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La ZNIEFF de la Sébirerie est localisée sur la commune de Fort-Moville, au Sud du village. Elle est constituée d’une mosaïque d’habitats naturels en étroite relation les uns avec les autres. Sa délimitation s’appuie sur le tracé des chemins ruraux.
La lithologie correspond à un faciès d’argiles, marnes ou limons.
La ZNIEFF est constituée de milieux ouverts relatifs aux activités agricoles et de milieux fermés (bois essentiellement). Les zones ouvertes correspondent à une prairie pâturée par les bovins au Nord du site et à d’anciens vergers localisés plus au Sud. Les milieux fermés sont constitués d’habitats forestiers, à savoir d’une frênaie humide au Sud-Ouest du site, d’une chênaie-charmaie, d’une chênaie acide et d’une forêt mixte (feuillus et conifères) à l’Est de la zone, au niveau du bois de la Renardière. Notons également dans une moindre mesure la présence de ronciers et de lande à fougère.
Une espèce floristique déterminante a été recensée sur le site. Il s’agit de la Cardère poilue (Dipsacus pilosus), dipsacacée assez rare dans la région. La station s’étend le long du chemin de la frênaie, au Sud-Ouest de la ZNIEFF. De nombreux pieds ont été vus.
Concernant la faune, le Gazé (Aporia crataegi) a été observé au niveau des zones prairiales ouvertes. Ce papillon, de la famille des piérides est exceptionnel et très menacé en Haute-Normandie. Le Calopteryx vierge (Calopteryx virgo) est un odonate assez rare qui fréquente la zone, notamment au niveau de la source Vannier, près des vergers. Cette espèce est typique des ruisseaux à eau vive de bonne qualité. Par ailleurs, le Lucane cerf-volant (Lucanus cervus) a été vu au niveau des zones boisées. Il s’agit d’un coléoptère relevant de l’annexe II de la Directive «Habitats» (92/43/CEE).
La ZNIEFF constitue, avec l’ensemble des bois attenants une zone de refuge pour de nombreux animaux forestiers. Les pentes des versants sont peu accessibles et permettent de ce fait à la faune de s’y abriter. Notons la présence de vieux arbres têtards (exemple du Frêne commun (Fraxinus excelsior) à terreau bien décomposé dans les trous). Les cavités générées au fil du temps constituent des niches écologiques, notamment pour les insectes saproxyliques. Les vergers peuvent également abriter une telle faune.
Concernant les activités anthropiques, outre l’élevage bovin, la chasse est pratiquée dans l’ensemble des boisements et aux abords immédiats (présence de mirador et de cartouches de chasse). La randonnée, le VTT et l’équitation sont pratiqués au niveau des chemins communaux.
L’intérêt de cette ZNIEFF s’avère aussi bien floristique (présence d’une station importante d’une espèce assez rare) que faunistique (présence d’insectes remarquables). A noter que cette ZNIEFF est géographiquement proche de deux autres ZNIEFF liées aux milieux humides, localisées le long de la Corbie. Il s’agit des ZNIEFF intitulées «La Vallée de l’Aunay» et «Bois du Val de la Corbie».
Les principales menaces sur le site dépendent des activités agricoles et sylvicoles. En effet, la biodiversité forestière de la ZNIEFF est largement tributaire du maintien des parcelles en l’état (à surveiller). Il en est de même pour la biodiversité liée aux zones prairiales. En outre, il faudrait surveiller le maintien de la zone de verger dont les arbres ne semblent pas être entretenus.
