ZNIEFF 230009181
LA RISLE DE SAINT-PIERRE À TRISAY

(n° régional : 86060002)

Commentaires généraux

La "Risle de Saint-Pierre à Trisay" se situe sur la commune de La Vieille-Lyre où elle occupe le fond de vallée, des limites communales avec La Neuve-Lyre au Sud jusqu'au lieu-dit Trisay au nord-ouest du bourg, pour une surface d'environ 23 ha.

La configuration topographique de la zone est favorable à la présence de prairies humides plus ou moins engorgées, ce qui a empêché efficacement leur mise en culture, contrairement à la plupart des autres parcelles du Trisay. La rivière présente en certains endroits de son lit un caractère paysager intéressant, surtout dans la partie amont où un bras mort alimenté par une zone de sources rejoint la Risle. Cette zone de sources avec de belles touffes de cardamine amère (Cardamine amara) pourrait être favorable à la présence de l'agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), une libellule rare à exigences écologiques strictes et protégée au plan national. Quatre espèces d'odonates déterminantes de znieff sont néanmoins déjà inventoriées ici.

Les portions les plus lentes de la Risle sont colonisées par le nénuphar jaune (Nuphar lutea) qui forme par secteurs de belles taches jaunes en été. De part et d'autre de la rivière, des prairies mésohygrophiles, moins engorgées, sont également présentes, avec leurs espèces caractéristiques comme le vulpin des prés (Alopecurus pratensis), la renoncule rampante (Ranunculus repens), etc. Certaines prairies abritent une flore plus remarquable avec notamment la drave des murs (Draba muralis) sur des prairies plus drainantes établies sans doute sur d'anciens bancs de sable, ou avec des formations à laîche distique (Carex disticha) dans les parties plus longuement inondées. A la confluence du bras mort et la Risle se situe une mégaphorbiaie à baldingère (Phalaris arundinacea), favorable aux orthoptères hygrophiles tels que le criquet ensanglanté (Stethophyma grossum) et le conocéphale des roseaux (Conocephalus dorsalis).

Notons aussi la présence en 2006 d'une annuelle des cultures apparue à la faveur de la mise en place de bandes enherbées le long de la rivière, la très rare euphorbe à feuilles larges (Euphorbia platyphyllos), maintenant une véritable curiosité botanique dans la région.

Dans cette zone, trois espèces de chauves-souris ont été observées en chasse au dessus de l'eau ; il s'agit de la pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus), la pipistrelle de Kuhl (Pipistrellus kuhlii) et du vespertilion de Daubenton (Myotis daubentonii) (données GMN, juin 2006).

Les activités anthropiques relèvent principalement de l'agriculture intensive, qui a réduit considérablement l'intérêt du site depuis sa première description en tant que ZNIEFF. Les deux étangs établis en rive droite sont actuellement trop bien entretenus pour un accueil optimal des espèces sauvages, mais méritent de faire partie de la zone en tant que milieux annexes.

Les menaces qui pèsent sur le site sont principalement les mutations agricoles qui ont déjà transformé un certain nombre de prairies pâturées en cultures céréalières fertilisées jusqu'en bord de Risle.

Commentaires sur la délimitation
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