Cette zone regroupe trois grandes entités localisées en rive gauche de l'Eure : le Val David au nord, la Forêt de Merey installée sur le plateau et traversée de petits vallons et le Bois de la Garenne sur le Plateau. Une grande diversité d'habitats s'observe ici avec des coteaux d'expositions variées et à différents stades d'évolution : pelouses calcicoles, fourrés, fruticées à genévriers, lisières thermophiles. Les boisements dominent sur le plateau avec principalement de la chênaie charmaie. Sur les coteaux et au sein des vallons se rencontrent de la hêtraie chênaie atlantique, quelques lambeaux de forêt de ravin et de la chênaie pubescente, constituant des entités boisées remarquables et d'intérêt communautaire. L'ensemble est entrecoupé de prairies, de friches, de cultures. De nombreuses ZNIEFF de type 1 (mais beaucoup n'ont pas été révisées) attestent de la richesse du site. Pas moins de quatre de ces habitats sont d'intérêt communautaire, et sont intégrés au réseau Natura 2000 (ZSC vallée de l'Eure.).
La richesse floristique du site est exceptionnelle, avec au moins 5 espèces protégées recensées : l'Orchis singe (Orchis simia), l'Ophrys araignée (Ophrys sphegodes), la Bugrane naine (Ononis repens), l'Epipactis brun rouge (Epipactis atrorubens), l'Ophrys frelon (Ophrys fuciflora). Les coteaux accueillent un grand nombre d'espèces rares comme l'Orobanche (Orobanche gracilis), Phyteuma orbiculare (, Orobanche du Thym (Orobanche alba), l'Orchis militaire (Orchis militaris). De nombreuses messicoles, souvent en régression, se développant sur sols calcaires sont également à signaler, il s'agit pour les plus remarquables de la Légousie miroir de venus (Legusia speculum-verum), du Peigne de Venus (Scandix pecten), du Torilis des champs (Torilis arvensis), du Caucalis à fruits aplatis (Caucalis daucoides), du Reseda raiponce (Reseda phyteuma)…plusieurs de ces espèces n'ont pas été revues récemment.
Les influences méditerranéennes qui se ressentent au sud de l'Eure, sont favorables à l'installation de la Petite cigale des Montagnes (Cicadetta montana), de la Mante religieuse (Mantis religiosa) et du Conocéphale gracieux (Ruspolia nitidula). Quelques papillons rares et déterminants viennent butiner sur une flore diversifiée, il s'agit du Flambé (Iphiclides podalirius), de la Lucine (Hamearis lucina), des investigations permettraient probablement de mettre en évidence une plus grande richesse lépidoptérique. Les boisements constituent une ressource importante pour tout un cortège de coléoptères saproxylophages, dont notamment le Lucane cerf-volant (Lucanus cervus).
La présence du Lézard des souches (Lacerta agilis) et du Lézard vert (Larcerta bilineata), deux reptiles rares dans la région, confère au site un intérêt herpétologique non négligeable.
Les grandes zones boisées constituent une zone de refuge pour tout un cortège d'oiseaux communs tels que les pics, grimpereaux, sittelles, mésanges et divers mammifères. Le Faucon hobereau (Falco subbuteo) et la Buse variable (Buteo buteo), deux rapaces rares, sont également observés dans ces bois. Les Fourrés constituent des zones de refuges pour le Bruant zizi (Emberiza cirlus), la Locustelle tachetée (Locustella naevia) ou l'Hypolais polyglotte (Hippolais polyglotta). Plusieurs espèces de chauves-souris arboricoles sont susceptibles de gîter dans les vieux arbres. Une ancienne carrière d'extraction constitue également un site d'hibernation favorable aux chiroptères. Cernée par une agriculture intensive, la zone joue un rôle écologique important comme réservoir de biodiversité et de refuge. Outre son intérêt écologique indéniable, la zone joue un rôle hydrique fonctionnel important en régulant les eaux et en limitant les crues.
Les pressions agricoles sont fortes et entraînent la disparition des coteaux et des bosquets. Les sites difficiles à cultiver ont été abandonnés et se ferment progressivement au détriment des espèces héliophiles. Les boisements semblent jeunes, mais la sylviculture telle qu'elle est pratiquée ne constitue pas un problème. L'inscription des milieux les plus sensibles au sein du réseau Natura 2000 et la mise en place de gestion conservatoire devraient permettre de maintenir en partie les qualités de ce site.
• Les contours boisés : retrait des zones d'agriculture intensive et calage sur les contours ZSC (la vallée de l'Eure - FR2300128) et ceux des ZI.