La ZNIEFF du Bois du Val Jouen est située sur la commune de Triqueville. Ce bois est caractérisé par une forte pente d’environ 70 mètres, orientée Sud-Ouest. Il est délimité au Sud comme au nord par les courbes de niveau, très rapprochées au niveau du versant Est. Une partie de cette zone correspond à d’anciennes pâtures puisque de vieux poteaux en bois ont été notés ça et là.
La lithologie correspond à deux faciès que sont la craie et les argiles, marnes ou limons.
De part sa configuration topographique, cette ZNIEFF est constituée par deux grandes entités ; les zones à ambiance fraîche en bas de pente, puis les zones plus acides et sèches situées en haut de vallon, notamment au niveau des replats. La première entité est représentée par une frênaie humide. La seconde est composée principalement par une chênaie acide et une chênaie-charmaie.
Quatre espèces végétales déterminantes ont été notées dans ce bois de pente. Trois stations de Polystic à aiguillons (Polystichum aculeatum) ont été localisées au niveau de la frênaie sur le versant Ouest. Cette fougère, assez rare dans la région est accompagnée entre autre par le Polystic à soies (Polystichum setiferum), la Doradille scolopendre (Asplenium scolopendrium) et par plusieurs plantes vernales. La Garance voyageuse (Rubia peregrina) a été observée en bas de pente, au niveau du chemin. Cette rubiacée également assez rare se situe en limite Nord de son aire de répartition. Par ailleurs, deux stations de Dactylorhize tâchée (Dactylorhiza maculata), orchidée assez rare, ont également été notées au niveau du chemin, mais plus à l’Ouest. Enfin, un pied de Daphne mézéréon ou Bois gentil (Daphne mezereum), espèce ligneuse rare a été noté au niveau du versant exposé au Sud.
Cette zone constitue, avec l’ensemble des bois attenants une zone de refuge pour de nombreux animaux forestiers. Les pentes fortes des versants sont peu accessibles et permettent de ce fait à la faune de s’y abriter. Par ailleurs, quelques vieux arbres têtards ont été vus. Les cavités générées au fil du temps constituent des niches écologiques, notamment pour les insectes saproxyliques. De plus, il existe deux petites cavités à l’extrême Sud du site, à côté de la route. Ce petit abri tient lieu de gîte hivernal pour quatre espèces de chiroptères dont les rares Grand murin (Myotis myotis) et Murin de Natterer (Myostis nattereri).
Cette zone fait l’objet d’une exploitation forestière, orientée vers une sylviculture mixte (feuillus et conifères). La chasse semble être pratiquée sur l’ensemble du site.
L’intérêt de cette ZNIEFF s’avère essentiellement floristique (présence d’espèces remarquables, habitats naturels fonctionnels, généralement en bon état de conservation) et chiroptérologique par la présence de petites cavités.
Les principales menaces sur le site dépendent du mode d'exploitation forestière. En effet, la biodiversité forestière de la ZNIEFF est largement tributaire du maintien des parcelles en l’état. Il est possible que les activités sylvicoles se développent davantage sur les versants.