ZNIEFF 230009214
LE LITTORAL DE VEULES-LES-ROSES À SAINT-AUBIN-SUR-MER

(n° régional : 7501)

Commentaires généraux

La côte d’Albâtre est un littoral exceptionnel : plus de120 kilomètres de falaises crayeuses dont la hauteur atteint à son maximum 120m, entrecoupées de « valleuses », ces petites vallées sèches suspendues ou brèches plus ou moins encaissées débouchant sur la mer, et de quelques basses vallées côtières drainées (Bresle, Yères, Arques, Scie, Saâne, Dun, Durdent). C’est une frange encore très sauvage, le relief imposant ayant préservé la côte de l’urbanisation dense (mais pas de quelques grands aménagements).

Les milieux naturels sont déterminés par des facteurs physiques prépondérants : les marées, une muraille de craie (apparemment homogène mais en fait très variée) surmontée d’argile à silex (due à la décarbonatation), des vents et des embruns entraînant des particularités dans la végétation (adaptations morphologiques pour supporter le vent, le sel ou la sécheresse, endémisme), un relief abrupt ou vallonné, des cavités et des drains souterrains et apparents, une érosion ancienne et contemporaine déterminée par les infiltrations pluviales, la fragilité des roches et la houle. De l’estran au sommet des falaises, la diversité des conditions de vie engendre une grande richesse floristique et faunistique. Les habitats terrestres les mieux représentés sont les pelouses aérohalines, supportant les vents et les embruns salés. Les valleuses abritent des formations arbustives, boisées et prairiales originales et variées dont quelques bois frais de ravin à fougères. Le platier héberge une flore et une faune marines spécifiques : algues, mollusques, crustacés, anémones de mer, etc. Les corniches des falaises sont l’habitat d’une avifaune riche, parfois exceptionnelle, permanente ou de passage.

Le littoral cauchois, c’est aussi un paysage unique du aux remarquables formes d’érosion dont les plus connues sont les arches et les aiguilles d’Etretat.

Ce patrimoine naturel est fragilisé par le recul inéluctable du front de falaise, très variable d’un site à l’autre, la pollution diffuse, l’aménagement lourd de sites industriels, la surfréquentation (Etretat).

Ce littoral est classé en Site d’Importance Communautaire n°FR2300139 « Littoral cauchois » du réseau Natura 2000.

Entre Veules-les-Roses et Saint-Aubin-sur-Mer, cette znieff, peu étendue, est caractérisée par des falaises vives, abruptes, de moins en moins hautes vers l’Est (45m – 30m), marquées par de grandes coulées d’argile de décalcification. Constituées par la craie tendre et fissurée de Saint-Valéry (Santonien), les falaises s’érodent rapidement consécutivement aux infiltrations d’eaux pluviales et aux éboulements, la mer ne faisant que déblayer les pans tombés. Les pelouses aérohalines, habitats exemplaires soumis aux embruns et fragilisés par l’érosion, sont surtout répandues au sommet, sur les pentes des entonnoirs de dissolution. Les espèces typiques, dont des halophytes rares, sont présentes : Fétuque glauque, Chou maraîcher, Séneçon blanc (Senecio helenitis ssp candidus), espèce endémique normande, très rare et légalement protégée.

Trois valleuses sont présentes sur ce littoral : la Pointue et le Dévaleur sont des ravins haut perchés, dont les fortes pentes sont surtout occupées par des pelouses aérohalines ; la Vallée Saussemare est beaucoup plus large, aux pentes douces et cultivées.

La base des falaises est ponctuée de cavités karstiques. Le platier présente successivement trois faciès : plat et très battu dans la partie occidentale, il s’enrichit en blocs de grès dans la zone médiane, ainsi qu’en invertébrés et algues, puis c’est la baie sableuse de Saint-Aubin au débouché du Dun.

La znieff est incluse dans la Zone de Protection Spéciale européenne n°FR2310045 « Littoral seinomarin » (intérêt ornithologique patrimonial).

Commentaires sur la délimitation
Aucune information disponible