ZNIEFF 220420014
CARRIÈRE SOUTERRAINE DU LARRIS MILLET À SAINT-MARTIN-LE-NOEUD

(n° régional : 60PDB110)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Le site du Larris Millet est situé sur la cuesta nord du Pays de Bray, au nord de Saint-Martin-le-Nœud. Il s'étire sur un versant raide, défini par l'affleurement de l'épais banc de craie coniacienne.

La carrière souterraine a été creusée dans le banc induré du Coniacien, en suivant le pendage de cette strate qui plonge vers le nord. Les pierres extraites ont, notamment, servi à l'édification de bâtiments publics de Beauvais, et ce depuis le moyen âge.

Son développement souterrain, très ramifié, est de l'ordre d'un kilomètre de long, sur deux cents mètres de large environ. D'autres entrées existaient certainement auparavant, mais il n'en subsiste qu'une aujourd'hui.

Au-dessus de la carrière (Butte des Marais), les sols sont maigres et très caillouteux. Ils portent des cultures sur le plateau, et quelques pâtures mésophiles sur les versants.

Des haies basses (prunelliers, aubépines, cornouillers, églantiers...) entourent les pâtures.

L'utilisation agricole actuelle ne permet guère le développement d'une flore thermocalcicole, potentielle sur ces sols caillouteux maigres exposés au sud.

INTERET DES MILIEUX

Les vastes réseaux souterrains sont des milieux rares et menacés dans le nord de l'Europe, où les systèmes souterrains naturels (karst) sont très rares. En Picardie, les sites d'hibernation des chauves-souris se concentrent avant tout dans les anciennes carrières souterraines (surtout dans le calcaire lutétien du sud de l'Oise et de l'Aisne, un peu dans la craie comme ici), et dans les ouvrages militaires.

Les cavités sont particulièrement rares sur le plateau crayeux picard.

Les pâtures et les haies confèrent au site un intérêt paysager certain, et apportent une certaine diversité faunistique.

Les haies constituent également d'importants repères de guidage vers la cavité pour les chiroptères.

INTERET DES ESPECES

Parmi les chiroptères les plus remarquables se trouvent les espèces suivantes :

- le Grand Murin (Myotis myotis),

- le Vespertilion à oreilles échancrées (Myotis emarginatus),

- le Vespertilion de Natterer (Myotis nattereri),

- le Vespertilion de Bechstein (Myotis bechsteini).

Toutes ces espèces sont rares à très rares en Picardie, et sont, à ce titre, inscrites en annexe II de la directive "Habitats" de l'Union Européenne, hormis le Vespertilion de Natterer.

La cavité du Larris Millet, avec une centaine d'individus en hiver, est l'un des plus importants sites d'hibernation des chiroptères de Picardie. Il y a quelques dizaines d'années, elle possédait également des effectifs importants de Petit et Grand Rhinolophes (Rhinolophus hipposideros et Rhinolophus ferrumequinum), semble-t-il totalement disparus aujourd'hui.

FACTEURS INFLUENCANT L'EVOLUTION DE LA ZONE

L’entrée de cette carrrière souterraine est protégée par le Conservatoire des Sites Naturels de Picardie.

La problématique principale de cette carrière tenait dans sa fréquentation importante, avant sa fermeture récente par une grille et une porte résistantes. La quiétude des populations hivernantes de chiroptères étant retrouvée, les effectifs remontent progressivement.

Les milieux alentours gagneraient à être bordés de haies et de bosquets, composantes essentielles des paysages et des habitats du Bray.

Un réseau bocager limiterait également l'érosion, et favoriserait le repérage des chauves-souris vers la cavité.

Commentaires sur la délimitation

Le site comprend l'entrée de la cavité souterraine, ainsi que les milieux surplombant son étendue souterraine, et les éléments paysagers (haies, bosquets...) qui permettent aux chauves-souris de se guider vers la cavité.