ZNIEFF 220013962
MASSIF BOISÉ DU ROI ET DU PREUX

(n° regional: 80SAM116)

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DESCRIPTION

Le massif boisé du Roi et du Preux s'étend sur le plateau, ainsi que sur le versant exposé à l'est de la vallée de la Noye et sur les versants de petites vallées sèches. Les affleurements géologiques sont variables, depuis le fond de vallée jusqu'au plateau : colluvions, craie à silex du Coniacien, craie blanche à silex du Santonien, formations résiduelles à silex et limons de plateau.

Les végétations forestières correspondent essentiellement à des hêtraies-chênaies-charmaies gérées en futaie et en taillis sous futaie. D'importantes futaies de hêtres, relativement âgées, sont représentées. La position du site, au sein de l'îlot thermophile Sud-Amiénois (secteur de déficit pluviométrique à affinités thermocontinentales), permet l'expression de hêtraies thermocalcicoles du Cephalanthero-Fagion, enrichies en éléments thermophiles des chênaies pubescentes (Quercetalia pubescenti-petraeae). Sur le plateau, les sols plus acides favorisent la présence de hêtraies-chênaies acidoclines subatlantiques à Jacinthe des bois du Lonicero-Carpinion (Hyacinthoido non scriptae-Fagetum sylvaticae). Les versants frais sont recouverts localement par des frênaies-érablières de pente.

Au niveau des lisières ensoleillées, se maintiennent des lambeaux de pelouses calcicoles (Mesobromion erecti) et d'ourlets thermophiles (Trifolion medii). Des parcelles prairiales ponctuent le site en quelques places de la périphérie du bois.

INTERET DES MILIEUX

Plusieurs habitats sont d'intérêt européen et inscrits, à ce titre, à la directive "Habitats" :

- hêtraies thermocalcicoles du Cephalanthero-Fagion sylvaticae, alliance très rare dans le département de la Somme (essentiellement représentée dans le Sud-Amiénois) ;

- les hêtraies-chênaies pédonculées atlantiques/subatlantiques à Jacinthe des bois du Hyacinthoido non-scriptae-Fagetum sylvaticae ;

- les pelouses calcicoles de l'Avenulo pratensis-Festucetum lemanii, relictuelles sur le site.

INTERET DES ESPECES

Le site permet la nidification du Busard Saint-Martin (Circus cyaneus), espèce inscrite à la directive "Oiseaux" de l'Union Européenne.

Plusieurs espèces végétales remarquables ont déjà été notées sur le site, parmi lesquelles :

- le Conopode dénudé (Conopodium majus), espèce atlantique rare en Picardie ;

- La Céphalanthère à grandes fleurs (Cephalanthera damasonium) ;

- l'Epipactis brun rouge (Epipactis atrorubens) ;

- le Bugle de Genève (Ajuga genevensis), espèce thermophile ;

- la Belladone vénéneuse (Atropa belladona) ;

- l'Hellébore fétide (Helleborus foetidus) ;

- le Rosier tomenteux (Rosa tomentosa), thermophile ;

- l'Epiaire des Alpes (Stachys alpina), thermophile ;

- l'Epiaire d'Allemagne (Stachys germanica), très rare en Picardie.

De nombreuses espèces thermophiles, peu communes en Picardie, sont également représentées telles que : l'Alisier torminal (Sorbus torminalis), le Chèvrefeuille camérisier (Lonicera xylosteum), le Prunier de Sainte-Lucie (Prunus mahaleb) ...

D'autres espèces, particulièrement remarquables, ne semblent pas avoir été revues très récemment. C'est le cas du Limodore à feuilles avortées (Limodorum abortivum*) et du Petit Pigamon (Thalictrum minus*), rares et vulnérables en Picardie.

FACTEURS INFLUENCANT L'EVOLUTION DE LA ZONE

- Les cultures ont progressivement été étendues jusqu'aux abords immédiats des bois, entraînant une réduction, voire une destruction, des lisières thermophiles remarquables.

- Les intrants issus de l'agriculture intensive des abords des bois sont apportés par le vent et par les eaux de ruissellement vers les lisières forestières. Ces produits sont préjudiciables à la flore en place.

- Les plantations denses de résineux et de peupliers sont de nature à dégrader le patrimoine naturel de la zone.

N.B. : les espèces végétales dont le nom latin est suivi d'un astérisque sont légalement protégées.

Comments on the delimitation

Le site englobe les Bois du Roi, du Preux, Monsieur, de Quiry, de Beaumont, des Célestins, de l'Eglise et du Parc. Ce massif présente un intérêt écologique élevé pour les habitats, la flore et la faune qu'il abrite. Les lisières thermo-calcicoles et les reliques de pelouses-ourlets sont également remarquables. Les cultures ont été exclues autant que possible.