DESCRIPTION
Sur les soixante kilomètres de côte que compte le département de la Somme, le massif dunaire du Marquenterre s'étire face à la mer sur douze kilomètres. D'une superficie de plus de 3 000 ha, il forme, d'un seul tenant, le plus vaste massif dunaire du nord de la France. Il est large d'un kilomètre dans sa partie nord et de près de trois kilomètres cinq cents dans sa partie sud.
Coupé en deux points par les stations balnéaires de Quend et de Fort-Mahon, il a été épargné par les grands axes routiers et reste un des secteurs les plus sauvages du littoral picard.
De formation récente, ce massif dunaire continue toujours de s'étendre vers le nord par pouliers successifs. Il se termine ainsi par une flèche sableuse (aussi appelée poulier), la « Pointe de Routhiauville », située au sud de la baie d'Authie. Cette flèche reçoit, par progradation en crochets successifs, les éléments enlevés au sud et transportés par la dérive littorale. Au niveau de Quend, l'érosion marine est à l'origine du recul du trait de côte.
Les cordons dunaires sont orientés selon un axe nord-sud et perdent leur cohésion à mesure que l'on s'avance vers les terres. On peut encore reconnaître les deux cordons principaux parallèles au rivage avec :
- une chaîne littorale, composée de plusieurs dunes coalescentes dont l'altitude, comprise entre 8 m et 15 m pour la dune bordière, s'élève à 20 m-30 m pour les dunes plus internes ;
- une chaîne interne, parallèle à la première, dont la cohésion est moins nette, de hauteur variant entre 25 m et 35 m. Le secteur des Blancs et la partie sud du massif comportent les plus hautes dunes (25 m à 30 m), probablement les plus anciennes.
Entre ces deux chaînes principales, et en leur sein-même, apparaissent de nombreuses dépressions et plaines dunaires humides à longuement inondables, où affleure la nappe superficielle des sables (en particulier au sud de Quend-Plage : plaine de « la dune aux Poux », plaine de la « Dune de la Pyramide », plaine de « la Dune Ruinée », « plaine à Bécassines »). La « Plaine du Royon », entre Quend et Fort-Mahon, est une vaste dépression de 10 m d'altitude en moyenne, rehaussée par une petite dorsale, orientée selon un axe nord-sud, d'altitude 15 m.
La végétation est généralement dense dans les dunes internes et dominée par les ligneux (fourrés à Argousier et Troène, boisements naturels et plantations). Elle est en revanche plus clairsemée sur les dunes bordières, où elle subit les attaques du vent et, localement, la surfréquentation touristique.
Le massif dunaire du Marquenterre comprend :
* Une série sèche, appelée xérosère, reposant sur les sables marins plus ou moins calcarifères des cordons dunaires. Cette série sèche correspond en fait à deux ensembles qui peuvent être distingués par leurs caractéristiques géomorphologiques, physiques et biologiques :
- La dune bordière (ou xérosère bordière), soumise à l'action permanente des vents et de la mer (forte mobilité des sables, embruns salés, matériaux constamment enrichis en calcaire coquillier, conditions climatiques extrêmes, faible diversité biologique spécifique, mais espèces très spécialisées et adaptées au milieu) ;
- les dunes sèches internes (ou xérosère interne) au relief mieux stabilisé, et moins dépendantes de l’action érosive ou constructrice des vents et des courants marins.
* Une série humide appelée hygrosère correspondant aux plaines dunaires et aux dépressions interdunaires les plus basses où affleure la nappe phréatique des sables. La série humide doit, elle aussi, être séparée en deux systèmes bien distincts :
- l’hygrosère d’eau douce, des pannes et des dépressions humides à inondables, du massif dunaire ;
- l’hygrosère saumâtre des mares, des chenaux et des prairies, situés uniquement au niveau du poulier de la « Pointe de Routhiauville » et entrant en contact avec l’estuaire de la baie d’Authie, donc soumis périodiquement à des inondations marines.
Au total, plus de soixante groupements végétaux ont été recensés dans le massif dunaire du Marquenterre. Ils se répartissent de la manière suivante : xérosère bordière, au moins huit habitats ; xérosère interne, au moins vingt et un habitats ; hygrosère d'eau douce, au moins vingt neuf habitats ; hygrosère saumâtre, au moins six habitats.
