ZNIEFF 230009182
LA VALLÉE AMONT DE LA RISLE

(n° régional : 86060004)

Commentaires généraux

Cette ZNIEFF occupe toute la vallée de la Risle (y compris les boisements de pente) en amont de Rugles jusqu'au hameau du Ratier, sur les communes de Rugles, Ambenay, Les Bottereraux et Neaufles-Auvergny, pour une surface d'environ 247 ha.

La topographie présente une vallée encaissée étalée entre de fortes pentes boisées, avec le fond de vallée qui a un caractère inondable affirmé, prédestiné à de riches prairies pâturées. Toute cette portion de vallée n'est coupée qu'une seule fois par une route, elle aussi inondée lors des plus fortes crues. Au Nord-Est, la zone comprend le vallon boisé du Sommaire, un affluent de la Risle en rive gauche qui peut être complètement à sec certains étés. Tout le Val de Sommaire est couvert d'une fruticée dense d'aubépines, prunelliers et ronces, favorable aux fauvettes (à tête noire, des jardins, grisette) et même au loriot d'Europe.

La Risle abrite dans les parties calmes de belles populations de nénuphar jaune (Nuphar lutea). Néanmoins les berges, assez abruptes, sont détériorées par la présence des ragondins.

Les prairies diffèrent par leur degré d'humidité. On y distingue ainsi deux types. Les prairies très engorgées en bordure de Risle, aujourd'hui en partie abandonnées par l'agriculture, constituées de cariçaies dans lesquelles se développent les espèces les plus remarquables, notamment la renouée bistorte (Polygonum bistorta) (R), la laîche aiguë (Carex acuta) (RR), le silaus des prés (Silaum silaus) (R), le scirpe des bois (Scirpus sylvaticus) (AR), la laîche distique (Carex disticha) (AR) et les prairies moins humides, généralement pâturées, avec le cortège floristique prairial caractéristique de prairies mésohygrophiles avec des espèces hygrophiles : la cardamine des prés (Cardamine pratensis), la renoncule âcre (Ranunculus acris), le vulpin des prés (Alopecurus pratensis),etc.) et des espèces mésophiles comme l'achillée millefeuille (Achillea millefolium), la pâquerette (Bellis perennis) ou la crételle (Cynosorus cristatus).

La présence de bois en périphérie des prairies procure un site de reproduction favorable à l'avifaune.

Le bois situé au Sud de la zone est constitué d'une zone de chênaie avec en sous-strate des ronciers, et d'une zone de noisetiers et jacinthes des bois (Hyacinthoides non-scripta). Dans ce bois, la doradille noire (Asplenium adiantum-nigrum), une petite fougère rare dans la région est présente sur les affleurements de silex des bois de pente.

Les zones boisées de part et d'autre des prairies humides abritent la nidification de plusieurs rapaces diurnes, buse variable, épervier et faucon hobereau, rapace migrateur qui trouve ici à la fois des zones de chasse riches en libellules au-dessus des prairies humides et des sites de nidification, d'habitude un ancien nid de corneille réaménagé.

Les activités anthropiques exercées sont essentiellement de nature agricole (élevage extensif), ainsi que la pêche et la chasse.

L'intérêt de cette zone repose surtout sur les prairies humides et leur cortège floristique associé située en bord de Risle. Ainsi l'intérêt floristique de la zone est indéniable avec la présence de six espèces déterminantes, la drave des murailles (Draba muralis), la pétasite hybride (Petasites hybridus), la laîche aiguë (Carex acuta), le silaus des près (Silaum silaus) la renouée bistorte (Polygonum bistorta) et la doradille noire (Asplenium adiantum-nigrum). L'intérêt faunistique de cette ZNIEFF est également à souligner, avec la présence du rouge queue à front blanc (Phoenicurus phoenucurus), de la perdrix grise (Perdix perdix) et du pic vert (Picus viridis), trois espèces en déclin en France (et en liste rouge ou orange en Normandie).

Les principales menaces qui pèsent sur cette zone sont liées à l'intensification des cultures qui pourraient prendre comme ailleurs le dessus sur les prairies actuellement encore pâturées.

Commentaires sur la délimitation
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