Le site du Calvaire se situe sur la commune de Saint-Siméon dans la vallée de la Sébec qui offre des paysages naturels assez préservés. Il comprend deux entités principales : un ensemble de prairies pâturées maigres à humides et des boisements allant du taillis âgé de noisetiers à la frênaie-érablaie à mercuriale de pente sur un substrat de craie à silex recouverte d’argile en provenance des plateaux.
L’intérêt floristique repose pour les prairies sur la présence de la dactylorhize tachée (Dactylorhiza maculata) et en sous bois par les nombreux fourrés de buis (Buxus sempervirens).
L’intérêt faunistique repose sur la présence du murin d’Alcathoe (Myotis alcathoe), espèce récemment individualisée d’autres murins de petite taille. Soupçonnée en 2002 lors de la capture simultanée de quatre individus dans le pays d’Auge (Calvados), la présence du Murin d’Alcathoe (Myotis alcathoe) a été confirmée en Normandie au cours de l’année 2003 par la capture de 16 individus. Les caractéristiques morphologiques des animaux correspondent sans aucun doute à Myotis alcathoe. La longueur de l’avant-bras ainsi que la coloration de la tête, particulièrement celle de l’oreille et du tragus, constituent des critères discriminants lorsqu’ils sont associés. La reproduction a été prouvée a plusieurs reprises. A la fin 2006, le Murin d’Alcathoe a été découvert dans seulement 7 communes en Haute-Normandie
Sur l’ensemble des sites, les caractéristiques des milieux où l’espèce a été contactée convergent et correspondent aux ripisylves jouxtant de petits ruisseaux (dans un cas la bordure d’un étang forestier) serpentant dans de petits vallons sauvages et bocagers, bordés de boisements caducifoliés où le chêne domine. Ce type d’habitat se rapproche de celui occupé en Grèce et en Hongrie où l’espèce a été décrite.
Une analyse des données biométriques issues des captures au filet effectuées entre 1986 et 2002 semble montrer que l’espèce est plutôt rare en Haute-Normandie.
L’évolution du site dépend à la fois des activités agricoles et sylvicoles. Des coupes à blancs dans le bois ou le grignotage de la prairie pour des habitations réduiraient fortement l’intérêt du site.