ZNIEFF 220420017
COURS DES RIVIÈRES THÉRAIN EN AMONT D'HERCHIES, ET DES RUS DE L'HERBOVAL ET DE L'HERPERIE.

(n° régional : 60PPI123)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

La ZNIEFF comprend les vallées du Thérain proprement dit et du Petit Thérain (qui le rejoint à Milly-sur-Thérain), ainsi que les rus de l'Herboval et de l'Herperie, depuis les sources jusqu'à Herchies.

En aval de cette zone, la vallée prend un caractère nettement plus périurbain, et est plus largement transformée par les carrières. La qualité du cours d'eau, bonne en amont, va en diminuant.

Les vallées des deux Thérain s'étirent selon un axe nord-ouest/sud-est, lié au synclinal du Thérain, de direction parallèle à l'anticlinal du Bray. Les petits affluents de la rive droite suivent une direction quasiment perpendiculaire.

D'un point de vue géologique, les terrains affleurants dominants dans les vallées sont, de haut en bas, les limons de pente et les limons acides à silex (sur le plateau), ainsi que les craies campanienne, sénonienne et coniacienne sur les versants.

En amont, à partir de Hémécourt, le bassin-versant, en rive droite, est constitué de sables jurassiques acides. La vallée du Thérain se situe, en effet, au contact entre le plateau crayeux picard et le pays de Bray. A cet endroit, le Thérain quitte la dépression du pied de la cuesta pour suivre un cours au sein de la craie.

A ce niveau, aucun affluent ne provient de la craie du plateau picard en rive gauche, alors qu'onze rus s'y jettent depuis la limite avec la Haute-Normandie jusqu'à Hémécourt, en formant un réseau hydrographique dit "en peigne".

En fond de vallée s'étendent des alluvions récentes limoneuses et argileuses, recouvrant des alluvions anciennes, davantage sablo-graveleuses. Ces assises sont largement exploitées par des carrières, surtout en aval de Milly-sur-Thérain.

Les cours d'eau sont alimentés par les sources issues de la nappe de la craie, qui approvisionne elle-même la nappe alluviale du Thérain et de ses affluents. Les débits sont donc relativement réguliers et les eaux carbonatées.

Ces caractéristiques, ainsi que les pentes relativement fortes des lits mineurs (limitant le colmatage des substrats rocheux du lit mineur) et la fraîcheur de l'eau, sont propices au développement des salmonidés. Les quelques bassins de pisciculture en témoignent.

En amont, en bordure du Thérain, se trouvent quelques petites prairies humides sur sol acide, pâturées extensivement, où se développent des orchidées paludicoles (Dactylorhiza maculata).

L'ensemble de ces milieux, aquatiques, prairiaux humides et bocagers, constitue une zone d'habitats remarquables pour une flore et une faune de grand intérêt patrimonial.

INTERET DES MILIEUX

Les cours d'eau sont favorables à la reproduction naturelle des salmonidés, phénomène devenu très rare en Picardie. Ces parties amont des deux Thérain (jusqu'à Milly-sur-Thérain) comptent parmi les cours d'eau de meilleure qualité de Picardie.

Les éléments bocagers (prairies, haies, bosquets...) des vallées, en plus de leur grand intérêt paysager et floro-faunistique, font office de zone-tampon avec les cultures dont les intrants limitent la qualité des eaux souterraines qui alimentent les rivières.

Les sites issus des anciennes carrières de matériaux alluvionnaires sont des milieux complémentaires aux espaces prairiaux et boisés, mais, faute de réaménagements intégrant les potentialités biologiques du fond de vallée, n'offrent que peu d'intérêt pour la flore et la faune.

INTERET DES ESPECES

Parmi les espèces végétales les plus remarquables se trouvent les taxons suivants, assez rares à très rares en Picardie, présents essentiellement dans les prairies humides du fond de vallée :

- le Lychnide fleur de coucou (Lychnis flos-cuculi) ;

- le Dactylorhize tacheté (Dactylorhiza maculata), près de Saint-Samson-la-Poterie ;

- le Populage des marais (Caltha palustris) ;

- la Cardamine amère (Cardamine amara).

La faune remarquable comprend les espèces précieuses suivantes :

Ichtyofaune :

- la Truite fario (Salmo trutta fario) ;

- le Chabot (Cottus gobio), espèce inscrite en annexe II de la directive européenne sur les "Habitats".

Avifaune :

- le Martin-pêcheur (Alcedo Atthis), espèce inscrite en annexe I de la directive "Oiseaux" de l'Union Européenne.

Entomofaune :

- le Caloptéryx vierge (Calopteryx virgo) ;

- l'Agrion de Vander Linden (Cercion lindenii), odonate des cours d'eau à fonds caillouteux ou sablonneux.

D'autres espèces restent probablement à découvrir sur les cours d'eau et à proximité.

FACTEURS INFLUENCANT L'EVOLUTION DE LA ZONE

La problématique principale de la vallée tient dans son évolution de l'occupation du sol, avec une réduction importante des linéaires de haies et des surfaces de prairies depuis la Deuxième Guerre mondiale. Les carrières alluviales, parfois implantées au coup par coup, ont également contribué à un mitage du lit majeur.

L'identité paysagère des vallées des deux Thérain et de leurs affluents repose très largement sur les herbages, enclos de haies et parsemés de vergers. Le paysage traditionnel bocager de l'Oise normande gagnerait à être revalorisé au travers d'une agriculture extensive, au minimum dans la vallée, ce qui serait largement profitable au développement du tourisme rural.

Et ce d'autant plus que les éléments bocagers (prairies, haies, bosquets...) des vallées protègent la qualité des eaux des rivières.

Commentaires sur la délimitation

Les contours de la zone intègrent les portions de cours d'eau dont les habitats sont les plus intéressants pour la reproduction des salmonidés. Un petit liseré intégrant les abords immédiats des berges est également intégré, afin de constituer une zone-tampon visant à préserver le lit mineur.