Le périmètre de la ZNIEFF est établi à l'Est et au Sud sur le pourtour de la parcelle, en limite de clôture. A l'Ouest, il est calé sur les marges de la petite prairie humide, la lisière du boisement et les berges de l'étang. Au Nord, il intègre le cours de l'Iton (berges incluses).
Cette ZNIEFF concerne une des rares prairies humides de la vallée de l’Iton.
Longtemps pâturée cette prairie est maintenant fauchée (gestion en prairie de fauche). Cette pratique a contribué à appauvrir la diversité floristique (faciès monotone dont la flore est dominée par les graminées).
Certains espaces de cette prairie ne sont pas fauchés, notamment ceux qui correspondent aux zones d'expansion des crues de l'Iton. Principalement localisés dans la partie Nord de la prairie, ce sont ces secteurs régulièrement inondés qui constituent l'intérêt majeur de la ZNIEFF.
L'absence de fauche a favorisé l'installation et l'expansion de la Baldingère qui est l'espèce dominante (vastes massifs denses). Au sein des massifs de moindre densité (gouilles en eau, dépressions ou pourtour) la flore est plus diversifiée (Salicaire commune, Iris jaune, Consoude officinale, Menthe à feuilles rondes, etc.). C'est à ce niveau (en périphérie d'un massif de Baldingère) qu'une station de Pigamon jaune (Thalictrum flavum) a été observée. Cette plante, considérée comme assez rare et déterminante ZNIEFF, couvre ici une surface d'environ 2 m².
Les dépressions plus longuement inondées sont principalement colonisées par des cariçaies ou des formations dominées par l'Éléocharide des marais (Eleocharis palustris), peu commun. Au sein de ces secteurs se développe, en effectifs restreints, le Rorippe amphibie (Rorippa amphibia), assez rare.
Dans la partie Ouest de la prairie, ces formations à Baldingère s'observent également, sur des surfaces plus restreintes, le long du fossé (zones de débordement).
Au Sud de la prairie, un fossé étroit, bordé par un alignement de jeunes aulnes, est colonisé par une flore tantôt liée aux milieux rudéraux, tantôt liée aux végétations des prairies humides.
A l'Ouest de la ZNIEFF, il subsiste sur une surface restreinte une aulnaie-frênaie dont la strate arborée est relativement lâche (chablis). La végétation herbacée spécifique des boisements frais à humides s'enrichit ponctuellement de plantes liées à la flore des prairies humides ou du bord des eaux, à la faveur d'une topographie plus basse.
Au Nord de ce boisement, l'ancienne peupleraie a été abattue pour être remplacée par une plantation de très jeunes peupliers. La mise en lumière a favorisé le développement d'une végétation dense et luxuriante dont la flore est principalement liée à celle des communautés à Reine des prés. Cette formation est inscrite à l'annexe I de la «directive Habitats» sous l'intitulé : Mégaphorbiaies mésotrophes collinéennes (6430-1). Cette végétation regroupe de nombreuses plantes caractéristiques comme la Reine-des-prés (Filipendula ulmaria), l'Eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum), le Lythrum salicaire (Lythrum salicaria), la Lysimaque vulgaire (Lysimachia vulgaris), l'Angélique sauvage (Angelica sylvestris), la Scrophulaire auriculée (Scrophularia auriculata), la Menthe à feuilles rondes (Mentha suaveolens), etc.
Le cours de l'Iton (courant lent et fond vaseux) permet le développement de plusieurs herbiers aquatiques, dont certains de Renoncule flottante (Ranunculus fluitans), plante considérée comme peu commune et déterminante ZNIEFF.
En 1994, le Céraiste des champs (Cerastium arvense), assez rare, avait été observé au sein de la ZNIEFF. Il n'a pas été vu en 2009.
Les pratiques agricoles réalisées sur la prairie ont appauvri la diversité floristique. Une modification de ces dernières devrait à terme favoriser le retour d'une flore plus variée et de certaines plantes remarquables.