ZNIEFF 220320019
LARRIS ET BOIS DE LA VALLÉE DE LA SOMME ENTRE DREUIL-LÈS-AMIENS ET CROUY-SAINT-PIERRE

(n° régional : 80VDS109)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Le site correspond au versant pentu exposé au nord/nord-est de la vallée de la Somme au niveau, d'une part, d'Ailly-sur-Somme/Dreuil-lès-Amiens et, d'autre part, entre Picquigny et Saint-Pierre-à-Gouy. Le site englobe également la vallée sèche perpendiculaire à la vallée de la Somme, au niveau des lieux-dits « La Vallée Décameau » et "La Vallée Tenfol" ainsi que le "Bois du Gard". Les versants s'inscrivent dans les craies blanches à silex du Turonien supérieur et du Coniacien.

La partie située à Ailly-sur-Somme comprend des éboulis crayeux sur pente forte, des pelouses-ourlets à Brachypodium pinnatum (Centaureo nemoralis-Origanetum vulgaris) et des fourrés de recolonisation. Une ligne électrique à haute tension traverse le coteau.

La partie située à l'ouest de Picquigny comporte des pelouses calcicoles, où subsistent des zones rases entretenues par les lapins (Mesobromion), une prairie calcicole présentant un aspect en gradins du fait du pâturage par des bovins, une carrière où sont déposés des déchets et un petit bois de pente.

La vallée sèche, adjacente à la vallée de la Somme, est occupée par des pelouses, des ourlets, des jachères, des haies disposées parallèlement aux courbes de niveau, résultant de l'agriculture ancestrale, quelques cultures ainsi que des plantations (Pins sylvestres notamment).

Le "Bois du Gard" abrite une ancienne carrière d'extraction de la craie, aujourd'hui gîte d'hibernation pour certains Chiroptères.

INTERET DES MILIEUX

Les pelouses calcicoles relèvent de l'Avenulo pratensis-Festucetum lemanii, groupement végétal rare et menacé en Picardie, inscrit à la directive "Habitats" de l'Union Européenne. Ces milieux sont en forte régression en Picardie du fait de la disparition de l'élevage ovin, qui permettait d'entretenir ces milieux herbacés. L'intérêt des pelouses est, à cet endroit, renforcé d'une part par l'ambiance hygrophile que procure la vallée de la Somme et, d'autre part, par la pente forte du versant qui limite la densification végétale.

Les éboulis crayeux mobiles sont également des milieux remarquables en Picardie.

INTERET DES ESPECES

Pour la flore, signalons :

- la Digitale jaune (Digitalis lutea), observée sur les éboulis crayeux ;

- le Catapode rigide (Catapodium rigidum), observée également au niveau des éboulis ;

- le Polygala chevelu (Polygala comosa*), espèce thermophile ;

- le Lin à feuilles ténues (Linum tenuifolium), également thermophile ;

- le Thésion couché (Thesium humifusum), espèce assez rare en Picardie ;

- le Bunium noix-de-terre (Bunium bulbocastanum), observé au niveau des ourlets calcicoles ;

- le Séséli des montagnes (Seseli montanum), espèce peu commune thermophile.

Pour la faune, citons :

- l'Argus bleu-nacré (Polyommatus coridon), lépidoptère inféodé aux pelouses rases ;

- le Grand nacré (Mesoacidalia aglaja), lépidoptère en régression en Picardie ;

- l'Hypolaïs polyglotte (Hippolais polyglotta) et la Fauvette babillarde (Sylvia curruca), deux passereaux nichant dans les fourrés.

- le Grand Murin (Myotis myotis) et le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus)

FACTEURS INFLUENCANT L'EVOLUTION DE LA ZONE

- La mise en culture de certaines parties de la vallée sèche adjacente à la Somme va à l'encontre du maintien des milieux pelousaires remarquables. L'utilisation d'intrants, sur ces cultures et sur le haut des versants, entraîne une dégradation des végétations situées à leur contact.

- L'absence d'entretien de la majorité des pelouses se traduit par une densification de la végétation (brachypodiaies denses) puis par un boisement, phénomène néfaste à la flore calcicole.

- La prairie, pâturée par des bovins, mériterait d'être extensifiée, car l'utilisation d'amendements détériore la flore oligotrophe des pelouses.

- Les dépôts de déchets, la réalisation de carrières et la plantations de résineux sont également des facteurs de réduction de l'intérêt écologique de la zone.

- L'effondrement des cavités souterraines

N.B. : les espèces végétales dont le nom latin est suivi d'un astérisque sont légalement protégées.

Commentaires sur la délimitation

Le site englobe d'une part les éboulis crayeux d'Ailly-sur-Somme et les pelouses-ourlets attenantes et, d'autre part, les pelouses, prairies et bois calcicoles de Picquigny à Crouy-Saint-Pierre. L'ensemble compose des milieux remarquables accueillant des espèces déterminantes.