INTERET DES MILIEUX
De manière générale, les habitats dunaires occupent une frange étroite du littoral de la Picardie et, plus généralement, du territoire français. Ils sont donc toujours des habitats très rares au niveau régional et au minimum assez rares à l'échelle française.
Le massif dunaire du Marquenterre revêt un intérêt phycoenotique global très remarquable, de niveau international, établi sur la base des critères suivants : plus de soixante habitats y ont été recensés dont :
. 27 habitats remarquables ;
. 40 compris dans les catégories de la directive "Habitats" de l’Union Européenne ;
. 12 recensés dans le livre rouge des phytoenonoses du littoral français.
Les dunes littorales picardes constituent, sans conteste, l'un des sites les plus prestigieux du point de vue des habitats de Picardie. La qualité exceptionnelle et la grande diversité des milieux ne viennent que conforter cet état de fait.
Dans cet ensemble, plusieurs habitats de la xérosère dunaire, et une grande partie de ceux de l'hygrosère saumâtre, ont une importance patrimoniale majeure.
Les habitats les plus remarquables sont les suivants (26 habitats) :
* Xérosère bordière :
- dune embryonnaire à Elyme des sables et Chiendent des sables (Elymo arenarii-Agropyretum juncei) ;
- dune blanche primaire à Elyme des sables et Oyat (Elymo arenarii-Ammophiletum arenariae).
* Xérosère interne :
- pelouse dunaire secondaire pionnière à Fétuque des sables et Laîche des sables (Euphorbio paraliae-Festucetum arenariae) ;
- pelouse dunaire xérophile à Fléole des sables et Tortule (Phleo arenarii-Tortuletum ruraliformis) ;
- pelouse dunaire mésoxérophile acidocline à Fétuque capillaire et Gaillet jaune maritime (Festuco tenuifolii-Galietum maritimi) ;
- pelouse dunaire à Luzule champêtre, Laîche des sables et Avoine pubescente (Carici arenariae-Luzuletum campestris) ;
- pelouse mobile à Corynephorus canescens.
* Hygrosère d'eau douce :
- herbier aquatique pionnier à Potamot graminée (Ranunculo-Potamogetum graminei fragmentaire) ;
- herbier aquatique pionnier à Characées (Charetalia hispidae) ;
- végétation amphibie de bas niveau à Samole (Samolo valerandii-Littorelletum uniflorae fragmentaire) ;
- bas-marais dunaire inondable à Laîche à trois nervures (Drepanoclado adunci-Caricetum trinervis) ;
- prairie dunaire hygrophile à Jonc à tépales obtus et à Calamagrostis commun (Calamagrostio-Juncetum subnodulosi fragmentaire) ;
- mégaphorbiaie dunaire à Ophioglosse vulgaire et à Calamagrostis commun (Ophioglosso vulgati-Calamagrostietum epigeji) ;
- bas-marais dunaire inondable paratourbeux à Laîche à trois nervures et à Laîche noire (forme pionnière de l’Ophioglosso vulgati-Calamagrostietum epigeji) ;
- bas-marais dunaire inondable tourbeux à Laîche à trois nervures, à Choin noir et à Calamagrostis commun (intermédiaire entre l’Ophioglosso vulgati-Calamagrostietum epigeji et le Carici trinervis-Schoenetum nigricantis) ;
- gazon amphibie de haut niveau à Laîche naine et à Agrostis maritime (Carici scandinavicae-Agrostietum maritimae) ;
- végétation des sables dunaires humides à Erythrée littorale et à Sagine en chapelets (Centaurio littorale-Saginetum moniliformis) ;
- fourré inondable à Saule des dunes (Acrocladio cuspidati-Salicetum arenariae) ;
- bas-marais paratourbeux à Ecuelle d'eau et à Jonc à tépales obtus (Hydrocotylo vulgaris-Juncetum subnodulosi) ;
- fourré humide à Pyrole des sables et à Argousier (Pyrolo arenariae-Hippophaetum rhamnoidis) ;
- forêt naturelle hygrophile à Bouleau pubescent et à Troène (Ligustro vulgare-Betuletum pubescentis).
