ZNIEFF 230000237
LES BALLASTIÈRES D'ARQUES

(n° regional: 72030006)

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Cette grande zone humide d'origine artificielle (ballatières) se situe sur les communes d'Arques-la-Bataille et de Saint-Aubin-le-Cauf. La ville de Arques-la-Bataille en constitue la limite nord-ouest. La Béthune et la Varenne délimitent le site respectivement au Nord et au Sud. La frontière est définie, quant à elle, par une activité agricole intensive. Toutes les infrastructures liées aux activités économiques les plus intensives (camping, carrière, etc.) situées au sein du site ont été exclues. Par contre, le parc André Fontaine a été intégré à cette zone.

L’ensemble est constitué d’une multitude de plans d’eau, allant de 1 ha jusqu'à environ 15 ha (base nautique). Ceux-ci sont plus ou moins bordés d’une frange arborée ou arbustive composée d’aulnes (Alnus glutinosa), d’érables champêtres (Acer campestris), de frênes (Fraxinus exelsior), d’aubépines (Crataegus monogyna) ou de cornouillers sanguins (Cornus sanguineum). Les berges, pour la plupart abruptes, ne permettent pas le développement d’une ceinture de végétation hygrophile. Ça et là, on peut observer de petites surfaces de baldingères faux-roseau (Phalaris arundinaceus), de joncs glauques (Juncus inflexus) ou d’iris faux-acore (Iris pseudacorus).

Les chemins qui bordent tous ces plans d’eau, sont entretenus pratiquement partout et laissent apparaître une strate herbacée rase qui est plutôt banale.

L’intérêt du site se situe principalement dans sa diversité faunistique. Plusieurs espèces d'oiseau assez rares nichent sur le site : parmi les fauvettes paludicoles, au moins 10 chanteurs de phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus) ont pu être observés ; la bouscarle de Cetti (Cettia cetti) et la rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris) sont également présentes ; et chez les oiseaux d’eau, on notera la reproduction d’au moins quatre couples de cygne tuberculé (Cygnus olor) et d'un couple de grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis). L’hirondelle des rivages (Riparia riparia) et le martin pêcheur (Alcedo athis) sont des espèces peu communes dont la nidification est potentielle. Accompagnant ceux-ci, on observe tout un cortège d’oiseaux qui sont inféodés aux strates arbustives et arborées, certains sont peu communs comme l’hypolaïs polyglotte (Hippolais polyglotta) ou le gobemouche gris (Muscicapa striata). L’hivernage des oiseaux reste anecdotique même si la diversité est présente, la base nautique constituant sur ce point, le principal site d’accueil. Il faut noter l’observation du butor étoilé (Botaurus stellaris), qui est un nicheur rare en France et en forte régression depuis ces trente dernières années. Au gré des conditions climatiques et de la période, on verra le fuligule milouin (Aythya ferina), le canard colvert (Anas platyrhynchos), l’aigrette garzette (Egretta garzetta) ou le grand cormoran (Phalacrocorax carbo).

Les très fortes pressions exercées sur les plans d'eau, ainsi que leurs caractéristiques physiques ne leurs permettent pas d’avoir les qualités floristiques et faunistiques que l’on rencontre dans la prairie Budoux (en ZNIEFF également) située plus en aval. En effet, la tonte systématique de l’ensemble des chemins et des berges (pour des objectifs de pêche), les berges abruptes, et la pression humaine permanente, empêchent de contempler sur ces plans d'eau les nombreux nicheurs, migrateurs et hivernants qu’ils seraient susceptibles d’accueillir.

En effet, la situation géographique de cette zone et son caractère humide en fait un site particulièrement intéressant d’un point de vue fonctionnel (halte migratoire, remise pour les anatidés, etc.).

L’aménagement et une gestion plus extensive de certains plans d’eau à des fins écologiques avec l’exclusion de toute pression humaine permettraient sûrement d’accroître l’intérêt de la zone comme c’est le cas déjà dans le parc André Fontaine.

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