DESCRIPTION
Le tronçon de la vallée de l'Hallue, compris entre Montigny-sur-l'Hallue et Bussy-les-Daours, comprend un important complexe de mares, d'étangs et de marais entrecoupé de peupleraies. Les mares et les étangs hébergent d'importantes végétations aquatiques et amphibies (Hydrocharition morsus-ranae, Nymphaeion albae, Potamion pectinati, Ranunculion aquatilis, Nasturtion officinalis, Charetalia hispidae ponctuel).
Les roselières (Phragmition australis), les prairies humides (Mentho-Juncion inflexi) et les cariçaies (Caricion elatae) occupent des espaces restreints sur le site. Les peupleraies, les boisements humides (Salicion cinerae, Alnion glutinosae) et les mégaphorbiaies (Thalictro-Filipendulion, Convolvulion) ont progressivement remplacé les milieux ouverts et humides initiaux.
Une des particularités de la vallée de l'Hallue concerne la présence de "puits tournants". Le jaillissement de sources (plus de 250) a, en effet, creusé le sol calcaire et créé des sortes de puits profonds où l'eau acquiert une teinte bleue, grâce à des phénomènes de réfraction et d'absorption chromatiques sélectives. La source la plus importante a 5,5 mètres de profondeur et 6 mètres de diamètre moyen (Fréchencourt).
INTERET DES MILIEUX
Plusieurs types de végétations aquatiques et amphibies sont rares et en régression en Picardie. En particulier, les herbiers à Characées sont inscrits à la directive "Habitats" de l'Union Européenne.
De manière globale, les secteurs marécageux hébergent plusieurs espèces remarquables pour la Picardie, concernant essentiellement l'avifaune et la flore aquatique.
INTERET DES ESPECES
Flore :
Signalons la présence de la Renoncule langue (Ranunculus lingua*), espèce rare et menacée en Picardie, ainsi qu'au niveau national.
Les autres espèces remarquables observées sont essentiellement des espèces aquatiques ou amphibies : le Potamot capillaire (Potamogeton trichoides), le Potamot de Berchtold (Potamogeton berchtoldii), le Myriophylle verticillé (Myriophyllum verticillatum), la Pesse commune (Hippuris vulgaris), le Vulpin fauve (Alopecurus aequalis), l'Hottonie des marais (Hottonia palustris) et la Morrène aquatique (Hydrocharis morsus-ranae).
Faune :
L'avifaune nicheuse du site est particulièrement remarquable avec :
- le Blongios nain (Ixobrychus minutus), espèce inscrite à la directive "Oiseaux" de l'Union Européenne, en danger en Picardie, tout comme au niveau national. Cette espèce affectionne les lisières de roselières en bordure d'étangs, ponctués de saules ;
- le Busard des roseaux (Circus aeruginosus) et le Martin-pêcheur (Alcedo atthis), espèces inscrites à la directive "Oiseaux".
Plusieurs nicheurs assez rares en Picardie ont été observés : le Cygne tuberculé (Cygnus olor), le Faucon hobereau (Falco subbuteo), le Râle d'eau (Rallus aquaticus) et la Grive litorne (Turdus pilaris).
Pour l'entomofaune, signalons la présence de l'Aeschne isocèle (Aeshna isosceles), espèce très rare en Picardie. Les odonates apparaissent relativement diversifiés et abondants.
FACTEURS INFLUENCANT L'EVOLUTION DE LA ZONE
- Les plantations importantes de peupleraies sont préjudiciables au patrimoine naturel de la zone. Elles entraînent un assèchement des marais, une fermeture des milieux et, globalement, une banalisation écologique du site.
- Les pollutions d'origines diverses (agriculture, campings ...) entraînent une eutrophisation des milieux et une dégradation de la qualité des eaux. La présence de plusieurs campings se traduit par une fréquentation estivale importante (« Marais du Houillon » et « Marais de Querrieu »), susceptible de nuire à la tranquillité de l'avifaune nicheuse.
- Certains secteurs non entretenus sont progressivement envahis par des fourrés de Saules cendrés.
- L'aménagement de certaines mares est défavorable d'un point de vue écologique : berges abruptes avec régalage des boues pour les consolider. Des pentes douces (inférieures à 10 degrés) seraient plus adaptées.
N.B. : les espèces végétales dont le nom latin est suivi d'un astérisque sont légalement protégées.
Le site correspond aux marais de la vallée de l'Hallue entre Montigny-sur-l'Hallue et Bussy-lès-Daours. Ce tronçon accueille plusieurs espèces remarquables pour la Picardie. Les milieux aquatiques (mares, étangs), les fragments de prairies humides, de roselières et de boisements humides sont les plus intéressants. Une grande partie de la vallée est plantée en peupliers. Ceux-ci sont parfois difficiles à exclure de la zone car ces plantations occupent les espaces interstitiels entre les milieux remarquables. Certaines peupleraies sont donc laissées pour partie à la zone pour des raisons de continuité fonctionelle (corridor écologique) et de potentialités (restauration possible de milieux plus intéressants par ouverture du milieu).