ZNIEFF 230009183
LA HAUTE VALLÉE DE LA CALONNE

(n° régional : 9000)

Commentaires généraux

Cet ensemble de 4025 hectares, se compose de nombreux milieux en bordure de la Calonne. Sont notés : des boisements et plus particulièrement de la chênaie-charmaie sur les coteaux, quelques peupleraies en fond de vallée, de nombreux vergers de pommiers principalement à l’ouest, des prairies mésophiles pâturées dont de grandes surfaces utilisées par un haras, de nombreuses haies, une saulaie humide avec un belle mégaphorbiaie et quelques rares cultures. La ripisylve, en bordure de la rivière, est très dégradée dans certains secteurs.

Les boisements, présents sous forme de petits massifs isolés, ainsi que le long linéaire de haies forment un corridor écologique de première importance pour la faune et plus particulièrement pour l’avifaune typique du bocage et des bois (pics, passereaux…) et pour divers espèces de mammifères dont plusieurs sont déterminantes tels que le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum), la Martre (Martes martes), Le Muscardin (Muscardinus avellanarius) qui affectionnent particulièrement les zones boisées. Ces milieux jouent un rôle majeur contre l’érosion et joue un rôle indispensable de zone tampons entre la rivière et les grandes cultures situées sur les plateaux alentours. Le bois de Bréval, par exemple, est une hêtraie-chênaie présentant des tapis de Jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta) et d’Anémone Sylvie (Anemone nemorosa). Deux espèces déterminantes y sont notées en lisière : le Conopode dénudé (Conopodium majus) peu commun en Haute-Normandie et la Raiponce en épi (Phyteuma spicatum) qui est rare.

Les vieux vergers permettent à de nombreux oiseaux de nicher et une espèce déterminante, le Rouge-queue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus) a été noté.

La majorité des prairies sont des prairies mésophiles pâturées et plus rares sont les prairies humides. L’intérêt pour la flore est important dans ces milieux mais le risque de surpâturage, essentiellement pas les équins, est important. On note toutefois plusieurs espèces déterminantes au niveau des prairies humides : une belle orchidée, la Dactylorhize négligée (Dactylorhiza praetermissa) assez rare et inscrite à la Liste Rouge régionale, la cardamine amère (Cardamine amara), la Scorzonère humble (Scorzonera humilis), le Myosotis versicolor (Myosotis discolor), le Carum verticillé (Carum verticillatum) et le Petite berle (Berula erecta). Le criquet ensanglanté, Stetophyma grossum, espèce rare et déterminante, est typique de ces prairies.

Notons la présence d’une pelouse acidiphile relictuelle et localisée, d’un grand intérêt biogéographique sur l’ensemble du Bassin parisien. Située sur la commune de Fontaine-la-Louvet, Elle est possède un cortège floristique en forte régression, devenu très rare en Haute-Normandie. On note en effet la présence de la très rare Pédiculaire des bois (Pedicularis sylvatica) inscrite à la Liste Rouge régionale et de la rare Epervière petite-Laitue (Hieracium lactucella).

La rivière ainsi que les rares boisements humides et mégaphorbiaies présents offrent une zone de refuge pour de nombreuses espèces et animales dont les libellules, les chauves souris et les oiseaux de milieux humides (martin pêcheur ne particulier) et végétales. De nombreuses espèces déterminantes sont notées : C’est le cas d’une espèce de libellules inféodées aux eaux courante, le Caloptéryx vierge (Calopteryx virgo) et de deux espèces de chauves-souris qui chassent les insectes aquatiques au dessus de l’eau : Myotis alcathoe et Myotis natterer. Pour les plantes aquatiques, deux espèces déterminantes ont été observées, le Potamot à feuilles capillaires (Potamogeton trichoides) et la Zanichellie des marais (Zannichellia palustris subsp. Palustris), rares en Haute-Normandie. Une des plus belles populations d'Écrevisse à pattes blanche (Austropomabius pallipes) a été recensée dans la Callone et la Haute vallée de la Callone est incrite au réseau natura 2000 du fait de la présence de cette espèce. La Lamproie de Planer (Lampetra planerii) et le Chabot (Cottus gobio) sont également deux espèces signalée dans ce cours d'eau et inscrites à l'annexe II de la directive habitats.

Les zones humides sont très favorables à deux autres espèces de mammifères déterminants : la Musaraigne aquatique (Neomys fodiens) et le Putois (Mustela putorius), qui trouvent ici des conditions très favorables.

Au niveau de la ripisylve, la présence des aulnes permet à deux papillons rares et déterminants de se développer. Il s’agit de l'Acidalie jaunâtre (Hydrelia flammeolaria) et de l'Aunette (Jocheaera alni). Une troisième espèce, la Phalène convoitée (Stegania cararia) inféodée aux peupliers, également déterminante, a été observée.

Le risque majeur ici est la modification des prairies par abandon, surpâturage ou mise en culture qui entrainerait une baisse de la diversité floristique. L’augmentation des plantations de peupliers peut aussi conduire à un assèchement des prairies et à une modification du sol néfaste à la faune et à la flore.

Commentaires sur la délimitation
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