DESCRIPTION
Le coteau des Carrières de Bongenoult est situé entre Allonne et Frocourt, à la limite entre les deux communes, sur un versant raide.
Une ancienne carrière a mis à nu la craie : les sols sont maigres, voire squelettiques ou inexistants sur les éboulis mobiles.
Le versant est exposé à l'ouest, mais le cône de la carrière présente plusieurs expositions au niveau de ses talus raides.
L'occupation du sol est majoritairement pelousaire, avec quelques buissons d'épineux (prunelliers, églantiers, aubépines...), de Pruniers de Sainte-Lucie (Prunus mahaleb) et de Genévriers (Juniperus communis). Caractéristique des larris pâturés, cette espèce n'est pas ou peu broutée par les troupeaux.
L'ensemble du site est pâturé par des bovins.
Sur les écorchures et les affleurements rocheux, liés notamment aux éboulis, se trouve une végétation saxicole pionnière.
Les pelouses calcicoles sont rattachées à l'Avenulo pratensis-Festucetum lemanii. Elles sont ouvertes en maints endroits par les activités des lapins (grattements, broutements...) et par le passage des bovins. Ceux-ci maintiennent une pelouse ouverte.
INTERET DES MILIEUX
Les pelouses calcicoles sont des milieux rares et menacés en Picardie et dans tout le nord-ouest de l'Europe. A ce titre, ces milieux sont inscrits à la directive Européenne sur les "Habitats". Ainsi, en Picardie, à la suite des évolutions de l'économie agricole, les surfaces de pelouses ont été divisées par vingt environ en un siècle.
Une ancienne carrière souterraine abrite en hiver plusieurs espèces de chauves-souris. Les sites hypogés propices à l’hibernation des chiroptères sont devenus exceptionnels dans le Pays de Bray et sur ses marges.
Ces milieux abritent plusieurs espèces rares et menacées.
INTERET DES ESPECES
Parmi les espèces végétales les plus remarquables se trouvent les taxons suivants, assez rares en Picardie :
- le Bunium noix-de-terre (Bunium bulbocastanum),
- le Thésion couché (Thesium humifusum).
De nombreuses orchidées sont également présentes, dont l'Epipactis rouge foncé (Epipactis atrorubens), orchidée des sols caillouteux secs, et de belles populations de Gymnadène moucheron (Gymnadenia conopsea).
La faune comprend plusieurs lépidoptères remarquables, inféodés aux pelouses thermophiles :
- le Fluoré (Colias australis),
- l'Azuré bleu-céleste (Lysandra bellargus).
Dans la carrière souterraine, récemment réouverte, hibernent des chiroptères, dont le Vepertilion à moustaches (Myotis mystacinus) et le Vespertilion de Daubenton (Myotis daubentoni).
D'autres espèces végétales et animales restent très certainement à découvrir sur cette pelouse.
FACTEURS INFLUENCANT L'EVOLUTION DE LA ZONE
L'intérêt principal de ce coteau tient dans son maintien en pelouse par le pâturage bovin. Ce dernier limite l'envahissement par les buissons et les graminées colonisatrices (Brachypode penné). Cependant, la fertilisation des pâtures situées autour de la carrière génère une eutrophisation progressive des pelouses maigres, qui peut limiter leur intérêt floro-faunistique.
La pose d’une forte grille à l’entrée de la carrière souterraine, qui empècherait les intrusions humaines (tout en permettant les visites de contrôle par un petite porte), mais garantirait les allées et venues et la tranquillité des chauves-souris, serait souhaitable.
Le périmètre du site intègre les habitats pelousaires les plus remarquables pour la flore et la faune.
Les cultures sont évitées autant que possible.