Les prairies humides de Dieu-Grace, situées principalement sur la commune de Clais, reposent sur des alluvions récentes du lit majeur de l’Eaulne. Elles sont limitées au Nord-Ouest par une peupleraie et au Sud-Est par la D1314 et le hameau de Duranville. L’ intérêt biologique de ces prairies est lié à la diversité floristique qui se traduit par la présence d’espèces rares et peu communes.
Cette zone humide est caractérisée par des formations végétales bien différenciées et bien typées comme la prairie méso-hygrophile, la mégaphorbiaie, le bois humide, la peupleraie et la végétation dulçaquicole d’une rivière de première catégorie.
Le secteur est pâturé par des bovins le long de l’Eaulne, ce qui n’est pas le cas de la peupleraie et d’une partie de la mégaphorbiaie.
La zone la plus intéressante est sans conteste la mégaphorbiaie située à proximité et sous la peupleraie.
On retrouve notamment la prêle des marais (Equisetum palustre) et la prêle des bourbiers (Equisetum fluviatile), ainsi que la benoîte des ruisseaux (Geum rivale). Cette zone est occasionnellement pâturée par des chevaux. La strate arbustive semble poser des problèmes de concurrence vis à vis de la lumière pour la strate herbacée. La zanichellie des marais (Zanichellia palustris) est bien représentée dans le cours d’eau.
Il est à noter que cette zone est un lieu d’hivernage pour la bécassine des marais (Gallinago gallinago).
C’est aussi un lieu d’accueil pour une faune diversifié que se soit pour l’avifaune (fauvettes, poules d’eau, passereaux, etc.), les mammifères (Myocastor coypus) ou pour les papillons et les libellules dont la libellule déprimée (Libellula depressa).
L’entomofaune reste encore assez mal connue, c’est pourquoi une étude complémentaire sur ce groupe permettrait sûrement de trouver d’autres espèces remarquables.
Depuis 1983, date du premier descriptif, cette zone humide a déjà subi une régression de sa superficie. En effet une partie de la prairie méso-hygrophile a déjà été drainée et une autre partie a été mise en culture.
Quant à la prairie subsistante, celle-ci est soumise à un surpâturage conduisant à sa banalisation.
Une réhabilitation est donc souhaitable par un retour au pâturage extensif, ainsi qu’une coupe d’une partie de la peupleraie afin de permettre à l’aulnaie de s'exprimer.