ZNIEFF 230009167
LES PRAIRIES ET LES LANDES DE LA CÔTE AU SANG À FOULBEC

(n° régional : 87040006)

Commentaires généraux

Sur les contreforts sud de la basse vallée de la Risle, en limite du Parc Naturel Régional des Boucle de la Seine Normande, le lieu-dit La Côte au Sang à l’ouest de Foulbec abrite une prairie maigre et une petite lande qui sont pâturées. Elles s’étendent en haut d'une vallée sèche sur le rebord du plateau. Les assises épaisses de silex donnent des sols filtrants lessivables, pauvres en nutriments et très acides.

La végétation qui en résulte est donc très maigre : des landes à Callune (Calluna vulgaris), Bruyère cendrée (Erica cinerea), Genêts (Cytisus scoparius) et Ajoncs d’Europe (Ulex europaeus) s’y développent encore aujourd’hui à mi-versant, en bordure d’un pâture acidophile.

Au-dessus de la pâture, des plantations de conifères ont supplanté de vastes surfaces de landes à Ericacées et Ajoncs, au lieu-dit évocateur Les Grandes Bruyères».

Dans ce secteur de la Basse Risle, les lieux-dits Les Bruyères témoignent toujours de la présence, actuelle ou passée, de telles landes à Ericacées et Ajoncs, qui étaient notamment issues de pratiques ancestrales de pâturage.

Aujourd’hui, consécutivement aux reboisements massifs en résineux, à l’abandon des terrains et aux extensions récentes des carrières, ce type de landes à Ericacées ne s’étend plus que sur des "timbres-postes" en bordure des forêts et des plantations comme ici.

Le site se présente sous la forme de petites callunaies mêlées de Bruyère cendrée (Erica cinerea) du groupement de l’Erico cinerae-Callunetum vulgaris, de fourrés à Ajonc d’Europe (Ulex europaeus), de pâtures maigres à Agrostide capillaire (Agrostis capillaris) et Potentille dressée (Potentilla erecta) (groupements de l’Achilleo vulgaris-Cynosurion cristati) sur le versant. Une prairie acidocline plus grasse et fertilisée s’étend en fond de vallon… Les fourrés d’Ajoncs et de Genêts, à peine contenus par le pâturage bovin, tendent lentement à prendre le pas sur les formations herbacées.

En lisière des plantations, les landes ne forment plus que de minuscules fragments en bordure des chemins avec quelques pieds de Bruyère à quatre angles (Erica tetralix) et d’Ajonc nain (Ulex minor), plus ou moins envahis par la Molinie (Molinia caerulea), le Bouleau pubescent (Betula alba), la Fougère aigle (Pteridium aquilinum).

Ces landes relèvent des groupements mésophiles à mésohygrophiles de l’Ulicion minoris qui sont éligibles à la directive Habitats de l’Union Européenne.

Les espèces exceptionnelles à rares observées sont le rare Ajonc nain (Ulex minor) et la très rare Bruyère à quatre angles (Erica tetralix), qui sont tout deux très menacés en Haute-Normandie et dans le Bassin parisien de façon plus générale. Le Polygale à feuilles de serpolet (Polygala serpyllifolia), assez rare, est également présent. La discrète Pédiculaire des forêts (Pedicularis sylvatica), très rare et menacée, y était signalée dans les années 1980 ; non revue en 2002, elle est cependant peut-être encore présente de façon discrète.

L’exceptionnel Ajonc de Le Gall (Ulex gallii), légalement protégé, devait peut-être exister avant que les vastes plantations n’étouffent les landes ; il est en effet encore présent non loin de là dans des milieux très similaires à Conteville.

Quelques Bruyères cendrées (Erica cinerea) et Myrtilles (Vaccinium myrtillus) peu communes, sont également présentes.

Parmi la dizaine d’orthoptères recensés, on trouve le Phanéroptère commun (Phaneroptera falcata), considéré comme assez rare dans la région. La rare Decticelle des bruyères (Metrioptera brachyptera), plus spécifiquement inféodée aux landes à Ericacées, pourrait être présente.

Ce micro-site présente ainsi un intérêt écologique notable en tant que relique des systèmes de landes et prairies pâturées sur silex. Il est cependant menacé par la dynamique d’envahissement par les ligneux : des coupes circonstanciées des fourrés d’Ajonc d’Europe, des formations à Fougère-aigle et des bétulaies envahissantes s’avèrent urgentes en maints endroits.

Commentaires sur la délimitation
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