* Hygrosère saumâtre :
- végétation aquatique flottante à Renoncule de Baudot (Ranunculetum baudotii) ;
- roselière saumâtre d'atterrissement à Scirpe maritime et à Samole ;
- végétation annuelle amphibie à Jonc des crapauds et à Chénopode à feuilles grasses ;
- roselière saumâtre à Scirpe maritime (Scirpetum maritimi-compacti) ;
- prairie subsaumâtre inondable à Jonc marin et à Oenanthe de Lachenal (Oenantho lachenalii-Juncetum maritimi) ;
- prairie hygrophile subhalophile nord-atlantique à Agrostis stolonifère, à Jonc de Gérard et à Laîche des vikings (Junco gerardii-Agrostietum stoloniferae).
INTERET DES ESPECES
Flore remarquable
Plus de quatre cents taxons ont été recensés dans les dunes du Marquenterre, parmi lesquelles plus de cent vingt peuvent être considérés comme remarquables.
- 28 sont exceptionnels en Picardie,
- 40 sont très rares en Picardie,
- 34 sont rares en Picardie,
- 26 sont assez rares en Picardie.
De tels résultats attestent de la grande valeur floristique des massifs dunaires étudiés, de niveau d'intérêt international. Nous ne citerons ci-après que les espèces légalement protégées :
- le Liparis de Loesel (Liparis loeselii*), inscrit à l’annexe II de la directive "Habitats" ;
- le Ményanthe trèfle d'eau (Menyanthes trifoliata*), en danger en Picardie, observé dans une panne tourbeuse ;
- le Potamot coloré (Potamogeton coloratus*), rare et vulnérable en Picardie ;
- le Potamot graminée (Potamogeton gramineus*), relativement abondant dans certaines pannes ;
- l’Eleocharide pauciflore (Eleocharis quinqueflora*), espèce exceptionnelle en Picardie ;
- le Mouron délicat (Anagallis tenella*), espèce pionnière rare en Picardie ;
- la Parnassie des marais (Parnassia palustris*), espèce inféodée aux pannes dunaires, mais aussi aux substrats tourbeux et aux pelouses marneuses ;
- le Dactylorhize négligé (Dactylorhiza praetermissa*), typique des prairies humides non amendées ;
- le Dactylorhize incarnat (Dactylorhiza incarnata*), rare et vulnérable en Picardie ;
- l’Ophioglosse commune (Ophioglossum vulgatum*), fougère prairiale particulièrement menacée ;
- la Littorelle des étangs (Littorella uniflora*), espèce oligotrophe amphibie protégée en France ;
- la Leyme des sables (Leymus arenarius*), espèce nordique inféodée aux dunes mobiles ;
- la Laîche trinervée (Carex trinervis*), espèce des pannes dunaires, très rare en Picardie ;
- le Gnaphale jaunâtre (Gnaphalium luteoalbum*), espèce très rare en Picardie, qui se développe sur des sables humides ;
- la Pyrole à feuilles rondes (Pyrola rontundifolia var. arenaria*), espèce atlantique qui s’observe entre l’hygrosère et la xérosère ;
- la Violette de Curtis (Viola curtisii*), espèce strictement inféodée aux dunes littorales du nord de la France, au niveau des dunes blanches ;
- la Violette des chiens (Viola canina var. dunensis*), exceptionnelle et en danger en Picardie ;
- la Germandrée des marais (Teucrium scordium*), espèce rare en Picardie ;
- l’Erythrée littorale (Centaurium littorale*), espèce exceptionnelle en Picardie et très rare en France, sur sols sableux frais.
Dans l'ensemble, la répartition des éléments les plus remarquables du patrimoine floristique des dunes du Marquenterre n'est pas vraiment homogène puisque la plupart d'entre eux sont concentrés dans les mares, les pannes et, les dépressions, humides à inondables, de l'hygrosère dunaire d'eau douce ou de l'hygrosère saumâtre (Potamogeton gramineus*, Parnassia palustris*, Ophioglossum vulgatum*, Menyanthes trifoliata*, Gnaphalium luteoalbum*, Baldellia ranunculoides, Ranunculus baudotii). Seules quelques espèces appartiennent, en effet, aux systèmes de la xérosère bordière (Eryngium maritimum, Leymus arenarius*, Calystegia soldanella) ou de la xérosère interne (Viola curtisii*, Iris foetidissima).
