ZNIEFF 230004488
LE GAMBOUT, LE ROQUET, LA GRANDE VALLÉE ET LA VALLÉE AUX ÂNES, LA CÔTE DU ROULE, LA VALLÉE

(n° régional : 84010003)

Commentaires généraux

La ZNIEFF englobe trois anciennes ZNIEFF, la Côte du Roule (n° régional 27014001), le Gambout le Roquet (n° 27241001), la Vallée (n°27342001/7210009) auquel s'ajoute une nouvelle zone appelée ''La Grande Vallée et la vallée aux ânes'' (n°27339001).

Elle présente ainsi un ensemble homogène d'espèces et de milieux (coteaux, bois encaissés et bois de plateaux).

Le périmètre initial de la ZNIEFF est modifié afin, d'une part, d'exclure les zones anthropiques et, d'autre part, de ne conserver ou d'inclure que les secteurs d'intérêt. De ce fait, le périmètre est calé sur la rupture de pente de l'ensemble des vallons. Dans les secteurs les plus étroits, notamment au Nord, la limite est calée sur les lisières afin de préserver l'intégrité des ravins. Les secteurs les plus anthropiques (plantations, etc.) sont exclus de la ZNIEFF. Dans la limite du possible, les routes sont exclues du périmètre de la ZNIEFF. Elles ne subsistent qu'en fond de vallon ou à l'intersection d'un vallon.

L'intérêt de la ZNIEFF concerne un ensemble de vallons encaissés, d'une profondeur de 4 à 6 m, au sein duquel se développent des bois de pente, sur sol colluvionnaire et soumis à un topo-climat à forte humidité atmosphérique. Au sein de ces vallons, la nature du substrat (sol plus argileux et moins acide que par ailleurs) et la forte humidité ambiante favorisent l'implantation de fougères caractéristiques de la Frênaie de ravin à Scolopendre. L'abondance des fougères, notamment le Polystic à aiguillons, la Doradille scolopendre et la Dryoptéride de Borrer, confère au site un couvert ptéridophytique luxuriant.

Les secteurs les plus riches concernent les fonds de vallons et de ravins. Il en est de même pour les têtes de vallon où sont plutôt localisés les polystics.

Les conditions écologiques du milieu (encaissement, richesse du sol en limon) sont homogènes sur l'ensemble de la ZNIEFF. De ce fait, la présence d'espèces remarquables est potentielle sur l'ensemble de la ZNIEFF.

Nous pouvons évoquer quelques secteurs qui possèdent un intérêt floristique certain.

Au Sud-Est de la ZNIEFF, au lieu-dit «la Grande Brêche», un ravin étroit mais bien dessiné (profondeur de 2 à 3 m) héberge une flore caractéristique des ravins et une diversité de fougères. Le Polystic à aiguillons (Polystichum aculeatum), considéré comme assez rare et déterminant ZNIEFF en Haute-Normandie, et la Dryoptéride de Borrer (Dryopteris affinis subsp. borreri), considérée comme peu commune, forment de belles populations. Ces fougères s’enrichissent, en quantité moindre, de quelques espèces telles que le Polystic à soies (Polystichum setiferum), peu commun, la Dryoptéride dilatée (Dryopteris dilatata) et la Doradille scolopendre (Asplenium scolopendrium), toutes deux assez communes. L’observation de quelques rosettes d’orchidées laisserait supposer la présence de l’Orchis mâle (Orchis mascula), peu commune, ou de la Dactylorhize de Fuchs (Dactylorhiza fuchsii), assez rare. Ceci est à confirmer lors de prochains inventaires.

Au centre de la ZNIEFF, au lieu-dit «le Pont de Noyon», la RD 113 enjambe un ru. En amont, un ravin peu marqué héberge quelques stations de Polystic à aiguillons (Polystichum aculeatum), considéré comme assez rare et déterminant ZNIEFF en Haute-Normandie, de Polystic à soies (Polystichum setiferum), peu commun, et de Dryoptéride dilatée (Dryopteris dilatata), assez commune. Quelques pieds d’Euphorbe douce (Euphorbia dulcis), considérée comme assez rare et déterminante ZNIEFF, et d’Ail des ours (Allium ursinum), peu commun, s’observent également.

