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La basse vallée de la Durdent constitue un vaste complexe écologique.
On distinguera deux grands ensembles paysagers : le fond de vallée et les coteaux.
Le fond de vallée est constitué dans sa grande majorité de prairies pâturées plus ou moins humides et entrecoupées de fossés. Les parties les plus humides et pour la plupart exclues du pâturage s’observent essentiellement dans la partie centrale de la zone. Les mares à gabions accueillent souvent le scirpe maritime en bordure et la lentille à plusieurs racines dans l'eau. Dans ces endroits se développent des roselières, des cariçaies, ou des jonchaies. Ces zones humides ne représentent plus que cinq pourcents de l’ensemble et leur réduction croissante laisse présager une chute de l'intérêt botanique. Bien qu'ils n'aient pas été observés récemment, on peut supposer que la samole de Valerand ou le scirpe sétacé sont présents. Noter la présence d’une espèce végétale protégée en Haute Normandie, l'Ophioglosse commun (Ophioglossum vulgatum).
L’intérêt majeur de ce fond de vallée est surtout faunistique. Les principaux oiseaux nicheurs sont surtout des espèces paludicoles parmi lesquelles la cisticole des joncs, le bruant des roseaux et la bouscarle de Cetti, et probablement la rousserolle effarvatte. Le martin pêcheur chasse sur le site et est un nicheur potentiel , de même que la sarcelle d'été. De nombreux oiseaux utilisent cette zone comme site de gagnage ou de remise comme le héron cendré, l'aigrette garzette, le canard colvert ou la sarcelle d’hiver. Si le site est d’une grande richesse spécifique, les densités observées ne sont jamais élevées. Ce site constitue l’une des quelques rares haltes migratoires entre la baie de la Somme et l'estuaire de la Seine avec des séjours réguliers de canards de surface et de limicoles tels le courlis cendré ou la bécassine des marais, exceptionnellement le combattant varié ou la barge à queue noire. Le faucon pèlerin peut parfois être observé en chasse. Les zones les plus humides accueillent le Criquet ensanglanté (Stethophyma grossum), espèce déterminante de Znieff rare et typique de ces milieux.
Les coteaux se caractérisent surtout par la présence d’une des plus importantes landes à ajonc d’Europe de la région. La partie Sud Ouest est occupée par des prairies pâturées, alors qu'au Nord-Est se trouve un enchevêtrement de landes et de coteaux secs. On signalera sur ces coteaux en rive droite la présence du grémil officinal, de la gentiane d'Allemagne, et surtout une population exceptionnelle de spiranthe d'automne de près d'une centaine de pieds.
Les coteaux se caractérisent par la présence de fauvettes très rares : la fauvette pitchou et la fauvette babillarde. Cette dernière est également présente dans les milieux bocagers encore conservés.
La partie humide de cette zone est la plus sensible : l'endiguement ancien et la perte de tout contact avec le milieu marin, cumulé à de nombreux aménagements agricoles, ont fait perdre une grande partie de son attrait floristique. En effet, il n'y a plus trace de végétation halophile de prés salés en raison sans doute de l'efficacité de la digue et des ouvrages hydrauliques, seuls quelques pieds de betterave maritime témoignant encore de la proximité de la mer. Il faudrait de nouveau permettre la remontée d'eau de mer lors des marées à fort coefficient pour rétablir le caractère maritime du site. Cette zone continue à être mitée au Nord avec l'extension de la ville et au Sud avec les activités agricoles. La pression de chasse est également un facteur empêchant tout stationnement important d'oiseaux d'eau en hiver. Ce site reste néanmoins important sur le plan de sa fonctionnalité écologique, par sa taille et la diversité faunistique qu'il accueille. La lande se porte plutôt bien et semble même en expansion. A contrario, les coteaux calcicoles ont tendance à être envahis par le brachypode penné et à se fermer. A cela s'ajoute une forte pression urbaine en périphérie des zones équipées et urbanisées.
