche des sables (Carex arenaria),

- la Mibora naine (Mibora minima),

- la Laîche des lièvres (Carex ovalis),

- le Cynoglosse officinal (Cynoglossum officinale),

- la Jonquille (Narcissus pseudonarcissus),

- le Corynéphore (Corynephorus canescens).

Les éléments faunistiques parmi les plus remarquables sont :

Pour l’avifaune :

- le Pic mar (Dendrocopos medius), dans les vieilles chênaies supra-centenaires ;

- la Bondrée apivore (Pernis apivorus).

Ces deux espèces sont inscrites en annexe I de la directive "Oiseaux" de l’Union Européenne.

Le Gobemouche noir (Ficedula hypoleuca), rare et menacé à l’échelle de la Picardie et du nord de la France est également présent, dans les vieilles chênaies.

FACTEURS INFLUENCANT L’EVOLUTION DE LA ZONE

Les landes à Callunes et les groupements pionniers sur sables tendent à disparaître sous l’avancée des arbres et des arbustes (pins et bouleaux essentiellement). Des coupes circonstanciées seraient nécessaires afin de conserver une héliophilie indispensable à ces groupements de grand intérêt patrimonial.

Dans le même ordre d'idée, il serait souhaitable d’éviter le boisement des lisières et des trouées.

La persistance de la biodiversité, tant ornithologique que mammalogique et entomologique, implique le maintien d'arbres d’âge avancé (150 à 200 ans) ou sénescents. En effet, de nombreuses espèces cavernicoles ne subsistent plus que dans les forêts du nord de la France où sont implantés ces peuplements âgés, de chênes notamment, du type de ceux qui existent ici. Des rotations sylvicoles adéquates peuvent permettre de maintenir une portion du bois avec des futaies plus que centenaires, comme c’est le cas aujourd’hui.

Commentaires sur la délimitation

Les contours du site intègrent les milieux les plus intéressants pour les habitats, la flore et la faune, et évitent les milieux cultivés, hormis un fin liseré faisant office de zone-tampon.