ZNIEFF 230000816
LA FORÊT D'EVREUX

(n° régional : 8403)

Commentaires généraux

Ce vaste ensemble de 6224 ha s'étend entre Evreux et Conches en Ouche, et comprend la Forêt d'Evreux et divers bois installés sur le plateau et les coteaux (le bois de la haie, le Nouette bois et le bois de la vallée moutarde), ainsi qu'une portion de la Vallée de l'Iton, et l'ensemble du Sec-Iton. Les boisements dominent sur plateau dont le principal massif est la forêt d'Evreux. Ceux-ci sont dominés par le Chêne (Quercus robur) et le Hêtre (Fagus sylvatica), les habitats recensés sont la chênaie charmaie, la hêtraie atlantique à houx, la bétulaie, la tillaie …ainsi que des plantations de résineux (Pin sylvestre notamment). Certains secteurs suite probablement à des déboisements ont évolué vers des landes à callunes, genêts et ajoncs. Certains de ces habitats sont intégrés à la ZSC vallée de l'Eure. La vallée de l'Iton présente divers plans d'eaux issus de l'exploitation de matériaux ; le Sec-Iton a été épargné, mais se caractérise par des secteurs asséchés en été. Les prairies humides et mésophiles dominent le fond des vallées, avec parfois une ripisylve d'aulne ou de peupliers. Jonchaies, caricaies, roselières, mégaphorbiaies sont présentes mais souvent en surface réduite, hormis en aval de Conche, à Pont l'Abbé.

La Forêt d'Evreux accueille la seule station actuellement connu de l'Airelle ponctuée (Vaccinum vitis-idae), un végétal protégé au niveau régional, un arrêté de protection préfectoral de biotope a d'ailleurs été établi en sa faveur. Parmi les autres espèces déterminantes, nous pouvons citer l'Oeillet des chartreux (Dianthus carthusianorum), l'Ancolie (Aquilegia vulgaris). En fond de vallée on notera la présence du Peucedan à feuilles de carvi (Peucedanum carvifolium), qui est exceptionnel. Les espèces suivantes, protégées en Haute-Normandie, doivent être également citées : Ceratophyllum submersum, Epipactis atrorubens, Menyanthes trifoliata, Utricularia australis. Lors des précédents inventaires ZNIEFF, plusieurs stations bryo-lichéniques avec des espèces rares avaient été inventoriées au sein des bois bordant le Sec-Iton.

Plusieurs cavités sont utilisées par des chauves-souris lors de leurs accouplements (swarming) en automne et de leur hibernation. Une de ces carrières est d'ailleurs considérée comme un site d'importance régionale pour la reproduction des chauves-souris. Quatre des espèces recensées sont inscrites à l'annexe II de la directive habitats : Le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum), le Grand Murin (Myotis myotis), le Murin à Oreilles échancrées (Myotis emarginatus), et le Murin de Bechstein (Myotis bechsteinii). L'ensemble de la ZNIEFF, avec ses bois et cours d'eau, permettent pour la majorité d'entre elles de réaliser l'ensemble de leur cycle vital (territoire de chasse, hibernation, reproduction). La forêt d'Evreux fut la première station où fut découverte la Noctule de Lesleir (Nyctalus lesleirii) une chauves-souris migratrice très rare dans la région.

Les bois accueillent un cortège d'oiseaux forestiers classique, dont certains sont cependant rares à peu communs. De nombreux pics sont visibles, avec entre autres le Pic noir (Dryocopus martius) et le Pic mar (Dendrocopos medius) ; l'Engoulevent d'Europe (Caprimulgus europaeus) est également signalé. Ces trois espèces sont inscrites à l'annexe I de la Directive oiseaux. La Mésange noire (Parus ater), peu commune , le Gros bec casse-noyaux (Coccotraustes coccothraustes), et le Rouge queue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus), sont également des hôtes réguliers de ces bois. La chouette Chevêche d'Athéna (Athene noctua) est également présente sur cette ZNIEFF. Les divers plans d'eau constituent des sites de nidification et d'hivernage pour les oiseaux d'eau. Le Martin pêcheur (Alcedo atthis) s'observe dans ces secteurs.

Les cours d'eau et un réseau de mares sont propices aux odonates et amphibiens. Parmi les nombreuses espèces de libellules recensées, signalons plusieurs populations d'Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale) et de Gomphe à forceps (Onychogomphus forcipatus), deux espèces assez rares, la première étant protégée et inscrite à l'annexe II de la directive habitats. Signalons enfin qu’une quinzaine d’espèces d’insectes déterminantes, en lépidoptères et orthoptéroïdes, ont également été inventoriées.

Outre cet intérêt écologique, la zone a un rôle de régulation des facteurs climatiques et de protection contre l'érosion et présente de plus un intérêt social.

L'urbanisation et l'agriculture sont les principales menaces qui pèsent sur ce site avec un mitage constant des habitats. Le réseau routier constitue également une barrière pour la faune.

Commentaires sur la délimitation
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