DESCRIPTION
Ce site regroupe quatre vallées sèches : la « Vallée du Chêne » (versant est) ; la « Vallée de Saint-Hilaire » (versant est) ; la « Vallée de Gorges » et la vallée du « Bois de Caverlèche ». Les deux dernières sont marquées, à leur confluence, par un petit éperon de roche calcaire, le pignon d'Epécamps. Ceci confère au site un intérêt à la fois géomorphologique et paysager indéniable.
Ces vallées présentent la dissymétrie caractéristique des vallées du plateau picard de direction générale nord/sud : le versant situé à l'est accuse une pente abrupte, occupée par des pelouses calcicoles (sur une partie de la « Vallée du Chêne » et sur le pignon d'Epécamps) et présentant une hygrométrie élevée, en bas de pente et des bois de pente (frênaies-érablières notamment), tandis que le versant ouest est disposé en pente douce. Aux alluvions de fond de vallée succèdent des affleurements de craie blanche du Coniacien-Santonien présentant des bancs minces de silex, puis des limons de plateau.
Le « Bois d'Epécamps » est principalement constitué d'une hêtraie calcicole (pouvant être rattachée au Cephalanthero-Fagion) et de chênaies-charmaies, sur le plateau (Carpinion betuli). Une ancienne carrière souterraine en substrat crayeux, transformée en souterrain-refuge, est présente sur le site.
INTERET DES MILIEUX
Le site abrite des pelouses calcicoles de l'Alliance du Mesobromion erecti. Deux associations végétales peuvent être observées : le Parnassio palustris-Thymetum praecocis, association endémique picardo-normande, et l'Avenulo pratensis-Festucetum lemanii, inscrite à la directive "Habitats" de l'Union Européenne. Ces pelouses sont localisées sur le versant abrupt de la « Vallée du Chêne » et sur le pignon d'Epécamps. Les hêtraies calcicoles sont également des habitats rares en Picardie.
La cavité souterraine représente un site d'hivernage important pour les chauves-souris, notamment en terme de diversité spécifique (cinq espèces).
INTERET DES ESPECES
Quelques espèces végétales rares sont observées, telles que la Parnassie des marais (Parnassia palustris*), espèce marnicole. Un cortège diversifié d'espèces inféodées aux pelouses calcicoles est représenté. Citons le Polygala d'Autriche (Polygala amarella), espèce rare et menacée en Picardie ; l'Orchis mâle (Orchis mascula) ; le Séséli libanotide (Seseli libanotis) ; la Gentianelle d'Allemagne (Gentianella germanica) et l'Epipactis brun rouge (Epipactis atrorubens).
La Spiranthe d'automne (Spiranthes spiralis*), orchidée très localisée dans le département de la Somme, n'a pas été observée sur le site depuis le début des années 1980. L'Herminion caché (Herminium monorchis*) n'a, quant à lui, pas été observé depuis les années 1970. Enfin, l'Orchis bouffon (Orchis morio) a disparu du site.
Le versant boisé du pignon est occupé par un cortège d'espèces thermophiles, parmi lesquelles le Dompte-venin officinal (Vincetoxicum hirundinaria) et la Céphalanthère à grandes fleurs (Cephalanthera damasonium). La Laîche pâle (Carex pallescens), assez rare en Picardie, se développe dans les coupes sur sol frais de la vallée de Gorges.
Le site présente également un intérêt herpétologique, puisqu'il accueille la Vipère péliade (Vipera berus).
La cavité souterraine héberge le Grand Murin (Myotis myotis), le Vespertilion à oreilles échancrées (Myotis emarginatus), le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum), espèces inscrites à l'annexe II de la directive "Habitats", et le Vespertilion de Natterer (Myotis nattereri). Tous trois sont rares et menacés en Picardie.
FACTEURS INFLUENCANT L'EVOLUTION DU MILIEU
- Les pelouses du Mesobromion erecti, plus ou moins enfrichées sur le site, présentent un cortège d'espèces qui tend à se banaliser, du fait de la fermeture du milieu (boisement spontané) et de l'enrichissement des sols.
- La pratique du moto-cross, sur certains secteurs de pelouse, entraîne un décapage du sol et donc une érosion néfaste à la flore remarquable en place. La fréquentation importante de ce site par des véhicules motorisés représente un dérangement pour la faune forestière.
N.B. : les espèces végétales dont le nom latin est suivi d'un astérisque sont légalement protégées.
Le site intègre le bois d'Epécamps, très accidenté, qui présente en son centre un pignon occupé par de la pelouse calcicole rase et des éboulis. Il délimite également les pelouses et les boisements situés sur le versant escarpé de la Vallée du Chêne. Le périmètre sépare ces milieux des cultures intensives et des villages qui les entourent.