Avifaune remarquable
Le massif dunaire du Marquenterre revêt un intérêt avifaunistique global particulièrement remarquable, de niveau national à international. Signalons la nidification de plusieurs espèces remarquables :
- l'Engoulevent d'Europe (Caprimulgus europaeus), espèce inscrite à la directive "Oiseaux" de l'Union Européenne ;
- le Bec-croisé des sapins (Loxia curvirostra) et le Sizerin flammé (Carduelis flammea), exceptionnels en Picardie. Ces deux espèces sont des nicheurs occasionnels dans les dunes ;
- le Tadorne de Belon (Tadorna tadorna), espèce rare en Picardie.
Les densités des couples nicheurs de quelques passereaux des dunes à fourrés sont exceptionnelles, remarquables pour la Picardie (Accenteur mouchet, Rossignol philomèle, Fauvette grisette et babillarde, Pouillot fitis, Serin cini, Linotte mélodieuse).
D'une façon générale, l'ensemble des dunes étudiées se situent sur un couloir de migration exceptionnel vis-à-vis des passereaux et des rapaces. Des flux d'oiseaux, particulièrement spectaculaires, survolent ces sites lors de la migration post-nuptiale : des effectifs record, de plusieurs centaines de milliers de migrateurs en une journée, ont déjà été enregistrés. Le relief des dunes offre, en outre, des points d'observation particulièrement favorables.
Plusieurs espèces ont disparu de l'avifaune nicheuse du massif dunaire du Marquenterre depuis la fin des années 1970. Il s'agit de l'Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus), du Vanneau huppé (Vanellus vanellus), du Courlis cendré (Numenius arquata) et de la Huppe fasciée (Upupa epops).
Le Traquet motteux (Oenanthe oenanthe) n'a pas été noté nicheur depuis le début des années 1990. Les zones où il nichait présentent encore des habitats favorables, mais leurs surfaces ont fortement régressé du fait de la progression des fourrés d'Argousiers et du développement des Oyats (souvent plantés), sur les zones rases à mousses.
Batrachofaune remarquable
Le massif dunaire du Marquenterre revêt un intérêt batrachologique global très remarquable, de niveau national à international, avec :
- la Rainette verte (Hyla arborea), espèce vulnérable en France ;
- le Crapaud calamite (Bufo calamita), espèce très rare en Picardie ;
- le Triton crêté (Triturus cristatus), espèce inscrite à l’annexe II de la directive "Habitats", qui semble être peu représenté à la fois en distribution et en effectifs ;
- le Triton alpestre (Triturus alpestris), espèce peu commune en Picardie et vulnérable en France ;
- le Triton ponctué (Triturus vulgaris), assez rare en Picardie.
Les deux premières espèces citées sont omniprésentes et particulièrement abondantes dans le massif dunaire du Marquenterre.
Entomofaune remarquable
* Lépidoptères
Pour les papillons diurnes remarquables, citons l’Agreste (Hipparchia semele), qui devient très rare en Picardie.
Les espèces nocturnes ont été observées en abondance et quelques-unes d'entre elles sont rares et/ou caractéristiques des milieux dunaires : le Sphinx de l’Euphorbe (Hyles euphorbiae) ; le Tréma blanc (Sideritis albicolon) ; la Noctuelle des roselières (Arenostola phragmitidis) ; la Leucanie du roseau (Senta flammea) et l’Etrangère (Polia bombycina) ; l’Agrotis de la rive (Agrotis ripae) et la Cidarie enfumée (Lampropteryx suffumata).
Les Coléoptères
Les prospections ont permis d'identifier près de 200 espèces de Coléoptères, parmi lesquelles nombreuses sont remarquables : l’Hygrobie lent (Hygrobia tarda) ; le Hanneton foulon (Polyphylla fullo) ; l’Hydrophile brun (Hydrous piceus) ; le Capricorne des Saules (Lamia textor) ; la Cicindèle maritime (Cicindela maritima) ; le Dytique parallélogramme (Coelambus parallelogrammus) ; et le Bupreste à neuf taches (Buprestis novemmaculata).
Les Odonates
L'intérêt du massif dunaire se concentre sur cinq espèces : l'Agrion nain (Ischnura pumilio), exceptionnel en Picardie ; le Leste brun (Sympecma fusca), très rare en Picardie ; le Leste sauvage (Lestes barbarus), exceptionnel en Picardie ; l’Aeschne affine (Aeshna affinis), très rare en Picardie ; et le Leste fiancé (Lestes sponsa), également très rare.
