ZNIEFF 230009153
LA HAUTE VALLÉE DE L'ITON, LA FORÊT DE BOURTH

(n° régional : 8405)

Commentaires généraux

Cette Znieff s'étend en amont de la Chaise dieu jusqu'à Damville, elle est contiguë à la ZNIEFF II "Forêt d'Evreux" localisée en aval. C'est principalement le fond de vallée qui a été retenu avec des bois attenants à cette vallée. Deux bois d'une surface importante la Forêt de Bourth et le bois de Thevray, situés sur Bourth, assurent une continuité entre la forêt de Breteuil et la vallée de l'Avre, avec la forêt Francs et divers bosquets. Les boisements, du fait d'un substrat acide (argile à silex), sont composés de chênaie-charmaie acide où domine le Chêne, le Bouleau est également bien présent sur les substrats plus secs. Suite à des coupes à blanc et entre des plantations de résineux se développent des landes à genêts et à callunes. Ceux-ci contrastent très fortement avec l'agriculture les entourant et constituent une zone de refuge pour une faune diversifiée tels que les pics, sittelles, divers fringilles, buses, mammifères et insectes. Plusieurs secteurs plus humides sont favorables à la reproduction d'amphibiens telles que la grenouille rousse ou agile.

L'Iton présente dans ce secteur des faciès variés lents à rapides avec des profondeurs atteignant parfois deux mètres, le cours est classé en 2nde catégorie piscicole. Quelques végétaux peu communs à rares ont été observés comme le Nénuphar jaune (Nuphar lutea), et anciennement, le Rubanier simple (Sparganum emersum) et la Sagittaire flèche d'eau (Saggitaria saggifolia). Ces milieux sont particulièrement favorables aux odonates où divers aeshnes, Sympétrums ont été observées. Le Gomphe à pinces (Onychogomphus forcipatus) et la Grande Aeschne (Aeshna grandis), deux espèces déterminantes, sont présentes à l'amont, et sont potentielles sur l'ensemble de l'Iton. Pratiquement l'ensemble du cours d'eau est bordé par une belle ripisylve de saules et d'aulnes, ceux-ci sont remplacés parfois par des alignements de peupliers. La Poule d'eau (Gallinula chloropus), le Canard colvert (Anas platyrhynchos), la Bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea) et le Héron cendré (Ardea cinerea) sont divers oiseaux peu communs qui nichent ou viennent se nourrir le long de l'Iton. Le fond de vallée est plus ou moins dégradé selon les secteurs avec de grandes parcelles agricoles dévouées à une agriculture intensive. Quelques rares boisements humides, se maintiennent, notamment à Condé sur Iton et sur Bourth où se trouvent encore de belles aulnaies frênaies. Au sein des prairies pâturées, divers petits chenaux accueillent une végétation humide typique avec divers carex, joncs et roseaux et un orthoptère caractéristique et déterminant, le Criquet ensanglanté (Stethophyma grossum) et l'Achillée sternutatoire (Achillea ptarmica). Les vieux arbres permettent l'installation de la Chouette chevêche (Athene noctua), un rapace déterminant de ZNIEFF. Sur la commune de Francheville, de Bourth et de Cintray des ballastières aménagées pour le loisir présentent une végétation et des habitats remarquables néanmoins ceux-ci se sont dégradés depuis une vingtaine d'année. Plusieurs laîches remarquables ont été inventoriées la Laîche raide (Carex elata), et la Laîche vésiculeuse (Carex vesicularia) ainsi que le Scirpe épingle (Eleocharis acicularis) exceptionnel, et le Lythrum à feuilles d’hysope (Lythrum hyssopifolia), rare. Malgré le dérangement, ces grands plans d'eau constituent des zones de halte migratoire pour divers oiseaux d'eau.

Outre son rôle écologique important (zone refuge, corridor écologique), ce secteur de l'Iton et les bois attenants jouent un rôle de régulation des facteurs climatiques et de protection contre l'érosion.

Globalement les bois semblent encore bien préservés, certains bénéficiant d'une gestion orientée vers la futaie irrégulière. Néanmoins des secteurs présentent un enrésinement important. La vallée de l'Iton est soumise à de fortes pressions agricoles et urbaines. Sur certaine portion, l'attrait du site est réduit à son lit mineur et sa ripisylve. De nombreux fossés ont été comblés. L'extension des ballastières est un risque, avec de plus des aménagements souvent inadéquats pour la faune et la flore. Les routes constituent une barrière pour le mouvement des amphibiens se reproduisant dans la vallée et hivernant dans la forêt.

Commentaires sur la délimitation
Aucune information disponible