En aval, l’encaissement plus prononcé du ravin (1 à 2 m) et l’humidité ambiante induite par le ru favorisent l’implantation d’une belle population de Polystic à aiguillons (Polystichum aculeatum), répartie de manière homogène. Ces conditions stationnelles favorisent également l’Ail des ours et le Polystic à soies, qui abondent par secteurs. La Cardamine impatiente (Cardamine impatiens), considérée comme rare et déterminante ZNIEFF, s’observe sur les bords de chemins forestiers. La Cardamine flexueuse (Cardamine flexuosa), peu commune, abonde localement dans cette zone.

Au Sud de la zone précédente, au lieu-dit «la Petite Vallée», un ravin, dont la profondeur atteint parfois 5 m, héberge une très belle population de Polystic à aiguillons (Polystichum aculeatum), considéré comme assez rare et déterminant ZNIEFF. La diversité en fougères y est importante, présence de Polystic à soies (Polystichum setiferum), peu commun, de Dryoptéride de la Chartreuse (Dryopteris carthusiana), de Dryoptéride dilatée (Dryopteris dilatata), de Polypode commun (Polypodium vulgare), tous trois assez communs et de Dryoptéride fougère-mâle (Dryopteris filix-mas). A noter dans ce secteur, la présence du Polystic de Bicknell (Polystichum x bicknellii), considéré comme très rare et déterminant ZNIEFF en Haute-Normandie.

A l'Ouest de la RD 60, au lieu-dit «Côte Fleurie», un ravin héberge une diversité de fougères (Polystic à soies, Dryoptéride dilatée, Polypode commun, Dryoptéride fougère-mâle, etc.) dont la Doradille noire (Asplenium adiantum-nigrum), considérée comme rare et déterminante ZNIEFF.

A l'Ouest de la ZNIEFF, au lieu-dit «Bois au Chêne», un petit réseau de ravins aux versants différemment exposés héberge une diversité de fougères dont le Polystic à aiguillons, assez rare et déterminant ZNIEFF, le Polystic à soies, peu commun, et la Doradille scolopendre, assez commune. Ces plantes abondent dans plusieurs secteurs.

Au Nord-Ouest de la ZNIEFF, au lieu-dit «la Sablonnière», de part et d'autre de la RD 60, un ravin bien encaissé favorise l'implantation de nombreuses fougères dont les stations sont abondantes, notamment celle du Polystic à soies (Polystichum setiferum), peu commun.

La Bruyère cendrée (Erica cinerea) s'observe en haut de pente, au sein des zones de bief à silex. Cette plante considérée comme peu commune et déterminante ZNIEFF en Haute-Normandie est peu abondante et localisée.

Cette ZNIEFF abrite également le Buis toujours vert (Buxus sempervirens), considéré comme peu commun. Les densités des stations relevées ici ne nous permettent pas de considérer cette plante comme déterminante (seuil de 1000 m² non atteint). Cette plante est la mieux représentée au niveau de la vallée «les Échalards». La station est implantée à mi-pente d'un versant qui repose sur du bief à silex (sol relativement sec).

Au Nord de la ZNIEFF, la zone de culture couvre une très faible surface et la prairie héberge un cortège de plantes communes.

Ce massif boisé joue aussi un rôle fonctionnel important puisqu'il constitue un élément de diversité régionale et une zone refuge pour la flore et la faune (oiseaux, mammifères, etc.).

L'intégrité de la ZNIEFF est menacée par les coupes qui perturbent le climat particulier des bois (humidité ambiante) et favorisent le développement des plantes héliophiles et des ronciers, concurrents des plantes sylvatiques qui comptent des espèces remarquables. L'enrésinement constitue une autre menace.

Commentaires sur la délimitation
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