ZNIEFF 230000779
LE COTEAU DE PAULU À SAINT-PAËR

(n° régional : 85030006)

Commentaires généraux

Le Coteau du Paulu est un éperon crayeux situé sur les contreforts de la vallée de l’Austreberthe, à l’Est du bourg de Saint-Paer, en bordure Sud du plateau du Pays de Caux.

Sur les sols caillouteux issus des éboulis de craie s’y développent des frênaies-acéraies à tapis de Mercuriale pérenne (association du Mercurialo perennis-Aceretum campestris), et des fragments de hêtraies à Daphné lauréole (Daphne laureola) du Daphno laureolae-Fagetum, où quelques Tilleuls à grandes feuilles (Tilia platyphyllos) s’intercalent au milieu des taillis de Noisetiers du sous-étage.

Sur la lèvre du plateau et le haut de versant, les sols caillouteux à silex filtrants et acides accueillent des chênaies-hêtraies-bétulaies acidiphiles (alliance du Quercion robori-petraeae) à Fougère aigle (Pteridium aquilinum), Canche flexueuse (Deschampsia flexuosa), Callune (Calluna vulgaris), Fétuque hétérophylle (Festuca heterophylla), Houx (Ilex aquifolium), etc.

Des micro-pelouses pionnières sur éboulis et des ourlets calcicoles relictuels subsistent sur les abords d’une ancienne carrière de craie. Ces milieux calcicoles ouverts sont en cours d’envahissement par des fourrés de Cornouillers sanguins (Cornus sanguinea), de Troènes (Ligustrum vulgare), de Noisetiers (Corylus avellana), etc.

Les habitats de pelouses et d’éboulis, rares et menacés en Europe, relèvent de la Directive Habitats de l’Union Européenne.

Parmi les espèces remarquables, on trouve la Parisette à quatre feuilles (Paris quadrifolia), l’Orchis militaire (Orchis militaris), la Cardère poilue (Dipsacus pilosus), la Céphalanthère à grandes fleurs (Cephalanthera damasonium), assez rares en Haute-Normandie, ainsi que de nombreuses espèces thermocalcicoles peu communes comme l’Epiaire des Alpes (Stachys alpina), la Digitale jaune (Digitalis lutea) sur les éboulis, l’Héllébore fétide (Helleborus foetidus), l’Orchis mâle (Orchis mascula), la Mélitte à feuilles de Mélisse (Melittis melissophyllum), la Germandrée petit-chêne (Teucrium chamaedrys), la Fétuque hétérophylle (Festuca heterophylla), etc.

L’ancien laboratoire expérimental souterrain du célèbre scientifique Gadeau de Kerville est aujourd’hui abandonné mais présente toujours un intérêt pour la faune cavernicole. Ainsi, il constitue un site d’hivernage pour les chiroptères : plusieurs espèces y ont été observées, notamment le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) et l’Oreillard (Plecotus sp. ; probablement P. auritus). Le Grand Rhinolophe est particulièrement menacé à l’échelle nationale et européenne, et figure de ce fait à l’annexe II de la directive Habitats de l’Union Européenne.

Une partie de ces populations de chiroptères doit certainement utiliser comme terrains de chasse les bois et leurs lisières, qui leur sont très favorables.

Ce site souterrain mériterait une protection adéquate (dégradation de l’actuelle grille à l’entrée), notamment pour éviter le vandalisme et les dérangements des chauves-souris par des intrus.

Les petites pelouses relictuelles mériteraient de faire l’objet de coupes circonstanciées des buissons qui l’envahissent et amoindrissent son intérêt biologique.

Commentaires sur la délimitation
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