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Les Prés Salés de la Scie se situent sur la commune de Hautot-sur-Mer où ils occupent tout le fond de vallée de la Scie, à l'exception du camping qui se trouve en rive gauche vers le milieu de la zone.
Il s'agit d'une des grandes et belles zones marécageuses littorales de Seine-Maritime, avec en aval une zone à influence maritime marquée de type schorre ou pré salé. Dans ces prairies humides, on notera une très belle population de troscart maritime (Triglochin maritima) -seule localité en dehors de l'estuaire de la Seine-, l'oenanthe de Lachenal, le scirpe à une glume, le scirpe maritime, le jonc des chaisiers, la laîche divisée et la betterave maritime.
En bordure des mares se rencontre une rare renoncule aquatique, la grenouillette à feuilles capillaires, espèce bien adaptée aux eaux légèrement saumâtres. Dans le lit de la Scie nous pouvons observer la zannichellie des marais et la renoncule peltée. Plus en amont, l'influence de la mer s'atténue et nous passons à des prairies moins engorgées à base d'orge faux-seigle et avoine dorée, avec ça et là en bordure des fossés la bérule érigée.
A ce fond de vallée se rajoute, dans la dernière partie encore non bâtie du coteau de la rive gauche, une petite lande à ajonc d'Europe, avec une belle population d'orchis tacheté et quelques pieds de conopode dénudé. Enfin, sur les talus de route au nord-est de la zone subsistent quelques pelouses calcicoles relictuelles rudéralisées où l’on peut observer la chlore perfoliée, une gentianacée facile à reconnaître en toute saison à ses feuilles glauques opposées et soudées ensemble et à ses fleurs jaunes à huit pétales.
Outre l'intérêt botanique, le site présente un fort intérêt avifaunistique. C'est un site de nidification pour le canard colvert, la poule d'eau, le martin-pêcheur, et des passereaux paludicoles tels les rousserolles effarvate et verderolle ou la locustelle tachetée. Le cisticole des joncs, noté régulièrement puis disparu suite à l'anéantissement des populations normandes pendant les hivers froids du milieu des années 1980, est de nouveau présent sur le site (données 2016). Le faucon pèlerin et le faucon hobereau peuvent être observés en chasse au-dessus des prairies humides. En période internuptiale, le site constitue une halte migratoire importante, malgré la très forte pression de chasse, avec des séjours réguliers de grèbes castagneux dans la Scie, du râle d'eau, de canards de surface tels la sarcelle d'hiver, de bécassines de marais ou d'autres limicoles dont la barge à queue noire, le chevalier cul-blanc, ou encore le chevalier aboyeur. Le héron cendré est maintenant présent toute l'année, la cigogne blanche peut être aperçue pendant la période de migration.
Le seul amphibien noté est pour l'instant la grenouille verte, mais nous pouvons nous attendre à la présence du rare crapaud calamite, déjà signalé dans des habitats similaires dans la basse vallée de la Saâne, et également en amont de Dieppe.
En matière d’insectes, on notera la présence d’un cortège intéressant d’odonates, dont Coenagrion scitulum, Erythromma viridulum, Lestes barbarus et Aeshna mixta.
Les plantes les plus halophiles sont menacées par l'extension des parkings sur Pourville à proximité de la plage, où une partie des prairies sert d'ores et déjà de parking de délestage pendant les week-ends de forte affluence. Une partie de la rive gauche en amont du camping a été remblayée. La capacité d'accueil du site pour l'avifaune est limitée par la forte pression de chasse. En conclusion, un site à patrimoine naturel encore très élevé qui gagnerait beaucoup à être inondé plus régulièrement par des remontées maritimes aux marées de plus fort coefficient.