Les Orthoptères
Plusieurs espèces rares ont été observées : l'Oedipode turquoise (Oedipoda caeruslescens), qui ne se rencontre plus que dans quelques zones sablonneuses de la région ; le Gomphocère tacheté (Myrmeleotettix maculatus), inféodé aux sables nus ; le Conocéphale des roseaux (Conocephalus dorsalis) ; la Decticelle chagrinée (Platycleis albopunctata) ; le TÈtrix des vasières (Tetrix ceperoi) et le Criquet marginé (Chortippus albomarginatus).
FACTEURS INFLUENCANT L’EVOLUTION DE LA ZONE
- Au sein du massif dunaire, quatre secteurs appartiennent au Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres : les dunes de l’Authie (160 hectares) ; les dunes du Royon (99 ha) ; les dunes des « Blancs » et du « Mont des Artilleurs » (141 ha) ; les dunes de la Pyramide (55 ha).
La gestion de ces quatre sites a été confiée au Syndicat Mixte d’Aménagement de la Côte Picarde. Une étude écologique a été réalisée par le Conservatoire des Sites Naturels de Picardie, en collaboration avec le Conservatoire Botanique National de Bailleul, la Centrale Ornithologique Picarde, l'Association Des Entomologistes de Picardie, le CREPIS Nature-Environnement et l'Université des Sciences et Technologies de Lille. A la suite de cette étude, le plan de gestion a été effectué par le Conservatoire des Sites Naturels de Picardie.
- Avant 1960, le massif dunaire n’était pas fixé par la végétation. Les dunes ressemblaient à une vaste mer de sable et progressaient rapidement vers l’est. La préoccupation principale était alors de protéger l’arrière-pays des invasions par le sable. Des plantations d’oyats et de pins, puis, plus récemment, les poses de fascines et de filets ont permis de fixer les dunes.
Une fois les mouvements de sable stabilisés, le massif dunaire s’est progressivement embroussaillé et les espaces ouverts ont fortement régressé. Aujourd’hui, ces espaces ouverts (pannes, pelouses dunaires, dunes blanches) occupent des superficies très faibles comparativement aux dunes boisées. Afin de conserver la diversité des milieux et d’augmenter la part relative des milieux ouverts remarquables, une réouverture de certains secteurs est recherchée par le gestionnaire des dunes.
- Les populations de lapins, qui jouaient un rôle prépondérant dans le maintien de milieux ouverts, et, en particulier, de pelouses dunaires, ont fortement régressé à la suite des épidémies de myxomatose.
- Certains secteurs du massif dunaire connaissent une surfréquentation touristique estivale, en particulier aux abords des stations balnéaires de Quend et de Fort-Mahon. Dans ce cas particulier d’érosion des dunes bordières, il est souhaitable de fixer le cordon dunaire par des plantations d’oyats, par des poses de fascines ou grâce à l’installation de filets brise-vent.
De manière générale, il conviendrait de canaliser les promeneurs dans les secteurs les moins sensibles d’un point de vue écologique. D’ores et déjà, le sentier de découverte dans les dunes de l’Authie permet la découverte du milieu dunaire, tout en évitant une fréquentation anarchique.
- La réalisation de nombreux aménagements dans le secteur, entre Fort-Mahon et Quend (golf de Belledune, Aquaclub, lotissements), a modifié de manière irréversible le paysage et les milieux de la partie interne (orientale) des dunes du Royon. La création d'étangs artificiels et l'introduction d'espèces non indigènes entraînent également une dégradation du patrimoine naturel.
- La mise en culture de quelques hectares, au sein de la "Dune Ruinée" (partie sud du massif), a entraîné l’artificialisation de secteurs dunaires originaux.
- La plantation d’espèces ligneuses non indigènes, dans la dune sèche, se fait au détriment des végétations forestières potentielles et entraîne l’homogénéisation des boisements.
N.B. : les espèces végétales dont le nom latin est suivi d’un astérisque sont légalement protégées.
Le site correspond à l'ensemble du massif dunaire du Marquenterre limité au nord par la baie d'Authie et au sud par la baie de Somme. A l'est s'étend le paysage des bas-champs poldérisés du Marquenterre comprenant une mosaïque de prairies bocagères localement et de cultures.
Ce vaste massif présente un intérêt supraeuropéen pour les habitats, la flore et la faune.