ZNIEFF 230000308
LA MARE CATELIÈRE EN FORÊT DU TRAIT

(n° régional : 85060001)

Commentaires généraux

Au sein de la Forêt domaniale du Trait, la Mare Catelière se trouve en parcelle 58, dans le canton Sainte-Croix, en bordure de la Route Forestière des Planitres. Comme les autres petites mares du massif sur le plateau, elle est implantée sur un substrat imperméable d’argiles à silex, qui favorise la présence de conditions oligotrophes avec des eaux acides.

Des peuplements de Potamot nageant (Potamogeton natans) et des voiles de Lenticule mineure (Lemna minor) recouvrent une bonne partie de la surface.

Sur les berges, des tâches d’hélophytes (plantes croissant dans la vase) sont bien développées, avec notamment des petites glycériaies (à Glyceria notata), qui forment des radeaux colonisés par la Stellaire des fanges (Stellaria alsine), des formations à Rubanier érigé (Sparganium erectum), à Laîche faux-souchet (Carex pseudocyperus), etc.

Parmi les espèces végétales remarquables se trouvent notamment l’Hottonie des marais (Hottonia palustris), légalement protégée, l’Utriculaire vulgaire (Utricularia vulgaris), la rare Spirodèle à plusieurs racines (Spirodela polyrhiza), la Laîche faux-souchet (Carex pseudocyperus), les Saules cendré et à oreillettes (Salix cinerea, S. aurita), etc.

Une espèce exceptionnelle et protégée (inscrite à l’annexe 2 de la directive Habitats), le Luronium nageant (Luronium natans) avait été observée sur ce site il y a une vingtaine d’années, mais n’a pas fait l’objet de mentions récentes.

Des tapis de sphaignes (notamment Sphagnum amblyphyllum, espèce rare en Haute-Normandie) se développent sur les berges, ce qui participe à la formation de la tourbe.

L’intérêt faunistique de cette mare est notamment lié à ses peuplements batrachologiques potentiels. Parmi les Urodèles (Salamandres et Tritons), seul le Triton palmé (Triturus helveticus) y a été recensé pour le moment, mais d’autres espèces s’y trouvent probablement (Tritons ponctué, alpestre et crêté). Quelques odonates (libellules) et orthoptères (sauterelles et criquets) communs ont été notés mais les recensements mériteraient d’être complétés.

Aux alentours, quelques peuplements de Callune (Calluna vulgaris) et d’Airelle myrtille (Vaccinium myrtillus) s’étendent sous une chênaie claire.

Cette mare connaît une dynamique naturelle d’atterrissement, par progression des radeaux de Glycéries et de sphaignes, et surtout par dépôt de la litière des arbres alentours, notamment des chênes. Un nettoyage léger et partiel des tas de feuilles et de branches mortes pourrait s’avérer intéressant pour conserver une nappe d’eau libre suffisante. Des curages ont d’ailleurs déjà été effectués par le passé. Mais tout entretien doit impérativement être fait de façon douce et circonstanciée, en évitant absolument les curages drastiques préjudiciables aux espèces remarquables, notamment celles qui sont légalement protégées. Egalement, un éclaircissement du couvert arboré périphérique pourrait s’avérer judicieux.

Commentaires sur la délimitation
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