ZNIEFF 220030043
Vallée de la Luce et coteaux du Santerre entre Caix et Berteaucourt-les-Thennes

(n° régional : 8000000)

Commentaires généraux

La ZNIEFF de type II "Réseau de prairies et de pelouses de la Vallée de la Luce" occupe un territoire de plus de 1 000 hectares entre les communes de Caix et de Berteaucourt-les-Thennes, dans le département de la Somme. Elle contient 6 ZNIEFF de type I. Située dans le territoire du Santerre, la vallée de la Luce constitue un îlot de biodiversité dans une région naturelle dominée par les grandes cultures.

Malgré des plantations de peupliers, anciennes pour la plupart, le site est constituée d'une part par des groupements alluviaux (prairies, boisements humides, cariçaies, mégaphorbiaies...) et d'autre part, par des bois, des pelouses, des prairies et un réseau assez denses de jachères.

 

Affluent de l'Avre et sous affluent de la Somme, la Luce est une rivière de 16 kilomètres se caractérisant par un débit soutenu, des eaux claires et des fonds souvent graveleux. Autrefois de mauvaise qualité, des aménagements ont été entrepris pour améliorer la qualité des eaux de la rivière. Des opérations visant la diversification des écoulements et la restauration des continuités piscicoles ont également été entreprises pour renforcer l'intérêt de la rivière pour des espèces à fort enjeu de conservation telles la Lamproie de planer, l'Anguille ou la Truite Fario. Le Brochet et le Chabot sont également présents.

 

La rivière possède une ripisylve qui peut être localement bien développée, avec le saule blanc, le frêne, l'aulne glutineux, l'érable sycomore et de nombreux arbustes. Des saules têtards se remarquent çà et là.

 

La basse vallée de la Luce se compose d’un continuum de prairies mésophiles, souvent pâturées (Cynosurion cristati), et de peupleraies. Même si la populiculture est une activité développée de longue date dans ce secteur de la vallée (< 1947), certaines cultures sont actuellement en cours de reconversion en prairie pâturée et/ou fauchée.

Quelques prairies pâturées plus humides (Mentho longifoliae-Juncion inflexi) ou fauchées (Arrhenatherion elatioris) sont également en place.

 

Entre Caix et Berteaucourt-les-Thennes, 6 principales vallées sèches sont adjacentes à la Luce. Les versants pentus abritent un réseau de pelouses calcicoles pour la plupart classées en ZNIEFF de Type I. Sur les coteaux se développe un habitat endémique du nord de la France, pour lequel la Picardie possède une responsabilité nationale : la pelouse sur craie de l’Avenulo pratensis - Festucetum lemani. Faute d’entretien suffisant, les surfaces pelousaires sont aujourd’hui relictuelles. Les ourlets sont quant à eux dans une phase d’évolution sénescente avec une forte progression des fourrés, notamment les formations à Genévrier commun, témoin de l'activité pastorale pluriséculaire de ces anciens parcours extensifs. Plusieurs espèces végétales à forts enjeux de conservation telles l’Ophrys litigieux (Ophrys sphegodes subsp. araneola) et l’Anémone pulsatille (Pulsatilla vulgaris) se développent au sein des pelouses. Le réseau de coteaux abrite par ailleurs une importante population de Virgule (Hesparia comma), probablement la plus importante du département. En tant que milieux de substitution, les jachères calcicoles contribue à renforcer la fonctionnalité du réseau de coteaux, souvent de petite taille, pour cette espèce au fonctionnement métapopulationnel (Hill et al., 1996). Dans ce contexte, un programme visant le renforcement des continuités écologiques (MAEt « corridor ») a été initié en 2011 sur le territoire des coteaux de la vallée de la Luce par la Chambre d’Agriculture de Picardie et ses partenaires.

Commentaires sur la délimitation

En fond de vallée, la délimitation suit la zone à dominante humide définit par l'Agence de l'eau Artois-Picardie. Les habitations et les grandes cultures ont autant que possible été exclues du périmètre, sauf lorsqu'elles se retrouvent en mosaïque avec des prairies ou boisements de fond de vallée.

Au sein des vallées sèches où se développent les pelouses, la délimitation suit les ZNIEFF de type I et intègre les jachères, bandes enherbées et prairies sèches riveraines. Dans une optique de prise en compte de la fonctionnalité du continuum des milieux forestiers, le périmètre intègre les boisements riverains et quelques entités boisées du plateau qui complètent le réseau de boisements déjà classés dans les différentes ZNIEFF de type 1.