ZNIEFF 230000304
LE LITTORAL DE NEUVILLE-LES-DIEPPE AU PETIT-BERNEVAL

(n° régional : 7104)

Commentaires généraux

La côte d’Albâtre est un littoral exceptionnel : plus de 120 kilomètres de falaises crayeuses dont la hauteur atteint à son maximum 120 m, entrecoupées de « valleuses », ces petites vallées sèches suspendues ou brèches plus ou moins encaissées débouchant sur la mer, et de quelques basses vallées côtières drainées (Bresle, Yères, Arques, Scie, Saâne, Dun, Durdent). C’est une frange encore très sauvage, le relief imposant ayant préservé la côte de l’urbanisation dense (mais pas de quelques grands aménagements).

Les milieux naturels sont déterminés par des facteurs physiques prépondérants : les marées, une muraille de craie (apparemment homogène mais en fait très variée) surmontée d’argile à silex (due à la décarbonatation), des vents et des embruns entraînant des particularités dans la végétation (adaptations morphologiques pour supporter le vent, le sel ou la sécheresse, endémisme), un relief abrupt ou vallonné, des cavités et des drains souterrains et apparents, une érosion ancienne et contemporaine déterminée par les infiltrations pluviales, la fragilité des roches et la houle. De l’estran au sommet des falaises, la diversité des conditions de vie engendre une grande richesse floristique et faunistique. Les habitats terrestres les mieux représentés sont les pelouses aérohalines, supportant les vents et les embruns salés. Les valleuses abritent des formations arbustives, boisées et prairiales originales et variées dont quelques bois frais de ravin à fougères. Le platier héberge une flore et une faune marines spécifiques : algues, mollusques, crustacés, anémones de mer, etc. Les corniches des falaises sont l’habitat d’une avifaune riche, parfois exceptionnelle, permanente ou de passage.

Le littoral cauchois, c’est aussi un paysage unique du aux remarquables formes d’érosion dont les plus connues sont les arches et les aiguilles d’Etretat.

Ce patrimoine naturel est fragilisé par le recul inéluctable du front de falaise, très variable d’un site à l’autre, la pollution diffuse, l’aménagement lourd de sites industriels, la surfréquentation (Etretat).

Ce littoral est classé en Site d’Importance Communautaire n°FR2300139 « Littoral cauchois » du réseau Natura 2000.

La znieff couvre la côte comprise entre la longue valleuse de Puys (commune de Neuville-lès-Dieppe) et la valleuse du Petit-Berneval, exclue (urbanisée).

Les falaises sont hautes, atteignant 80 à 97 m. Elles sont constituées de trois puis de deux couches de craies différentes, dont la craie massive du Turonien formant un large contrefort à leur base. Ces pentes offrent de nombreux sites pour la végétation des murailles, des éboulis et des pelouses aérohalines. Elles sont aussi propices au stationnement et à la nidification de l’avifaune marine et rupestre : Faucon pèlerin, rare mais en progression, Fulmar boréal assez rare, Grand Cormoran, Goéland argenté, Choucas des tours, Hirondelles des fenêtres et de rivage, etc.

A l’Est du Camp César (site classé des vestiges d’un camp fortifié gaulois), le plateau est entaillé par trois petites valleuses, l’ancien port de Bracquemont, Parfond-Val et les Chirvals, puis le Val du Prêtre. Cette grande valleuse offre une vaste mosaïque d’habitats variés et riches : pelouse aérohaline typique à Chou maraîcher (Brassica oleracea subsp. oleracea) et Fétuque glauque ; pelouse calcicole particulièrement intéressante sur le versant en gradins, exposé au sud-ouest (diverses orchidacées, et la Parnassie des marais notamment) ; prairie silicicole à Sainfoin et Orchis bouffon ; lande à Ajonc et fruticée de divers arbustes, attractifs pour les passereaux sédentaires ou de passage ; frênaie de ravin à grandes fougères (Scolopendre, Dryoptéris, Polystics).

Commentaires sur la délimitation
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