ZNIEFF 220320018
LARRIS DE DOMART-SUR-LA-LUCE

(n° régional : 80SAN104)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Le site correspond au versant pentu d'une vallée sèche s'inscrivant dans la craie santonienne. Il comprend, sur une très faible superficie, un ensemble de milieux calcicoles diversifiés : pelouses calcicoles (Mesobromion), éboulis crayeux et écorchures, lisières et ourlets thermocalcicoles (Trifolio-Geranietea), haies disposées en rideaux, bosquets et prairies pâturées.

La présence de quelques Genévriers communs (Juniperus communis) témoigne de pratiques agropastorales ancestrales qui étaient mises en œuvre sur de tels coteaux.

La majorité du site est marquée par le passage de motos.

INTERET DES MILIEUX

Les pelouses calcicoles (se rattachant à l'Avenulo pratensis-Festucetum lemanii) sont des milieux en régression au niveau européen et sont inscrits, à ce titre, à la directive "Habitats". Elles sont menacées par la disparition de l'élevage ovin extensif et, corrélativement, les espèces qui y sont inféodées sont elles-mêmes rares et menacées.

INTERET DES ESPECES

Quelques espèces végétales, particulièrement remarquables, ont été observées sur le site, en plus du cortège classique des espèces associées aux milieux pelousaires :

- La Germandrée des montagnes (Teucrium montanum*), espèce qui atteint en Picardie la limite septentrionale de son aire. Elle est relativement bien répartie dans l'Aisne et l'Oise ; elle est, en revanche, très rare dans la Somme. Cette espèce est caractéristique des écorchures calcaires en situation thermophile.

- La Pulsatille commune (Pulsatilla vulgaris), espèce en voie de régression en Picardie, qui ne dépasse pratiquement pas la vallée de la Somme vers le nord.

- Le Polygala d'Autriche (Polygala amarella), espèce thermophile rare en Picardie.

Pour la faune, quelques lépidoptères remarquables ont été observés parmi lesquels : le Fluoré (Colia australis), espèce en voie de régression du fait de la régression des milieux pelousaires auxquels il est inféodé et l'Argus bleu-nacré (Polyommatus coridon), également en régression en Picardie (la chenille vit sur l'Hippocrépide en ombelle).

FACTEURS INFLUENCANT L'EVOLUTION DE LA ZONE

La dynamique spontanée des espaces pelousaires tend, à terme, vers le boisement, ce qui entraîne une régression des espèces héliophiles remarquables. Cette dynamique naturelle est en partie compensée par l'action cuniculine encore active, laquelle permet le maintien de zones ouvertes et d'écorchures.

Les activités de moto-cross peuvent être néfastes aux pelouses si elles sont pratiquées de manière trop intensives car, dans ce cas, elles entraînent une déstructuration du sol.

Les intrants utilisés sur les cultures situés sur le haut du versant compromettent le maintien de la flore en place, par suite du ruissellement.

N.B. : les espèces végétales dont le nom est suivi d'un astérisque sont légalement protégées.

Commentaires sur la délimitation

Le contour de la zone correspond au coteau situé à Domart-sur-la-Luce. Les milieux d'intérêt écologique remarquable ont été intégrés dans la zone (pelouses calcicoles, fourrés attenants, lisières calcicoles, haies en rideaux). Il exclut les cultures situées de part et d'autre du coteau. Il exclut également le terrain de trial situé dans la partie nord du coteau.