ZNIEFF 230000781
LE COTEAU DES TERRES DE BEAU SOLEIL, LA CÔTE ET LES CAVITÉS DU BOIS DU PIMONT

(n° régional : 72040011)

Commentaires généraux

Le périmètre initial de cette ZNIEFF a été étendu pour prendre en compte l'inventaire chiroptères.

Le coteau des terres de Beau Soleil se situe sur la commune de Saint-Germain-d'Etables en lisière ouest du Bois Pimont. Il présente une exposition Sud-Ouest et est délimité en contrebas par des cultures et quelques pâturages.

Le site est constitué d'une pelouse calcaire du mesobromion, d'une pelouse-ourlet à brachypode penné, et d’un ensemble de pré-bois sur la frange supérieure et sur l'est de la zone. Quelques petites cavités sont également comprises dans le site.

Sur la pelouse et la pelouse-ourlet, nous pouvons rencontrer des plantes remarquables telles que l'épipactis brun-rouge qui forme une belle population et l'ophrys bourdon -deux orchidées protégées régionalement-, la gymnadénie moucheron, la phalangère rameuse, la chlore perfoliée, l'aspérule à l'esquinancie ou bien encore le gaillet couché, la brize intermédiaire et la bugrane rampante. Citons également la parnassie des marais (Parnassia palustris), qui est une plante de prairie humide mais aussi de coteau calcaréo-marneux en Haute-Normandie. Globalement, la pression de pâturage semble satisfaisante et à poursuivre pour maintenir une végétation assez rase et diversifiée sur les pelouses. Les boisements vers l'Est sont également intéressants car ils renferment notamment la luzule des bois et le conopode dénudé.

Les entrées des cavités sont pour la plupart inférieures au m2 et très difficiles à trouver. Elles sont creusées dans du calcaire du Crétacé, probablement à l’origine pour l’extraction de pierres. Le temps et les éboulements en ont fait des cavités de petites tailles. Découvertes en 1984 par P. Ternisien, membre du Groupe Mammalogique Normand, leurs caractéristiques leur ont valu le surnom de "ternisiennes". Leur atout principal est l’accueil de chauves-souris, principalement en hiver. Ce sont en moyenne quarante individus qui sont recensés chaque année, ce qui classe celles-ci dans les dix cavités les plus importantes pour l’hivernage en Seine-Maritime. Deux espèces rares, en régression et inscrites à l'annexe 2 de la Directive Habitats, totalisent la moitié des effectifs. Le grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) compte en moyenne près de dix individus lors de chaque comptage. A l’exception de la vallée de la Seine, nous rencontrons rarement de tels effectifs dans les cavités de la Seine-Maritime, seulement deux colonies de mise bas y sont connues. L’autre espèce est la plus grande chauve-souris normande : le grand murin (Myotis myotis) dont une dizaine d’individus sont répertoriés chaque hiver. Tout comme l’espèce précédente, de tels chiffres, peu communs, se rencontrent dans moins de dix cavités de Seine-Maritime. Ensuite, on peut observer des espèces moins rares telles que le murin à moustaches (Myotis mystacinus), le murin de Daubenton (Myotis daubentonii) et plus rarement l’oreillard roux (Plecotus auritus). On pourra noter l’utilisation des cavités par d’autres espèces de mammifères comme le renard (Vulpes vulpes) ou le blaireau (Meles meles).

La seule menace qui pèse sur ces cavités est leur comblement naturel. En effet, ces entrées de petite taille seront rapidement bouchées si des visites ne sont pas assurées régulièrement. La difficulté pour les trouver et pour les visiter en font des sites peu enclins au dérangement humain. Néanmoins, si ces cavités représentent une étape saisonnière pour les chauves-souris, la préservation de ces dernières passe également par la conservation de leur site de mise bas et de leurs territoires de chasse. Actuellement, ces derniers sont inconnus, seules des prospections plus poussées (détecteur d'ultrasons, radiotracking) pourraient nous apporter des informations. Ce n'est qu'avec l'ensemble de ces éléments que l'on pourra avoir une protection efficace des chauves-souris, et peut-être limiter la régression importante d'un bon nombre d’espèces normandes.

Commentaires sur la délimitation

Le périmètre de cette ZNIEFF a été étendu suite à un inventaire Chiroptères et fusionné avec la ZNIEFF 230000812 La côte de Pimont. Le nom a été également modifié.