Cette petite zone de moins de 5 hectares se situe sur la commune de Ponts-et-Marais, et est localisée au Sud d'Oust-Marest. La Bresle détermine sa limite Nord, la limite est est définie par des habitations, alors que les limites Sud et Ouest le sont par des zones agricoles et des aménagements de chasse.
On rencontre deux milieux principaux : une aulnaie (Alnus glutinosa) et une mégaphorbiaie qui sont plus ou moins enchevêtrées. La mégaphorbiaie est un mélange de phragmitaie (Phragmites australis, Phalaris arundinaceus) et de prairie humide à reine des prés (Filipendula ulmaria). Ces différents habitats sont bien typés et sont peu communs dans le département. Accompagnant ces cortèges floristiques, on observe une faune ornithologique typique des milieux humides avec des espèces rares à peu communes. Le bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus) est jugé rare, la phragmite des joncs (Acrocephalus schoenabaenus) est assez rare, la rousserolle effarvatte (Acrocephalus scipaceus) est typique des roselières et jugée peu commune. Deux autres espèces assez rares, signalées lors de la création de cette ZNIEFF, sont toujours fortement probables sur le site bien que non revues. Il s'agit de la bouscarle de Cetti (Cettia cetti) et de la rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris).
La présence d’adultes et de juvéniles de grenouilles rousses (Rana temporaria) et de grenouille agile (Rana dalmatina) nous laisse supposer la reproduction de ces espèces sur cette zone. La grenouille agile est jugée comme rare au Nord du département, cette zone se situe dans sa limite Nord de répartition en France. Enfin, ce type de milieux, du fait d’une situation géographique intéressante, constitue probablement (comme l’atteste la présence de gabions) une zone de halte migratoire pour l’avifaune.
De nombreuses pressions pèsent sur ce milieu. Cette zone a subit le sort de nombreuses zones humides ces 20 dernières années. En effet, les pressions agricoles ont transformé un quart de sa surface en champs de cultures ou en pâtures intensives perdant tout intérêt écologique. Des aménagements pour la chasse ont entraîné de profonds changements dans la partie Ouest du site. La populiculture s’est quant à elle développée à l’Est. Enfin, l’absence de pâturage sur le reste pourrait entraîner à terme une fermeture définitive du milieu. Si les pressions diverses ne diminuent pas, les cortèges faunistiques et floristiques en régression qui caractérisent cette ZNIEFF, pourraient complètement disparaître dans les années à venir.