Le périmètre de la ZNIEFF a été élargi afin d'englober l'ensemble des milieux remarquables du site. Le périmètre est calé sur les lisières, les chemins forestiers et les routes (chaussées exclues, accotements inclus) qui se localisent au plus près des zones d'intérêt. Les zones très anthropiques ont été exclues de la ZNIEFF.
Le périmètre initial de la ZNIEFF est modifié (élargi à l'Est et au Nord-Est, légèrement réduit à l'Ouest) afin, d'une part, d'inclure l'ensemble des zones d'intérêt et, d'autres part, d'exclure les zones anthropiques.
Cette ZNIEFF correspond à un versant boisé présentant des lisières thermophiles originales et des pelouses calcicoles. Ce boisement est globalement en bon état de conservation (il est très localement dégradé par l’enrésinement et par quelques coupes).
La ZNIEFF concerne un boisement, localisé sur un versant exposé Sud, dont la nature des peuplements est liée à la nature du substrat et aux activités anthropiques (coupes, plantations, aménagement cynégétiques, etc). La Chênaie-hêtraie à houx constitue la formation principale recensée dans ce boisement. Elle se caractérise par la présence du Houx (Ilex aquifolium), du Fragon petit-houx (Ruscus aculeatus), du Néflier (Mespilus germanica), de la Canche flexueuse (Deschampsia flexuosa), etc. Cette végétation herbacée est parfois remplacée par des landes à Fougère aigle (Pteridium aquilinum). Du fait des activités sylvicoles, cette formation concerne souvent des boisements jeunes. Le chêne est l'essence la plus souvent favorisée. Ce massif forestier est l'un des rares sites où se maintient à l'état d'îlots, la Chênaie-hêtraie à houx, quasi absente de la partie Sud de l'Eure.
Au sein de ce boisement, il subsiste çà et là quelques lambeaux de landes sèches très peu diversifiées (prédominance de la Callune commune et de l'Ajonc d'Europe) qui couvrent des surfaces réduites. De par les activités sylvicoles, ce boisement est entrecoupé de nombreuses clairières. Ces dernières sont souvent colonisées par de vastes ronciers ou parfois des massifs de Fougère aigle (Pteridium aquilinum). Cependant, certaines d'entre elles permettent le développement d'une flore spécifique à la fois liée aux clairières et aux milieux forestiers. Cette végétation herbacée, relativement diversifiée, couvre alors des surfaces importantes. Plusieurs pieds de Genévrier commun (Juniperus communis), assez commun, ont été recensé au sein de ces clairières. Les densités relevées ici ne nous permettent pas de considérer cette plante comme déterminante (seuil de 1000 m² non atteint). A l'Est du boisement, quelques coupes à blanc ont été réalisées en 2007 et 2008 sur des surfaces restreintes.
Au niveau de la frange Sud, la nature du substrat et les conditions stationnelles permettent au boisement de s'enrichir de plantes thermophiles (Daphné lauréole, Hellébore fétide, etc) et marque une évolution vers des groupements plus neutrophiles. Ce secteur abrite plusieurs pieds de Buis toujours vert (Buxus sempervirens), plante considérée comme peu commune. Les densités relevées ici ne nous permettent pas de considérer cette plante comme déterminante (seuil de 1000 m² non atteint).
L'intérêt de la ZNIEFF concerne également le talus localisé en lisière Sud du boisement, le long de la route qui dessert les habitations situées au lieu-dit «Coteau des forges». Ce talus abrite un petit cortège d’espèces peu fréquentes en Haute-Normandie. Il héberge de nombreuses plantes liées aux pelouses calcicoles (pionnières et évoluées) et sablo-calcaires (phénomène de colluvionnement). La fauche régulière de ce talus maintient des écorchures (proportion importante par secteur) où se développent de nombreuses plantes pionnières.
Les secteurs les plus dénudés favorisent le développement de plantes remarquables pour la région : l’Orpin blanc (Sedum album subsp. album), l’Orpin réfléchi (Sedum rupestre), tous deux rares, le Silène penché (Silene nutans), assez rare. Toutes ces plantes sont déterminantes ZNIEFF. Les populations d'orpin sont abondantes sur le site.
Plusieurs plantes remarquables s’observent également au sein des pelouses ouvertes et des blocs rocheux : l’Orpin rougeâtre (Sedum rubens), exceptionnel, et la Potentille printanière (Potentilla neumanniana), assez rare. Ces deux plantes sont déterminantes ZNIEFF.
Dans les secteurs de pelouses plus évoluées se développe le Séséli des montagnes (Seseli montanum). Cette plante est considérée comme rare et déterminante ZNIEFF. A l'extrémité Sud-Est, la ZNIEFF a été élargie afin d'englober l'ensemble des pelouses calcicoles évoluées (pelouses à brachypode) attenante à ce talus. Ces pelouses sont globalement en bon état de conservation (plantation peu dense de Pin sylvestre au nord de la maison). Il subsiste, çà et là, quelques Genévrier commun (Juniperus communis), assez commun, qui témoignent d'une pratique pastorale ancestrale (pâturage des coteaux par des troupeaux de moutons).
Les activités et aménagements anthropiques restreints permettent le maintien d'une diversité floristique.
Le caractère thermophile des lisières permet l'installation de la Garance voyageuse (Rubia peregrina). Cette plante, considérée comme assez rare et déterminante, compte plusieurs stations sur le coteau (lieux-dits «Coteau des forges» et «Les forges»).
Au Nord du site, au lieu-dit «les Briquettes», les talus sont localement bordés par de petits murets et plages de sols dénudés. Ces zones favorisent le développement d'une plante remarquable pour la région : le Géranium luisant (Geranium lucidum), plante considérée comme exceptionnelle et déterminante ZNIEFF.
Nos prospections n'ont pas permis de recenser l'ensemble des plantes observées en 2004. Cependant, la physionomie des talus et coteau, le maintien d'habitats bien diversifiés et la pérennisation des conditions stationnelles, nous laissent présager que ces plantes sont toujours présentes. Lors des prospections antérieures, cet espace boisé à tendance thermophile avait révélé un grand intérêt du fait de la présence de groupements mucinaux acidiphiles xérophiles particuliers (talus à cladonies, Cephalloziella divaricata et Pogonatum nanum). Pour les raisons évoquées précédemment, nous pouvons supposer que cet intérêt bryophytique est toujours d'actualité.