Le périmètre initial de la ZNIEFF a globalement été conservé. Il a simplement été ajusté dans quelques rares secteurs afin d'exclure les zones très anthropiques et d'inclure quelques parcelles boisées et la rivière Avre. Le périmètre est calé sur les lisières, les chemins forestiers et les routes (chaussées exclues, accotements inclus) qui se localisent au plus près des zones d'intérêt.
L'intérêt de la ZNIEFF concerne un massif boisé, localisé sur un versant exposé Nord, dont la nature des peuplements est liée à la nature du substrat et aux activités anthropiques (coupes, plantations, aménagement cynégétiques, etc). Il s'agit d'un milieu forestier thermocline et mésotherme, acidiphile à neutrophile. La Chênaie-hêtraie à houx constitue la formation principale recensée dans ce massif forestier. Elle se caractérise par la présence du Houx (Ilex aquifolium), du Fragon petit-houx (Ruscus aculeatus), de la Canche flexueuse (Deschampsia flexuosa), etc. Cette végétation herbacée est souvent remplacée par des landes à Fougère aigle (Pteridium aquilinum). Du fait des activités sylvicoles, cette formation concerne souvent des boisements jeunes. Ce massif forestier est l'un des rares sites où se maintient à l'état d'îlots, la Chênaie-hêtraie à houx, quasi absente de la partie sud de l'Eure. Localement, le Bouleau verruqueux est abondant (favorisé ou planté). Le boisement simule alors une boulaie (versants aux lieus-dits «le Pas au Loup» et «la Mariette». Ce boisement est localement entrecoupé de quelques friches enherbées implantées dans un but cynégétique. L’exposition Nord des versants (atmosphère fraîche) favorise le développe de plusieurs fougères (Dryoptéride de la Chartreuse, Dryoptéride dilatée, Scolopendre, Polystic à soies, etc).
Bien que les boisements aient largement été enrésiné (plantation de Pin sylvestre principalement), il subsiste encore des secteurs en bon état de conservation. Des chablis au sein des plantations de Pin sylvestre ont ouvert les milieux et contribuent au développement de plantes pionnières. Ainsi, ce boisement abrite encore un petit cortège d’espèces peu fréquentes en Haute-Normandie.
Le boisement au lieu-dit «la Mariette» abrite une très belle station de Buis toujours vert (Buxus sempervirens), plante considérée comme peu commune et déterminante ZNIEFF. Cette station borde le chemin de randonnée et couvre une superficie de 8000 à 9000 m². Le faciès à Buis toujours vert dans la Chênaie-hêtraie neutrophile est une structure peu commune dans cette partie du département. Cette espèce s'observe également, disséminée çà et là, au sein du massif forestier.
Au Sud de la Côte de Voisinet, non loin du chemin forestier orienté Nord-Sud, il subsiste une belle station de Bruyère cendrée (Erica cinerea). Cette plante, considérée comme peu commune et déterminante ZNIEFF, y est particulièrement abondante. Il s’agit d’une ancienne lande sèche (superficie supérieure à 1 ha) au sein de laquelle la densité des chaméphytes (Callune commune, Bruyère cendré) est importante. Elles s’accompagnent de nombreuses plantes spécifiques des landes sèches (habitat inscrit à l’annexe I de la directive «Habitats». Cette formation est directement menacée par la colonisation des ligneux (Bouleau verruqueux principalement). La Bruyère cendrée s'observe également, disséminée çà et là, au sein du massif forestier, notamment au niveau des ruptures de pente.
A l’Est de cette lande se développe l’Airelle myrtille. Cette plante considérée comme peu commune forme là une vaste station (environ 3500 m²).
A l’Est de la RD 565, au lieu-dit «la Corvée», le talus routier héberge une belle station de Pulmonaire à longues feuilles (Pulmonaria longifolia), 100 pieds environ. Cette plante est considérée comme assez rare et déterminante ZNIEFF. Les fauches régulières du talus ne semblent pas menacer la pérennité de cette espèce.
La Rivière Avre est bordée par une ripisylve dense et continue d'Aulne glutineux et par quelques Saule blanc âgés, et localement par une flore rivulaire liée aux magnocariçaies et aux mégaphorbiaies. En rive gauche de la Rivière Avre plusieurs pieds de Bérule à feuilles étroites (Berula erecta). Cette plante est considérée comme rare et déterminante ZNIEFF. Les eaux claires, profondes et souvent rapides favorisent le développement d'une faune piscicole dont la Truite fario. Ce cours d’eau favorise également l’installation de plusieurs plantes aquatiques remarquables dont une belle population d’Oenanthe fluviatile (Oenanthe fluviatilis). Cette plante est considérée comme très rare en Haute-Normandie. A proximité du «Pont des planches» se développe une renoncule du sous-genre Batrachium. Les prospections n'ont pas permis d'identifier avec certitude l'espèce. Cependant, il est à noter que toutes les espèces rattachées à ce sous-genre sont considérées comme rares ou exceptionnelles et sont déterminantes ZNIEFF. De même, du callitriche à été observé dans ce secteur. La détermination n'a pas permis d'identifier avec certitude l'espèce. Il s’agit soit du Callitriche à crochets (Callitriche hamulata) ou du Callitriche à angles obtus (Callitriche obtusangula). Ces plantes sont respectivement très rare et déterminante ZNIEFF et peu commune.
L’Orpin rougeâtre (Sedum rubens) et l’Avoine des prés (Helictotrichon pratense), respectivement exceptionnel et peu commune, sont deux espèces déterminantes qui ont été signalées en 1987. Ces plantes n'ont pas été observées lors de nos prospections. Cependant, le maintien d’une diversité d’habitats (chemin, talus le long des chaussées notamment) nous laissent présager que ces plantes sont toujours présentes.
Ce massif boisé joue aussi un rôle fonctionnel important puisqu'il constitue un élément de diversité régionale et une zone refuge pour la flore et la faune (oiseaux, mammifères, etc.).